âge  ••  679 ans, apparence d'environ 20 ans
pouvoirs  ••  charme (séduire magiquement les gens), longévité éternelle (vivre éternellement, sauf si assassiné), imperméabilité à la magie (les pouvoirs magiques des autres ne m'atteignent pas), métamorphose (me transformer en flamme et modifier mon apparence physique),
qualités  ••  Beau, drôle, intelligent, rusé, charmeur
défauts  ••  Vantard, fendant, dangereusement dérangé
habitudes  ••  Danser, aimer les femmes à la folie, être beau.
apparence  ••  Cheveux bruns courts, yeux bleu clair, grand, athlétique, peau bronzée


Le Soleil avait commencé à pénétrer dans ma chambre quand j’ouvris mes yeux et que l’univers se matérialisa autour de moi. Il était 8h, encore 8h, toujours 8h. À chaque matin, mon corps, comme une horloge, se réveillait à cette heure maudite et ce, peu importe l’heure à laquelle je m’étais couché la veille. Nul besoin de spécifier que pour un effeuilleur terminant souvent sa soirée de travail à 3h du matin, cette situation avait quelque chose de particulièrement désespérant. En un soupire, je sortis de mon lit. Vêtu seulement d’un short, je sortis de ma chambre, j’étais encore tellement fatigué. Cet appartement était chez moi. J’adorais mes sœurs Atara et Deborah, mais un jour il fallait bien prendre son envol et avoir son espace à soi. Et puis… elles n’étaient pas bien loin, nous vivions dans le même immeuble. Appart elles, il y avait Myriam, elle était toute ma vie. Elle était la plus jeune d’entre nous et avait toujours été celle de qui j’étais le plus près. Je mourrais un peu plus chaque jour de la savoir encore aux prises de cette forme fantomatique qui nous avait pris 500 ans à quitter, Atara, Deborah et moi. En sortant de ma chambre, je vis qu’elle était déjà partie je ne sais où. Myriam était la seule personne qui avait le pouvoir de m’attendrir, bien sûr que j’aimais mes deux autres sœurs, mais elles n’avaient absolument rien d’attendrissant, on ne pouvait le nier. J’aurais tout fait pour elle, si j’avais pu causer les 50 autres morts qui lui manquaient pour retrouver son corps, je l’aurais fait, mais ce n’était pas comme ça que ça fonctionnait.

Je savais que j’étais un homme particulièrement beau, comment le nier. Je voyais des centaines de femmes et d’hommes baver devant mon corps à presque tous les soirs. Ce corps, je savais en profiter, j’aimais cette époque puisqu’elle nous permettait toutes sortes de plaisirs. Avoir une place à moi me permettait effectivement de ramener de jolies demoiselles chez moi, le soir, quand j’en avais envie. Bien, cette place n’était pas complètement à moi, je la partageais avec Myriam qui, sous sa forme de fantôme cohabitait avec moi. Je lui avais tout de même fait une chambre, dans l’espoir qu’un jour elle finirait par atteindre le nombre de meurtres qui me permettrait de la prendre à nouveau dans mes bras. Elle ne m’empêchait toutefois pas de faire vivre à mes copines nocturnes des nuits d’extase. Ce genre de choses n’aurait pas été possible à l’époque où je suis né.

J’ai vécu en tant qu’humain durant les années 1300, la vie n’y était pas si dure… du moins jusqu’à ce que cette maudite maladie ne vienne frapper le pays. En France, elle avait fait des ravages et le jour où nous avions eu notre premier cas dans le village, la peur s’était installée. À l’époque, les gens croyaient encore aux sorcières, aux monstres et aux malédictions, tout le monde était persuadé que Dieu nous punissait. Ma famille et moi avions décidé que nous survivrions à la peste noire et ce, tous ensemble. Atara avait une amie, Marie, qui nous avait promis de nous protéger de la maladie. Une sorcière lui avait donné une formule pour tous nous protéger de la peste. Evidemment, Myriam, Atara, Deborah et moi… et… Esther, n’avions reculé devant rien, même devant ce sort de magie noire, pour sauver notre peau. Je dois avouer que cette Marie, bien que très jolie, ne m’avait jamais inspiré vraiment confiance. C’est d’ailleurs la seule raison pour laquelle je ne l’avais jamais demandé en mariage… Après tout, elle était la seule fille outre celles faisant partie de ma famille, que je côtoyais vraiment à l’époque.

Toujours est-il que malgré cette soirée à être assis en cercle, dans le noir à se tenir la main et à marmonner des mots qui ne semblaient vouloir rien dire n’avait servit à absolument rien, nous sommes tous tombé malades à notre tour. Nous nous sommes très vite affaiblis et j’étais trop préoccupé par l’état de Myriam pour me rendre compte qu’Esther avait disparu. Cette chienne était allée se faire transformer en lycan pour éviter de mourir avec nous, laissant toute notre famille derrière elle. Nul besoin de vous spécifier que nous l’avons totalement reniée. Cette traitresse a cru que ce serait une bonne idée de venir voir Atara sur son lit de mort pour lui offrir de la suivre, seulement elle. Esther était une chienne, mais Atara nous avait toujours été fidèle. Cette nuit-là, je me suis réveillé en sursaut quand Atara avait crié au loup et j’avais seulement eu le temps de voir mon ex-sœur déguerpir. Puis, la mort a frappé. Elle a d’abord pris Atara, puis Deborah. Myriam et moi sommes morts pratiquement en même temps, main dans la main. Si la maladie m’avait atterré, voir ma petite sœur dans cet état m’avait probablement donné le coup de grâce. Je l’avais toujours protégée plus que ma vie et à ce moment, elle devait mourir en n’ayant rien vécu de la vie. Et je n’avais rien pu faire pour elle.

Il nous avait fallu 500 ans, 500 longues années pour retrouver un corps. Myriam et moi ne participions pas nécessairement aux mêmes massacres qu’Atara et Deborah qui ne se quittaient pas d’une semelle, mais ne nous restions jamais loin. Au début, c’était difficile de pousser les gens à se tuer, surtout sous la forme d’une flamme. Mais quand je parle de difficile, c’est psychologiquement. Myriam et moi n’avions jamais été du genre à faire passer notre bien avant celui des autres, alors pousser des gens à mourir pour que nous puissions un jour retrouver notre corps n’était pas naturel pour nous. Atara et Deborah ne semblaient pas avoir autant de difficulté que nous à se faire à cette réalité, elles semblaient même y prendre plaisir. Du moins, c’était ma vision des choses. Cette phase de ma non-vie m’a changé. Les quelques 200 premiers meurtres, je les ai faits à contrecœur, mais je ne peux nier qu’ensuite, je me suis mis à prendre goût au fait d’enlever des vies humaines, voir la vie s’éteindre dans les yeux au moment où ils appuyaient sur la gâchette de ces revolvers. Je n’avais jamais avoué ce sentiment à Myriam, elle qui avait toujours été si douce et gentille, je ne voulais pas qu’elle ne me voie comme un monstre. Elle avait même renoncé à avoir un corps comme nous trois, parce qu’elle ne voulait plus tuer personne. Ce qui m’attristait le plus, c’était de ne pas pouvoir la serrer contre moi, elle comptait tellement.

Une fois que j’eus retrouvé mon corps, j’ai décidé que je profiterais de la jeunesse que je n’avais pas eu à cause de la maladie qui nous avait nous tués. C’est donc la raison pour laquelle j’ai décidé de ne pas m’impliquer dans la mise sur pied du Velvet Dream avec Atara et Deborah. Je ne voulais pas avoir de responsabilités aussi importantes, je voulais pouvoir décider de faire ce que je voulais, quand je le voulais. J’avais toutefois trouvé l’idée brillante alors y travailler m’avait fait plaisir, surtout que maintenant que je pouvais utiliser ce corps magnifique qui était à nouveau mien. Je ne suis pas quelqu’un d’humble, c’est bien certain, je ne l’avais jamais été, seulement, cette époque me permettait tellement plus. Les beaux vêtements, la beauté, c’était tellement tout ce qui menait ce monde et heureusement pour moi, j’avais tous les atouts.

La veille, j’avais travaillé tard. J’espérais seulement que ce manque de sommeil n’étirerait pas mes traits, mon corps était mon entreprise, ma source monétaire. J’aimais danser, même si pour plusieurs, mon style de danse n’est pas considéré comme un art, vu le contexte, mais pour moi, c’était tout comme. Ce corps, je le dirigeais à merveille pour quelqu’un qui n’en avait pas eu pendant plus de 500 ans, je n’avais pas perdu la «twist».

Je n’avais pas une femme dans ma vie, j’en avais plusieurs. Toutes les femmes avaient le potentiel de s’offrir ma présence une fois de temps en temps. Si je n’avais pas voulu être responsable du Velvet Dream, nul besoin de vous spécifier que je n’étais pas un homme qui s’attache. Les seules qui comptent réellement, ce sont mes sœurs. Les autres sont de passage et m’offrent les plaisirs qu’évidemment, mes sœurs ne m’offrent pas (ce qui est très bien ainsi, spécifions-le).

Devant le miroir, j’inspectai mon visage. Mes yeux clairs comme ceux d’Atara, ma peau bronzée comme celle de Deborah et mes cheveux bruns comme ceux de Myriam, chaque parcelle de mon corps racontait comme ma famille comptait pour moi. La journée serait probablement longue, vu mon manque de sommeil, mais je ne priverais pas d’en profiter, de sentir la chaleur du soleil et le froid glacial de l’air hivernal sur ma peau. Quand on est privé de ces sensations pendant si longtemps, il faut en profiter lorsque l’occasion se présente. Surtout que je devais toujours prendre ma ration de sensations pour deux, puisque Myriam, elle, ne sentait toujours rien.

•• hors jeu ••