Les Dieux de New York
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Orgueil et solitude [Drake]

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Ethan T. WilsonEthan T. Wilson


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Orgueil et solitude [Drake] Vide
MessageSujet: Orgueil et solitude [Drake] Orgueil et solitude [Drake] EmptyJeu 11 Avr - 14:18

J’avais longtemps hésité à convoquer Drake chez moi. Parce que je ne savais pas s’il viendrait et parce que je me demandais si un endroit plus neutre aurait été préférable. Mais comme notre future discussion était plutôt de nature personnelle, je ne voulais pas que n’importe qui puisse nous écouter. J’aurais pu me présenter chez lui, puisque je savais tout de son horaire et de ses allées et venues, mais je ne voulais pas qu’il puisse être totalement en contrôle de la durée de notre entretien. S’il venait ici, c’était finalement plus simple, même s’il restait un minime doute qu’il ne se pointe finalement pas. J’étais donc content de l’avoir maintenant devant moi, de l’autre côté de ma table de salon remplie de théières, de tasses, de macarons et de scones.

Il y avait maintenant deux mois que Drake me boudait parce qu’il n’avait pas voulu comprendre mon point de vue et s’était offusqué que nos opinions divergent. Quand il m’avait annoncé vouloir révélé à Lenny le secret de la divinité de Tezcatlipoca, j’avais été outré et déçu de son comportement.  Je croyais pouvoir faire confiance à Drake et le voilà qui allait répéter des informations confidentielles à n’importe qui. De ce que Drake m’avait dit, je savais que mon ami ne le répéterait à personne d’autres, mais je ne pouvais être convaincu que ce Lenny ne le ferait pas, lui. Et alors, les conséquences pour toutes les divinités présentes sur Terre seraient catastrophiques. Si les dieux voulaient restés cachés, c’était pour de bonnes raisons. Ce n’était certainement pas à un humain de dévoiler leur existence. Drake m’avait trahi et ne le comprenait même pas. Il s’était accroché au fait que ma façon de m’exprimer donnait l’impression que les humains n’avaient pas de valeur, que je ne voulais pas les protéger et que les dieux étaient plus importants. Et, dans sa logique obscure, comme il était un humain, je ne lui portais pas de considération. J’avais de la difficulté à exprimer ma confusion et mon désarroi face à tout ça.

J’avais eu plusieurs discussions sur ma dispute avec Drake avec mon amie Psyché, pour avoir un regard extérieur et essayer de prendre du recul pour mieux analyser la situation. Je savais que j’avais raison, mais j’avais de la difficulté à comprendre comment Drake pouvait croire qu’il avait raison dans cette situation, au point de ne plus me parler et faire comme si je n’existais plus. Psyché m’avait dit avoir compris mon point de vue et mes arguments et m’avait demandé si je m’étais assuré que Drake avait compris, lui. Comme je savais avoir raison, je ne m’étais jamais arrêté à ce genre de questions. C’était d’une clarté si grande que je n’avais sûrement pas poussé mes explications. Quand quelque chose était évident, je ne savais pas toujours comment le vulgariser. Je prenais souvent pour acquis que les gens comprenaient au même niveau que moi les choses, mais c’était en fait rarement le cas. J’aurais donc dû, lors de notre dispute, trouver les mots plus clairs et faciles pour expliquer à Drake mon point de vue, au lieu d’embarquer dans ma barque à une place et me laisser guider par la rivière de la condescendance. J’aurais dû prendre plus le temps. Au cours d’une de nos discussions, Psyché m’avait demandé si, au final, je préférais avoir raison ou avoir Drake dans ma vie. J’étais resté longtemps sans mots, ce jour-là, ce qui m’arrivait rarement. Nous avons dû en parler et y réfléchir longtemps, Psyché et moi. Elle avait complètement remis en question mes repères. Je n’avais que rarement été confronté à une situation où je pouvais avoir mes parts de torts. En discutant avec elle et en réajustant ma vision des choses, je devais m’avouer avoir réagi trop rapidement et trop fermement. Je n’avais pas réalisé que tout ceci était une guerre d’orgueil. Je savais avoir le raisonnement le plus logique, mais est-ce que perdre Drake pour prouver mon point en valait la peine? Surtout si, de son côté, il était aussi convaincu d’avoir la plus grande sagesse et ne faisait que m’en vouloir? Et, au final, avais-je complètement raison ou est-ce que Drake avait aussi raison? Pouvions-nous avoir tous les deux un chemin intellectuel ayant du bon sens?

Chaque jour qui passait depuis notre dispute était un jour à avoir l’impression d’avoir raison, mais c’était aussi un jour de plus sans Drake.
Et je m’ennuyais de Drake.
Et je m’ennuyais sans Drake.
J’avais bien sûr écrit plusieurs chapitres de des romans différents et mes temps libres pouvaient facilement être comblés, vu mes intérêts variés, mais ce n’était pas comme passer du temps avec Drake. Nous avions des discussions tellement intéressantes et enrichissantes. Il remettait en question des choses et j’adorais partir en vrille avec lui sur des sujets divers. Nous pouvions discuter ainsi pendant des heures et ne jamais se lasser de nous entendre parler. Nos esprits se ressemblaient et se confrontaient à la fois. Je n’avais jamais des discussions aussi faciles et nécessaires avec les autres. Comme si Drake était une autre partie de moi et aussi comme s’il pouvait me comprendre mieux que moi-même parfois. Je ne pouvais laisser cette dispute se mettre entre nous, ça n’en valait pas le coup.

Je pris finalement une gorgée de thé pour me donner du courage avant de parler à Drake.


-Je suis content que tu sois venu. Je ne savais pas si tu viendrais. Je voudrais tout d’abord m’excuser de comment je t’ai parlé la dernière fois. Je n’ai pas fait attention et j’étais fermé et je n’aurais pas dû. À cause de ça, nous nous sommes mal compris.

Je pris une autre gorgée de thé en essayant de ne pas me laisser emporter dans ma dégustation de ce nouveau thé. En fait, je n’aurais pas dû le faire infuser pour ce moment, j’aurais dû prendre mes autres thés, ceux que je connaissais et que je n’essayais pas pour la première fois, mais bon.

-Je suis sincèrement désolé que tu aie cru que les humains n’avaient pas de valeur à mes yeux. J’aime l’espèce humaine, dans tout ce qu’elle a de beau et de laid. J’aime la côtoyer et l’étudier. J’aime être en son contact, la preuve est que mon meilleur ami, celui avec qui je passe le plus clair de mon temps est un humain. Oui, tu es exceptionnel et personne ne te ressemble, on le sait déjà, mais même le plus intéressant des gnomes ne pourrait partager mon temps comme toi tu le fais. Et cette fois, je dis vraiment que les gnomes n’ont pas vraiment de valeur, mais ce serait une discussion pour une autre fois, je ne veux pas créer un autre débat.

Je me raclai la gorge en bougeant sur mon siège nerveusement.

-Ce que je veux dire, c’est que j’ai vraiment les humains en haute estime et je ferais tout pour les protéger. C’est d’ailleurs, entre autres, pourquoi je veux les garder à l’abri des divinités, mais encore une fois, c’est une autre discussion, je m’égare, je m’excuse. Je n’avais pas réalisé que ton ami Lenny pouvait être réellement en danger en étant en contact avec Tezcatlipoca, c’est pourquoi je ne comprenais pas l’urgence, le besoin que tu avais de trahir mes confidences. Je le comprends maintenant que j’ai pris du recul et j’en suis désolé. Je n’aurais pas dû faire toute cette histoire et simplement comprendre que tu voulais venir en aide à ton ami.

Je lui tendis une assiette de pâtisserie.

-Scone?
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MessageSujet: Re: Orgueil et solitude [Drake] Orgueil et solitude [Drake] EmptyLun 8 Juil - 0:06

J'étais sorti dans un bar la veille de mon rendez-vous avec Ethan avec l'intention de boire sans retenue et de rentrer tard accompagné d'une conquête pour me faire perdre mes dernières heures de sommeil. Arriver chez ce dieu prétentieux dans un sale état après avoir fait la fête montrerait avec quel détachement je prenais notre rencontre. Et cette relation. Et lui.

Ce fut plutôt l'angoisse qui grignota ma nuit. J'étais rentré avant minuit, seul et de mauvaise humeur. Une fois au bar, je n'avais pas réussi à me détendre, même après plusieurs consommations et les personnes que j'avais abordées m'avaient toutes paru insupportables. J'avais passé les heures suivantes allongé seul chez moi à me préparer à différents scénarios pour le lendemain, à regretter d'avoir accepté de revoir Ethan et à me rappeler pourquoi il fallait que je le voie au moins une dernière fois.

Au cours des deux derniers mois, j'avais passé et repassé notre conflit dans mon esprit, ainsi que les déductions que j'avais tirées au sujet de mon ami, et je ne trouvais pas de conclusion satisfaisante. Ce qu'Ethan m'avait laissé voir de lui au fil des ans ne collait pas avec son attitude récente. Si on excluait ses secrets au sujet de son pouvoir de télépathie, il m'avait auparavant toujours traité avec respect, d'une manière particulière qui n'avait rien à voir avec la puissance magique. Je l'avais écouté de nombreuses fois m'exposer son dédain pour ceux qu'il considérait comme insignifiants, sans distinction entre les dieux, les créatures et les humains. De son piédestal de grand dieu de la connaissance, tous lui semblaient stupides dans un domaine ou un autre et ceux qui se méritaient son attention soutenue faisaient figure de minorité. J'avais fait partie de ces élus. J'étais même parfois parvenu à le convaincre de changer d'avis grâce à des arguments qui l'avaient surpris, au point qu'il en était venu à me consulter de temps en temps sur des sujets modernes ou aux références imprécises et contradictoires. À aucun moment, il ne m'avait donné de raisons de croire que ma nature le dérangeait… ni que seul son raisonnement devait être respecté.

Je m'étais concentré à donner une valeur morale à ma déception concernant Ethan, mais elle comportait aussi un côté très personnel. J'étais blessé par comment mon ancien ami m'avait ordonné de me ranger du côté des dieux. Cette manière de me traiter, plus encore que l'abandon de Lenny aux mains d'un dieu maléfique, prouvait qu'Ethan n'hésiterait pas entre l'avis général des divinités et le mien. Les dieux formaient une équipe et il en faisait partie, même s'il ne prenait pas de camp officiel. Étais-je un de ses fidèles à ses yeux? Une simple distraction? Ou avais-je été un ami, sans qu'il ne questionne notre relation, jusqu'à ce que je m'oppose à son clan et commence à le gêner? Ses réactions m'avaient d'abord enflammé mais, à force d'y réfléchir, elles m'avaient plongé dans une confusion angoissante. Je n'arrivais pas à comprendre à quel moment j'avais mal jugé Ethan, ni à quel point et de quelle façon je m'étais fait avoir.

Après avoir réussi à dormir quelques heures, je me levai et je tournai en rond chez moi en attendant le moment du départ. J'essayai de m'occuper, mais mes pensées revenaient toujours à Ethan, une habitude que j'arrivais généralement à contrôler en me distrayant avec autre chose, mais l'imminence de notre rendez-vous m'empêchait de détourner mon esprit de lui. Même la musique rythmée à tue-tête dans mes écouteurs lors de mon jogging ne réussit pas à faire taire ma stupide cervelle.

J'arrivai chez Ethan avec dix minutes de retard. Par exprès. Je ne le saluai pas avec chaleur, mais j'enlevai ma veste de cuir et la déposai sur un crochet dans le portique. J'avais eu envie de mettre un haut avec un imprimé ''FUCK YOU'', mais je m'étais résigné à montrer un minimum de bonne foi et j'avais opté pour un haut rouge vif avec tyrannosaure avec de grandes pinces pour attraper des objets au sol avec ses petites pattes antérieures.

Je me surpris à me détendre un peu à la vue de la table pleine de différents thés et de nourriture sucrée, une habitude d'Ethan. Me retrouver chez lui après cette séparation de plusieurs semaines me troublait. Observer ce qui n'avait pas changé en mon absence, avoir Ethan sous les yeux, sentir son odeur, remarquer une feuille de notes qui traînait près de son ordinateur, entendre sa voix… J'eus envie de repartir. Je ramenai mon regard qui s'était égaré vers la porte et pris place à table.


-Je suis content que tu sois venu. Je ne savais pas si tu viendrais. Je voudrais tout d’abord m’excuser de comment je t’ai parlé la dernière fois. Je n’ai pas fait attention et j’étais fermé et je n’aurais pas dû. À cause de ça, nous nous sommes mal compris.

Je restai silencieux. Je lui souhaitais de ne pas m'avoir fait venir ici seulement pour enterrer le conflit sous une pseudo-incompréhension mutuelle.

-Je suis sincèrement désolé que tu aie cru que les humains n’avaient pas de valeur à mes yeux. J’aime l’espèce humaine, dans tout ce qu’elle a de beau et de laid. J’aime la côtoyer et l’étudier.

Mouais, les gens font ça avec les animaux de laboratoire aussi.

-J’aime être en son contact, la preuve est que mon meilleur ami, celui avec qui je passe le plus clair de mon temps est un humain. Oui, tu es exceptionnel et personne ne te ressemble, on le sait déjà, mais même le plus intéressant des gnomes ne pourrait partager mon temps comme toi tu le fais. Et cette fois, je dis vraiment que les gnomes n’ont pas vraiment de valeur, mais ce serait une discussion pour une autre fois, je ne veux pas créer un autre débat.

Était-ce une tentative pour m'attendrir? Me complimenter et m'exposer un amour des humains sans argument pour défendre son comportement n'allait pas sauver la situation. À première vue, ce qu'Ethan disait renforçait mes conclusions négatives à son sujet. Je continuai à garder le silence. Il pouvait encore se rattraper, et il aimait tellement les longs monologues. J'avais appris à le laisser s'écouter parler avant de donner mon avis.

-Ce que je veux dire, c’est que j’ai vraiment les humains en haute estime et je ferais tout pour les protéger.

Tant que ça ne désavantage aucun dieu.

-C’est d’ailleurs, entre autres, pourquoi je veux les garder à l’abri des divinités, mais encore une fois, c’est une autre discussion, je m’égare, je m’excuse. Je n’avais pas réalisé que ton ami Lenny pouvait être réellement en danger en étant en contact avec Tezcatlipoca, c’est pourquoi je ne comprenais pas l’urgence, le besoin que tu avais de trahir mes confidences. Je le comprends maintenant que j’ai pris du recul et j’en suis désolé. Je n’aurais pas dû faire toute cette histoire et simplement comprendre que tu voulais venir en aide à ton ami.

J'observai silencieusement Ethan quelques secondes. Je ne pouvais pas être certain de son honnêteté.

-Scone?

Je dédaignai la nourriture d'un geste de la main.

-Qu'est-ce qui t'a réellement fait changer d'avis? Parce que je me souviens t'avoir dit littéralement que je voulais prévenir Lenny pour le protéger de Tezcatlipoca. Tezcatlipoca, un dieu maléfique! Tu es celui qui m'a expliqué le danger qu'il représentait. Et en quoi  garder les humains dans l'ignorance les protège? Ça ne fait aucun sens, monsieur le dieu de la connaissance! C'est simplement plus arrangeant pour les dieux de rester dans l'ombre pour tirer les ficelles. Les quelques morts en dommages collatéraux, ça vaut le coup, non? Tant que ce n'est pas un des vôtres.

Je n'avais pas réussi à garder mon calme; j'étais vite passé aux sarcasmes et au ton agressif. Je m'empressai de prendre une petite gorgée de thé avec un sourire forcé.

-Et dis-moi, si j'avais été un dieu, tu aurais si rapidement écarté mon avis au sujet de Tezcatlipoca?

Je soupirai.

-Pas besoin d'avoir un cerveau surdéveloppé pour comprendre que ton comportement et tes explications ne sont pas cohérents, Ethan...
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MessageSujet: Re: Orgueil et solitude [Drake] Orgueil et solitude [Drake] EmptyMar 30 Juil - 18:10

J’avais réfléchi pendant des heures à comment expliquer à Drake mon processus intellectuel concernant ce qui s’était passé la dernière fois. Comme toujours, j’avais de la difficulté à mettre de l’ordre dans mes idées. Je comprenais ce qui se passait dans mon cerveau surdéveloppé, mais c’était difficile pour moi de le verbaliser. Je comprenais rapidement beaucoup de choses, mais c’était tout le contraire quand j’essayais d’arriver - avec peine -  à les simplifier pour les expliquer, les vulgariser aux autres, qui eux, avaient un cerveau normal. Il m’arrivait donc souvent de ne pas offrir de réponse adéquate dans des situations qui nécessitaient une réponse sur-le-champ, dans ce cas je ne répondais généralement simplement pas, ce qui aidait à entretenir ma relation de snob.

Je me faisais de la peine chaque fois que je repensais à la dernière discussion entre Drake et moi. Je m’en voulais de l’avoir blessé parce que je n’avais pas réussi à m’exprimer convenablement. Je me repassais la discussion et je me maudissais de ne pas avoir réussi à le retenir. Tout s’était passé si vite, je n’avais pas vraiment eu le temps de mettre de l’ordre et alors tout s’était bousculé. Je pensais l’essence de ce que j’avais dit à Drake, mais je ne voulais pas qu’il croit que les humains n’avaient pas d’importance et encore moins que lui n’en avait pas. Toutes les créatures avaient de l’importance, selon une hiérarchie bien sûr, mais chacune était essentielle à la survie des autres. Sans les humains, les dieux existeraient quand même, mais les humains étaient aussi ceux qui nous avaient aidés à augmenter la force de nos pouvoirs grâce à leur foi en nous. Depuis la brèche, nos pouvoirs étaient bien moins grandioses, puisque le monde était désormais dans un climat de peur constante et que les humains avaient perdus foi en leurs dieux respectifs. Plusieurs se raccrochaient aux prières et aux offrandes pour que la paix reviennent, mais, de façon générale, les gens n’avaient plus beaucoup d’espoir.

Le retard de Drake me rendit encore plus nerveux. Chaque minute dépassant l’heure de rendez-vous me donnait la nausée, comme si une énorme roche se déposait dans mon estomac. J’avais eu peur qu’il décide de ne pas venir finalement. J’avais eu peur de ne pas en valoir la peine. Et si c’était réellement trop tard? Et s’il ne voulait vraiment plus me parler? Drake avait parfois tendance à être mélodramatique et j’avais eu vraiment peur qu’il veuille prouver quelque chose en ne venant tout simplement pas. Quand je l’entendis frapper, ce fut comme si tout le poids du monde s’était dissipé de dans mon ventre. J’essayai de ne pas réagir à son chandail, mais je le trouvais vraiment adorable. J’étais content de voir que ce n’était pas un message violent ou vulgaire, car j’aurais vraiment cru qu’il s’adressait à moi via le chandail. Je remarquai qu’il regarda la porte longuement. J’aurais aimé pouvoir lire ses pensées, même si le regard en soi était assez éloquent.Je fus soulagé quand il s’assit enfin.

Je fus un peu déçu qu’il n’accepte pas ma pâtisserie. Je lui offrais le scone comme on offrait le calumet. Son refus me plongeait dans l’angoisse.


-Qu'est-ce qui t'a réellement fait changer d'avis? Parce que je me souviens t'avoir dit littéralement que je voulais prévenir Lenny pour le protéger de Tezcatlipoca. Tezcatlipoca, un dieu maléfique! Tu es celui qui m'a expliqué le danger qu'il représentait. Et en quoi  garder les humains dans l'ignorance les protège? Ça ne fait aucun sens, monsieur le dieu de la connaissance!

Le ton de Drake ne me plaisait définitivement pas. Je déposai ma tasse dans sa soucoupe parce que mes mains commençaient à trembler. Je les serrai l’un contre l’autre pour les contenir.

-Je me souviens aussi personnellement t’avoir dit que Tezcatlipoca n’avait plus sa force d’antan, ce qui n’en faisait plus autant une menace. Oui, il est à surveiller, mais il n’est définitivement plus le dieu qu’il a été. Pour ce qui est de l’ignorance, elle protège effectivement les humains, surtout dans le climat actuel, parce que, tu ne l'avais peut-être pas remarqué, la peur est déjà omniprésente dans les rues. Les gens sont méfiants les uns des autres, la criminalité est plus élevée que jamais. Leur révéler que la magie existe, que les dieux sont parmi eux et que toutes les créatures présentées dans les films d’horreur sont leurs voisins, ça les calmerait comment exactement dis-moi?

Mon ton était resté calme et posé, mais était devenu condescendant. Comme à mon habitude, je gardais un grand contrôle de mes émotions, mais le sarcasme me venait également comme une deuxième peau.

-C'est simplement plus arrangeant pour les dieux de rester dans l'ombre pour tirer les ficelles. Les quelques morts en dommages collatéraux, ça vaut le coup, non? Tant que ce n'est pas un des vôtres. Et dis-moi, si j'avais été un dieu, tu aurais si rapidement écarté mon avis au sujet de Tezcatlipoca?
-Un des vôtres? Oh alors là, tu es injuste. Tu sais très bien que je n’ai jamais été l’un d’entre eux…


Je sentis mes joues devenir rouges à cause de la colère et de la honte qui bouillonnaient en moi. Je me mordis l’intérieur de la joue pour me calmer.

-Pas besoin d'avoir un cerveau surdéveloppé pour comprendre que ton comportement et tes explications ne sont pas cohérents, Ethan...

Je restai en silence quelques instants, à prendre de grandes respirations pour reprendre contenance. Je ne me sentais pas bien. J’avais une sensation de vertige et la nausée avait repris.

-Tu trouves peut-être que je ne fais pas de sens, mais tu ne vois et ne sais pas tout ce que je fais. Mon seul but est de vous protéger. Je veux préserver le climat le plus calme possible pour que tout le monde soit en sécurité. Je connais les effets de la guerre. Je connais les conséquences si tel ou tel camp décroche le pouvoir. J’essaie du mieux que je peux de ne pas prendre de camp, expressément pour réussir à voir toutes les stratégies en place. Je ne me positionne nulle part pour pouvoir mieux les descendre de leurs grands chevaux et m’assurer de la paix dans la ville, en attendant une meilleure solution.

Je soupirai en fermant les yeux et en serrant mes mains plus fort ensemble. Je ne voulais pas aller dans la direction où je m’en allais, mais je savais que c’était nécessaire. Drake ne comprendrait jamais complètement sinon.

-Et, si tu veux tout savoir, je m’assure surtout de ne pas te mettre en danger, une autre fois.

Je rouvris les yeux et plantai mon regard sur Drake.

-Si Tezcatlipoca s’en était pris à toi, ce ne serait pas la première fois que ta vie serait menacée par un dieu maléfique, mais ce serait encore une fois de ma faute. Je me soucie de la sécurité de tous, mais la tienne est encore plus importante, parce que toi tu es le plus important pour moi.

Mon ton était devenu plus doux, presque feutré, à mesure que je parlais. Je détournai finalement les yeux vers ma tasse de thé, que je soulevai à deux mains pour éviter de montrer le tremblement de celles-ci, et en prit une longue gorgée.
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MessageSujet: Re: Orgueil et solitude [Drake] Orgueil et solitude [Drake] EmptyDim 4 Aoû - 19:58

Je ne gardais jamais longtemps mes amis. Dans ma vie d'adulte, jusqu'à Gabrielle, puis Ethan, j'étais parvenu à tirer le meilleur de mes relations avec les autres sans prendre de risques. On m'avait souvent reproché mon immaturité, mais j'agissais plutôt par prudence. Les gens étaient à la fois prévisibles et décevants. Je m'empressais de toujours partir le premier plutôt qu'être celui qu'on laissait. J'avais besoin de la sécurité que m'apportait le contrôle sur mes relations et sur mon image. J'avais choisi d'être perçu comme un bouffon étonnant et désinvolte et je me plaisais dans ce rôle. Même quand je jouais les espions pour Londres, j'avais continué à alimenter ma réputation de spectacle vivant continuel. Cet aspect de ma personnalité ainsi que le mauvais caractère que je laissais ressortir quand on m'ennuyait trop directement me permettaient de recouvrir les facettes que je ne voulais pas afficher.

Ne vivais-je que par stratégies de protection? L'état dans lequel m'avait mis la trahison d'Ethan avait ravivé ma résolution d'éviter l'engagement. J'avais accepté son invitation dans cet état d'esprit, me répétant que j'allais obtenir davantage de raisons de tourner définitivement la page sur notre relation. Je n'était pas arrivé tout seul à me détacher complètement de l'espoir d'une seconde chance, même en me répétant les faits et en analysant tous les aspects plus sombres de la personnalité d'Ethan. J'avais de nombreuses fois repoussé l'idée que ma crainte de l'abandon m'ait fait paniquer et perdre le contrôle. De très nombreuses fois. C'était une idée tenace. Mais Ethan était celui qui m'avait traité en inférieur et manipulé, plusieurs fois. Comme Vénus. Comme les autres dieux. Je pouvais toutefois me blâmer pour ma naïveté. J'avais accepté cette rencontre en me convainquant qu'elle me servirait à mieux me distancer d'Ethan, mais ce qui m'avait tenu éveillé une bonne partie de la nuit n'avait rien à voir avec l'envie de conclusion. J'avais peur de repartir de chez lui encore plus démoli, parce qu'il subsistait sous une épaisse couche de cynisme l'espoir stupide qu'Ethan allait trouver un moyen de ramener ce que nous avions perdu.

Ethan avait imaginé que le conflit venait de mon envie d'aider un ami. Lenny n'était pas un ami – ou si vaguement. Je l'avais laissé le croire sans y accorder d'importance, me concentrant sur ce qui m'intéressait réellement : sa perception de sa nature de dieu et de la nature humaine. Aujourd'hui, je sautais encore par-dessus les détails de ma relation avec Lenny et de mes motivations pour orienter la discussion vers un sujet plus important encore : l'incohérence des propos d'Ethan. J'avais l'habitude de ses difficultés à exprimer ses idées d'une manière satisfaisante à ses yeux, mais ses raisonnements ne manquaient jamais de logique. L'évidence de ses mensonges mal ficelés m'étonnait.


-Je me souviens aussi personnellement t’avoir dit que Tezcatlipoca n’avait plus sa force d’antan, ce qui n’en faisait plus autant une menace. Oui, il est à surveiller, mais il n’est définitivement plus le dieu qu’il a été. Pour ce qui est de l’ignorance, elle protège effectivement les humains, surtout dans le climat actuel, parce que, tu ne l'avais peut-être pas remarqué, la peur est déjà omniprésente dans les rues. Les gens sont méfiants les uns des autres, la criminalité est plus élevée que jamais. Leur révéler que la magie existe, que les dieux sont parmi eux et que toutes les créatures présentées dans les films d’horreur sont leurs voisins, ça les calmerait comment exactement dis-moi?

Je desserrai la mâchoire et soupirai avant de répondre.

-Il n'a jamais été question de faire une annonce publique pour mettre le bordel dans toute la ville et tu le sais. J'ai eu l'occasion de le faire et j'ai gardé le silence.

Est-ce qu'Ethan m'aurait protégé contre Héra si j'avais fait partie des pirates informatiques qui menaçaient les dieux de révéler leur présence? Je n'avais jamais osé lui poser la question directement, mais son attitude me laissait deviner la réponse.

-Lenny est un sorcier – il connaît la magie, il connaît l'existence des dieux. Ce que tu sais aussi. Tu m'as ordonné de ne pas lui révéler l'identité d'un seul dieu parce que c'était ta petite information privilégiée et que ça comptait plus que tout.

Ethan essayait de me convaincre de la sagesse de son interdiction, mais laissait de côté un élément important : je ne m'inclinais jamais devant ceux qui m'imposaient leur autorité.

-Un des vôtres? Oh alors là, tu es injuste. Tu sais très bien que je n’ai jamais été l’un d’entre eux…

Le changement d'attitude d'Ethan me laissa perplexe. Je l'avais blessé. Je m'étais volontairement exprimé durement, mais sa réaction ne m'apporta aucune satisfaction. S'il avait enchaîné agressivement, j'aurais certainement enfoncé le clou.

Le sentiment de culpabilité causé par le repli en silence d'Ethan après ma conclusion sur son incohérence me fit taire aussi.


-Tu trouves peut-être que je ne fais pas de sens, mais tu ne vois et ne sais pas tout ce que je fais. Mon seul but est de vous protéger. Je veux préserver le climat le plus calme possible pour que tout le monde soit en sécurité. Je connais les effets de la guerre. Je connais les conséquences si tel ou tel camp décroche le pouvoir. J’essaie du mieux que je peux de ne pas prendre de camp, expressément pour réussir à voir toutes les stratégies en place. Je ne me positionne nulle part pour pouvoir mieux les descendre de leurs grands chevaux et m’assurer de la paix dans la ville, en attendant une meilleure solution.

Quelques semaines plus tôt, j'aurais tenu cette même description à son sujet. Comment en était-il venu à agir à l'inverse de ce qu'il disait défendre?

-Et, si tu veux tout savoir, je m’assure surtout de ne pas te mettre en danger, une autre fois.

Ma satisfaction d'avoir raison se mélangea avec le soulagement, une douce lassitude et mille différents signaux de panique. J'avais vu juste depuis le début en doutant des explications d'Ethan. Ses motivations pour me forcer au silence faisaient finalement du sens, ainsi que ses raisons de me mentir.

-Si Tezcatlipoca s’en était pris à toi, ce ne serait pas la première fois que ta vie serait menacée par un dieu maléfique, mais ce serait encore une fois de ma faute. Je me soucie de la sécurité de tous, mais la tienne est encore plus importante, parce que toi tu es le plus important pour moi.

Je n'arrivai pas à soutenir son regard et je baissai les yeux. Des années plus tard, il se sentait toujours coupable de l'attaque de Loki sur ma personne mais, surtout, il se désignait comme responsable de ma sécurité. C'était plus que ce que j'étais venu chercher aujourd'hui, et bien au-delà de ce que j'attendais de lui. Son aveu sur mon importance m'acheva et je dus remettre mes idées en ordre avant de prendre la parole. Je n'avais plus envie d'argumenter. Qu'y avait-il de plus à dire? Les mensonges d'Ethan ainsi que son comportement depuis le début de cette dispute étaient motivés par la peur de me perdre.

J'avais le vertige.

Je pris ma tasse de thé quelques secondes et la déposai sans boire. Je levai les yeux vers Ethan et essayai de sourire.


-Si tu m'avais donné tes vraies raisons dès le début, j'aurais certainement boudé un peu moins longtemps.

Se raccrocher à l'humour était très lâche. Je soupirai. Ethan méritait mieux. Je déposai une main incertaine sur son avant-bras et le serrai doucement.

-Tu m'as vraiment manqué.

Les mots étaient sortis difficilement, même à voix basse.
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Orgueil et solitude [Drake] Vide
MessageSujet: Re: Orgueil et solitude [Drake] Orgueil et solitude [Drake] EmptyDim 11 Aoû - 17:16

Je n’avais jamais eu longtemps des gens proche de moi dans ma vie personnelle. En effet, avec le temps, les gens perdaient généralement leur intérêt pour moi. J’étais de nature curieuse, ce qui faisait en sorte que je m’intéressais à beaucoup de choses et à beaucoup de gens. Il était facile de piquer mon intérêt et mon désir d’en apprendre davantage. Par contre, il était aussi facile de m’ennuyer. Si je savais déjà le sujet en profondeur ou si la conversation avait un rythme trop lent, j’arrêtais généralement d’écouter. J’aimais quand une relation me faisait grandir, me surprenait et me nourrissait autant l’âme que le cerveau surdéveloppé. Quand mes fréquentations atteignaient le niveau où je ne les trouvais plus aussi captivantes, je diminuais mes contacts avec les personnes concernées. Cela me permettait donc de toujours avoir un stimulus intellectuel attrayant dans mes relations sociales. Je ne disais pas que les gens étaient jetables, bien au contraire, les gens m’aidaient à rester intéressé et à continuer de me perfectionner dans différents domaines, seulement, les gens finissaient par me lasser et ils perdaient alors leur priorité dans ma vie.

Je n’avais jamais vraiment eu de relation amoureuse principalement pour cette raison. Personne n’était resté asses longtemps proche de moi pour que je vois quelqu’un autrement que comme un ami. Il y avait eu des rumeurs que j’avais été marié à deux ou trois personnes et même que j’aurais eu des enfants. Je n’avais jamais été marié, jamais eu ni fait la grande demande. Bien qu’avec Nehemetaouy , nous avions vécu comme un couple un temps. Mais mes sentiments étaient plutôt tendres que passionnés. J’appréciais sa présence et son étreinte, mais je n’aurais pas voulu me marier à elle. Elle était trop sauvage, trop rebelle, trop sombre. Elle avait une fascination pour le monde des morts et pour plusieurs autres dieux égyptiens également. Mon aventure avec Hermès avait été plus passionnée et passionnante. Je me serais vu le marier, à une époque, mais nos chemins s’étaient finalement séparés et il m’avait oublié. Puis, concernant les enfants, j’avais bien sûr été intime avec différentes personnes, sans toujours utiliser de protection, mais aucune de mes conquêtes n’était revenue vers moi en réclamant que je m’occupe d’un enfant. Il n’y avait donc pas de preuves que c’était moi le père. Le peuple égyptien aimait tirer des conclusions rapides. Cependant, je devait leur concéder qu’il était vrai que j’avais eu une assistante, Seshat, que j’avais même considéré comme ma fille, en quelque sorte. Je lui avais presque tout appris ce que je savais, elle avait par la suite approfondi ses connaissances en écriture jusqu’à en devenir une déesse. Puisque nos connaissances et nos pouvoirs se ressemblaient, les gens en avaient tirés des conclusions et nous les avions laissés le faire. Je ne voyais pas l’intérêt de contredire ou de reprendre les croyances des gens, puisqu’ils allaient continuer de le croire, même si j’essayais de leur faire changer d’avis.

Je n’avais que rarement été longtemps en relation significativement importante avec quelqu’un pour le considérer autrement qu’un ami.
Jusqu’à maintenant peut-être.
Je devrais y réfléchir.


-Il n'a jamais été question de faire une annonce publique pour mettre le bordel dans toute la ville et tu le sais. J'ai eu l'occasion de le faire et j'ai gardé le silence.
-Et pourtant, ce que j’entends dans tes reproches c’est que l’espèce humaine n’a pas de valeur à mes yeux parce que j’essaie de la protéger d’une manière qui ne te plaît pas. Si les humains n'avaient pas de valeur, je ne me serais pas confié à toi puisque je ne t'aurais probablement jamais parlé.
-Lenny est un sorcier – il connaît la magie, il connaît l'existence des dieux. Ce que tu sais aussi. Tu m'as ordonné de ne pas lui révéler l'identité d'un seul dieu parce que c'était ta petite information privilégiée et que ça comptait plus que tout.
-C'est à toi que je me suis confié, pas à lui. Je ne connais pas Lenny, je ne lui fais donc pas confiance.


C’était douloureux d’être en froid avec Drake. Une douleur diffuse, impossible à vraiment cibler du temps qu’on ne se parlait pas du tout, mais c’était une douleur vive et claire que je ressentais maintenant que je l’avais devant moi alors qu’il était glacial et borné. Les mots qui sortirent de ma bouche furent pénibles, comme si chacun d’entre eux était en fait une lame de rasoir qui faisait tout le chemin jusqu’à mes lèvres. J’avais l’impression de m’écorcher à chaque mot. Je m’étais ouvert à Drake en partie dans l’espoir que la douleur diminuerait, mais je peinais maintenant à croire que cela puisse être possible.

-Si tu m'avais donné tes vraies raisons dès le début, j'aurais certainement boudé un peu moins longtemps.

Je levai mes yeux vers Drake, incrédule de ce que je croyais entrain d’arriver. Quand il déposa sa main sur mon avant-bras, ce fut comme si toute la douleur que j’avais ressentie et que je ressentais à ce moment s’évaporait. Drake n’était plus fâché. Nous allions réussir à retrouver un semblant de ce que nous avions avant.

-Tu m'as vraiment manqué.
-Oh, tu m’as manqué encore plus…


Je serrai rapidement la main que Drake avait mis sur mon bras.

-Sans toi, je ne suis pas vraiment moi-même on dirait.

Je ne voulais pas trop en dire avant de m’être sérieusement pencher sur mes sentiments pour Drake, mais je lui devais un début de vérité concernant tout ça. Son absence avait été difficile et je m’étais senti comme un robot plus que comme une vraie personne, fonctionnant sur le mode automatique, le mode survie, mais il ne fallait pas que j’aille trop loin dans mes aveux avant d’y avoir réfléchi longuement.

Je me raclai la gorge, pris ma tasse et sa soucoupe et me levai pour aller me rasseoir à côté de lui, à un angle d’environ soixante degrés, plutôt qu’en face, en déposant ma tasse à côté de la sienne.


-Alors, dis-moi, es-tu allé au cinéma dernièrement?

Je m’étais dit que de commencer une conversation avec un sujet banal, mais intéressant, et un sujet dont nous parlions régulièrement avant, était un excellent moyen de rebâtir quelque chose de positif.
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MessageSujet: Re: Orgueil et solitude [Drake] Orgueil et solitude [Drake] EmptyDim 6 Oct - 14:40

Je reprochais à Ethan sa manière de m'avoir manipulé comme les dieux le faisaient habituellement avec les humains avec d'abord en tête mes propres stratégies avec mes semblables. Je plaçais les gens où je les voulais dans ma vie et ils se laissaient presque toujours faire. Je m'étais toujours appliqué à résister quand on essayait de me forcer dans une place inconfortable, et les gens laissaient vite tomber ou se fâchaient peu gracieusement et abandonnaient leurs attentes envers moi. Ethan fonctionnait différemment. Depuis le début de notre étrange relation, il me mettait en confiance. J'avais mis du temps à réaliser à quel point.

J'avais crisé quand j'avais appris qu'il me cachait qu'il pouvait lire mes pensées, mais ça ne l'avait pas fait fuir. Il était resté malgré les averses de reproches, les piques plus nombreuses que nécessaire et mon application ravivée à éviter les sujets sérieux. Il m'avait donné de l'espace sans me laisser partir. Personne avant lui n'avait agi avec une telle finesse. Une grande partie de son comportement venait certainement de son analyse poussée des aspects de moi que je ne révélais à personne, mais sa décision d'adopter une stratégie pour me garder près de lui m'impressionnait quand je redescendais de mes moments de panique. Il choisissait la meilleure attitude, les mots, les silences. Sa manière de tenir à moi m'avait empêché de fuir quand j'avais découvert son pouvoir de télépathie.

Quand le conflit au sujet de Lenny était survenu et que j'avais senti une résistance de la part d'Ethan, je m'étais empressé de la tester. Il ne voulait pas que je dises ses petits secrets? J'avais crié à l'injustice et décidé de courir tout révéler Lenny. L'amertume de voir Ethan plonger dans le piège et se montrer aussi décevant que chacune de mes relations avant lui m'avait ramené à mes certitudes sur la méfiance à garder envers les gens. Les dieux n'étaient que des personnes plus puissantes que la moyenne, et avec un ego démesuré.

J'avais foncé en mode bulldozer dans les arguments d'Ethan. Je ne voulais lui laisser aucune chance. Les gens aimaient se convaincre de la logique de leurs motivations égoïstes. Je m'y connaissais assez en égoïsme pour le déceler chez les autres et le leur faire avouer. Mais le besoin de validation des gens était coriace, et ils se démenaient pour projeter une image positive. Je n'avais pas vu ce comportement auparavant chez Ethan, et je comprenais maintenant que c'était probablement parce qu'il ne me mentait jamais en temps normal. Il avait essayé de motiver ses actions en tordant ce que je savais de lui, ce qui aurait pu fonctionner si j'avais été doté d'un minimum de bonne foi.

Me cacher que ses actions étaient motivées par son affection pour moi s'inscrivait dans sa ligne normale de comportement. J'avais remarqué comment il détournait parfois les yeux en blaguant après un regard trop soutenu, ou les baissait en retenant un commentaire, et toutes les fois où il évitait un sujet lourd juste pour m'épargner. Je ne le remerciais jamais – et je lui faisais parfois payer quand il me faisait sentir son attachement –, mais il continuait.


-Oh, tu m’as manqué encore plus… Sans toi, je ne suis pas vraiment moi-même on dirait.

Je caressai son bras quelques secondes en silence. Je ne savais pas quoi répondre. L'humour était déplacé mais, si je cherchais en mois une réplique sérieuse, je ne trouvais que le vide. Son aveu sur ses véritables motivations m'avait secoué. Plutôt qu'effacer le conflit, il en avait changé la nature. Je n'en voulais pas à Ethan sur son mensonge parfaitement justifié par ma manière d'agir avec lui. Je ne pouvais pas lui reprocher d'avoir essayé de s'épargner mon comportement chaotique. Pour une rare fois, c'était contre mon besoin maladif d'éloigner les gens de moi que j'étais en colère. Me protéger était toujours venu à n'importe quel prix, mais Ethan méritait que je pose des limites.

J'en étais encore à chercher lamentablement comment bien lui exprimer que j'étais désolé de lui avoir fait du mal quand il se déplaça pour venir du même côté de la table que moi. J'étais doué pour mener toutes sortes de conversations avec les gens, mais je perdais toute mon intelligence quand il était question de mes sentiments.


-Alors, dis-moi, es-tu allé au cinéma dernièrement?

Je baissai les yeux vers ma tasse de thé avec un petit sourire. Encore à faire tout le travail pour réparer et relancer les choses entre nous. J'aurais aimé lui enlever un peu de ce poids, mais je n'y arrivais jamais. Ou jamais assez vite. Avec ma longévité éternelle et beaucoup d'efforts, j'aurais peut-être le temps d'apprendre à être moins insupportable.

-Non non non! Me parle pas de cinéma après tout ce temps. Je veux savoir tout ce que tu as écrit, et ce que tu as imaginé sans avoir eu le temps de l'écrire.

Le sujet m'intéressait davantage et Ethan ne manquait jamais d'enthousiasme quand je le lançais dans cette direction, mais c'était aussi un moyen détourné de revenir vers ce qui nous avait d'abord unis.
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