Les Dieux de New York
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Le Chevalier, le Ficus et Poulpy {Josh & Macsen}

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Le Léviathan
Thomasine T. OcéaneThomasine T. Océane


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Emploi/loisirs : Consultante indépendante


Feuille de personnage
Phobie: Continents de plastique
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MessageSujet: Le Chevalier, le Ficus et Poulpy {Josh & Macsen} Le Chevalier, le Ficus et Poulpy {Josh & Macsen} EmptyDim 16 Mai - 6:17







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Le Chevalier, le Ficus et Poulpy

Nous sommes au cinquième jour de la lune, j’ai vingt-et-un ans. Hier, j’avais vingt ans. Hier, il faisait beau. Hier, je suis allée voir "mon humain préféré". Je pense que celui-ci a compris que le parallèle avec le mythe de Proserpine était un mensonge. Que le fait qu’il ait mangé au sein de mon domaine, de ma gueule des enfers, ne le condamnait en rien à devoir y passer les weekends. L’indice principal de cela vient du fait qu’il travaille le samedi à présent. Il a enfin réussi à ouvrir son restaurant, après des mois à jouer les commis. En revanche, il ne m’a pas invitée à l’inauguration ! Je dirais bien qu’il ajoute insulte à blessure mais ce n’est pas le cas. Qu’il utilise l’idée du restaurant trouvée durant notre rencontre afin d’échapper aux obligations conséquentes de celle-ci est bien joué. Digne de lui. Qu’il ne vienne plus les dimanches par besoin de repos ou activité extérieure est blessant, par contre. Heureusement, je cicatrice vite. Plus problématique, les mois se sont écoulés et la rencontre de sa "bonne personne", de son tutélaire auquel il n’a pas vendu son âme, ne s’est pas faite. Evidemment, les mois et les années n’ont aucune signification pour moi. Elles devraient cependant en avoir pour Josh de Roncevaux.

La même polysémie qui me fait aimer les discussions avec lui s’est donc retrouvée dans ma visite. L’appréciation de sa cuisine comme du temple qu’il lui a construit s’est accompagnée d’un rappel aux origines de l’idée du second et à la première occurrence de la première, me concernant. Demander à son employé de salle d’apporter au chef "les compliments de Proserpine" et un horaire sur une serviette aura suffi à ce qu’il comprenne le message, par intelligence comme connivence. Aujourd’hui, c’est à lui de me rendre visite en compagnie de sa bonne personne. Je suis toute à la fois intéressée de rencontrer la seconde et intéressée de revoir Josh. Ma matinée a été occupée en ce sens.

Cuisiner le repas qu’il m’a fait la dernière fois n’a pas été difficile, quoi que j’ai eu de la difficulté à me rappeler de ce qu’il contenait, moyennant une exception : le pain. "Un Français sans pain est un français malheureux", sachant que ledit français s’est emballé comme un enfant à la vue d’une boulangerie, bravant la circulation automobile, et a dû s’en remettre à "une astuce pour donner l’illusion d’un pain frais". Céréales, conséquemment bière et pain, ont été cultivées sur mes terres avant même que les civilisations ne s’y dressent. Bon, le pain de ces temps-là était une galette d’une pâte non levée cuite en l’appliquant sur les parois brûlantes du four. S’il y avait également des biscuits et des galettes à base de pâte à pain levé, plus de deux centaines de variétés, et que prêtresses et scribes faisaient des libations et des sacrifices en nous les offrants, je me doute qu’il ne s’agit pas là d’une option pour le français. L’interrogation d’Ærévas, un des conseillers de ma cour, a laissé le démon plus que perplexe mais il s’est acquitté de sa tache de trouver quelqu’un capable de m’apprendre à faire une baguette de pain en quelques heures avec succès ; n’est-il pas pratique pour ces créatures d’ainsi se téléporter ? Cela a été la dernière étape de ma matinée. Mêler farine et eau avant de les laisser reposer, mélanger jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène, déformer successivement la pâte, la laisser de nouveau reposer même si ce pointage ne pouvait durer des heures pour des raisons évidentes. Finalement, la mise en forme, une dernière phase de repos, un laminage, un enroulement, un allongement, des scarifications et l’enfournement, avec la vapeur d’eau dans le four ventilé. Actuellement, la baguette attend sur sa grille de ressuage, trônant au milieu de la table.

Pour ma part, je trône de l’autre côté du jardin-potager printanier, par rapport à la passerelle d’embarquement. J’ai les mains dans le dos, l’une tenant l’autre au niveau de mon fessier. J’ai les cheveux sur un côté, coiffés par un léger vent marin. J’ai un habit mêlant une veste de tailleur dont le tissu classique ne se trouve qu’aux bas, aux manches et au col fortement décolleté et est uni à la mousseline transparente du reste par des broderies toutes aussi noires. La jupe imite le haut, sa partie première dissimulant mon intimité telle une mini-jupe avant de laisser place à un nouveau voile de mousseline transparente descendant jusqu’aux chevilles. Je regarde le ciel et la mer, tous deux d’un bleu et d’un calme commandé, sans pouvoir les voir s’unir du fait de l’absence d’horizon au sein de la haute baie de l’Hudson. Il aurait dû y avoir un ciel nuageux à cette heure, afin d’accompagner les 21°C et le vent du sud, et il aurait évolué vers des pluies faibles dans l’heure. Comme pour mon conseillé, j’ai été directive. L’eau des pluies nous reviendra par l’Hudson. Mes invités arriveront par le parc.

Je me tournerais alors de trois quarts pour leur faire face du dernier, tête légèrement penchée en avant, et les regarder. Avec le ciel et la mer dans mon dos, quoi que Staten Island bloque l’horizon, je devrais pleinement laisser transpirer cette impression de faire face à quelque chose d’immense. Cela partira vite, lorsque je contournerai mon potager pour réellement aller accueillir mes invités.

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Josh R. de RoncevauxJosh R. de Roncevaux


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MessageSujet: Re: Le Chevalier, le Ficus et Poulpy {Josh & Macsen} Le Chevalier, le Ficus et Poulpy {Josh & Macsen} EmptyDim 23 Mai - 16:55


Le Chevalier, le Ficus et Poulpy


Je pourrais affirmer sans mentir, qu’entre la pénible entrevue avec Merwyn Caerwyn et aujourd’hui, ma vie a ressemblé aux douze travaux d’Hercule. Le premier étant de trouver un financement. Merwyn s’était caché derrière un financement de la ville pour aider ma petite entreprise, pour qu’elle ne connaisse pas la crise.

J’avais le local en vue : la faillite d’un autre me sert de tremplin. Ce n’est pas la première fois. La dernière peut-être. New York n’est pas si grande quand on la cerne de mur et de frontières infranchissables. Visite des lieux, l’imagination au grand galop. Ici la parade des desserts, là le comptoir pour la vente à emporter. Tout le long : les tables des convives. La couleur ! Important la couleur de ma petite entreprise, pour qu’épanouie, qu'elle exhibe des trésors satinés dorés à souhait.

Pour que mes rêves deviennent réalité, j’ordonne une expertise, mais la vérité m'épuise, inlassablement se dévoile : permis de travaux de transformation, licence pour vendre de l’alcool, plan d’occupation des sols, fiche sanitaire, tableau d’amortissement. Mes mains n’ont pas caressé le moindre légume ni bout de viande.

Quand enfin les autorisations tombent une à une. Une délivrance pour Macsen qui respire mes frustrations et mes impatiences. Et un beau jour c’est à mes doigts de palper. Palper là, cet épiderme, qui fait que je me dresse, qui fait que je bosse : Le lundi, Le mardi, Le mercredi, Le jeudi, Le vendredi.
De l'aube à l'aube.


La machine est lancée. J’ai dégringolé d’un étage dans l’immeuble où je vivais avec le Ficus. J’ai pris le large, lui offrant de l’air, mais jamais bien loin. Qui fait que je toque, à son palier : Escalier C, Bâtiment B. Le prétexte de le nourrir, de lui décrire une Suissesse effrontée et pleine de vie, de m’assurer qu’il va bien et ne vampirise personne que je connais. Où en sont ses projets, le devenir de la race humaine m’importe.

La partition est connue. La musique des casseroles rythme le chant des couteaux. J’ai piqué mon second à mon premier job, emporté un serveur aussi quand j’ai rendu mon tablier. Le coup de feu est passé, la pression baisse, les retours de la salle arrivent. Je mentirai en évoquant un cent pour cent positif. L’impression générale reste au beau fixe. Songer à recruter un cuisinier et une personne en service.

Envie d’un café serré, du cuir d’un fauteuil où me poser. Mais qui s’occupera de ma petite entreprise si je ne le fais pas ? Je supervise la descente du rythme, la crainte d’un dernier client qui demande à ce qu’on relance la machine.

- Une cliente vous envoie ce message, Chef ! « Les compliments de Proserpine. »

Je me fige. Regarde la serviette griffonnée. Non, le calamar s’était la semaine passée. Elle l’aurait mal pris.

Le poulpe blond passe à l’offensive !

(…)

Elle est là, vers son potager flottant. La pose d’une statue grecque, le sein lourd. Le contre-jour floute sa silhouette. La gestuelle est affectée, mais la mise en scène efficace. Le temps est plus clément que la dernière fois où je suis venu. Pourtant je crains un chaos ou deux du Léviathan. Thomasine Océane pousse l’impertinence à dévoiler son identité en larges lettres fixées sur son bateau.

Je monte à bord, me retourne vers le faune qui gobe les mouches sur le quai. Enfin c’est l’impression que j’en ai. Il a vu un fantôme ?

[HRP] : Pour ceux qui n’ont pas vu les références Wink
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Macsen CaerwynMacsen Caerwyn


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MessageSujet: Re: Le Chevalier, le Ficus et Poulpy {Josh & Macsen} Le Chevalier, le Ficus et Poulpy {Josh & Macsen} EmptyLun 25 Oct - 17:07

Depuis mes retrouvailles familiales, beaucoup de choses s’étaient accélérées dans ma vie. Merwyn Caerwyn était un demi-faune très occupé à quelques mois de la fin de son mandat. Il était important de faire une place propre et nette, en déposant ses pions là où il fallait et en retirant ceux qui risquaient de gêner. Je voulais suivre tous ses mouvements, et organiser ma stratégie dans son ombre, une stratégie de secours dont il ne connaissait rien avec l’aide de mon neveu Alistair. Je m’étais trouvé un allié familial inattendu, que je n’osais présenter à Josh. Avec tous les efforts que j’avais dû rassembler pour obtenir sa confiance, une rencontre avec Alistair risquait de rouvrir de nombreux doutes et d’achever de le convaincre que je me fichais de lui. C’était pourtant faux. Je tenais beaucoup à ses visites régulières et arrivait à trouver du temps et un bout d’esprit pour m’intéresser à l’avancée de son projet de restaurant. J’étais même « fier », d’une certaine façon, de la manière dont il réussissait à s’en sortir. Il étudiait avec attention chaque détail, ne voulait rien laisser au hasard et créer la réussite la plus parfaite possible. Ses choix étaient pertinents. Je ne me faisais pas de soucis pour son succès, et pas uniquement parce que j’avais la capacité, en cas de coup dur, d’attirer une foule de clients déchaînés chez lui.

Tous ces divertissements avaient eu tendance à me faire oublier des problèmes qui existaient en amont, et qui, pourtant, avaient motivé ma première rencontre avec Alistair : Le Leviathan qui nous tournait autour, ses intentions suspectes, mais aussi ses offres alléchantes. J’avais relativisé la dangerosité de la démone en découvrant que mon neveu ne la prenait pas très au sérieux, non qu’elle ne fût pas très puissante, mais elle n’avait pas la fourberie d’autres créatures des enfers qui ne croyaient en rien d’autre que leur amusement immédiat : il semblait possible de réellement discuter avec elle. Quand Josh m’avait demandé de le suivre à une invitation de repas, en me décrivant la personne et le lieu, les « problèmes » me sont de suite revenus à l’esprit : « le poulpe » s’ennuyait et voulait faire son retour dans nos vies, certainement pour savoir ce qu’il en était des propositions qu’elle nous avait faites. Je n’avais pas très hâte, je l’admets, je me sens assez pris au dépourvu, mais il n’y aurait jamais eu de bon moment de toute façon. C’est le genre d’événement que l’on voudrait sans cesse repousser tant les avantages possibles risquent d’entraîner des problèmes si on ne négocie pas correctement. Josh avait voulu savoir si j’avais trouvé un peu plus de solutions pour lui tenir tête depuis la dernière fois. Je lui avais donc juste dit que j’avais quelques pistes porteuses, pas grand-chose. Je verrai bien en temps voulu ce que je devrai ou non révéler.

Je suis beaucoup moins serein que Josh quand j’arrive devant la péniche. Josh craint à la fois plus et moins de cette rencontre. Il est un humain, bien sûr, et dans ce sens, sans aucune capacité de lutte réelle face au personnage, mais j’ai minimisé le danger que Thomasine pouvait représenter, notamment si je refusais d’aller dans son sens et, à voir son attitude conquérante tranquille, sa tenue séduisante, elle n’était pas là pour un simple repas. La manière dont elle s’était rappelée à Josh aussi avait tendance à rappeler qu’elle représentait une menace et qu’elle prenait un certain plaisir à s’en amuser. Malgré les odeurs alléchantes qui venaient à nos narines à mesure que nous avancions, je n’étais pas certain d’être mis très en appétit pour ce déjeuner. Je parviens néanmoins à me composer un sourire tout à fait charmant pour saluer la divinité, sans excès d’enthousiasme, juste avec la politesse de rigueur. C’est elle qui reçoit, j’attends de voir ce qu’elle a derrière la tête.
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Le Léviathan
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MessageSujet: Re: Le Chevalier, le Ficus et Poulpy {Josh & Macsen} Le Chevalier, le Ficus et Poulpy {Josh & Macsen} EmptySam 6 Nov - 8:55







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Le Chevalier, le Ficus et Poulpy

Mes sourcils se relèvent. Mes lèvres s’étirent. Je suis surprise. Je suis amusée.

Josh de Roncevaux guide sa bonne personne jusqu’à moi, c’est en partie pour cela que j’ai tissé mon mensonge autrefois. Entre terre et mer, entre purgatoire et enfer, il cesse de me regarder pour la regarder elle.

Je l’ai considérée plus que lui. Il n’existe qu’au court terme, elle pouvait le faire à moyen voire long. Suis-je déçue ? Comme pour tant de chose, je préfère m’en amuser. La petitesse du monde. La grandeur des plans. L’entremêlement de tout cela.

Je fais face.

J’avance.

J’invite.

« Si j’avais su, dis-je en écartant les bras avec bienveillance. Bonjour Macsen. J’espère que mon petit jeu n’entache en rien notre entreprise. »

Ma main s’accroche à la porte de la passerelle d’embarquement. Mes muscles s’actionnent pour l’ouvrir à Josh alors que mes yeux océans et mon sourire amusés coulent jusqu’à lui. Je ne le pense pas surpris que sa "bonne personne" et moi nous connaissions déjà, ils ont dû en discuter. D’une certaine manière, je suis la moins informée dans cette situation ; chose qui la rend d’autant plus amusante.

« Et bonjour Josh. Tes absences ont été remarquées… mais leur justification mérite des félicitations. »

Marchant en arrière, je m’écarte en demi-cercle pour les laisser monter tout comme leur désigner le poste d’équipage. Tous les deux sont déjà venus, connaissant à divers degrés l’agencement des lieux. Sur cette partie, Josh est supérieur à son tutélaire.

« J’ai souvenir que Josh ne vous ai nullement vendu son âme, dis-je à Macsen en refermant la porte grillagée et en regardant mes invités. Sachez que je suis prête à renoncer à mes ambitions la concernant, en geste de bonne volonté. »

Les images de ma tentative de baiser Josh me reviennent en mémoire et la paradoxale réussite du second degré face à l’échec du premier provoquent une joie sincère. Mes yeux s’éclaircissent un instant.

Je suis attendue pour mener la danse, alors même que les cartes ont été redistribuées. Evidemment, que j’en sache moins que mes deux invités étaient attendus mais le changement de configuration face à la connaissance de Macsen rend toute la partie découverte de mon jeu bien moindre. Ainsi, inutile de s’attarder sur un entrelac qui risque de faire nœud dans mes différentes machinations. Cela étant, je savoure tout de même ma capacité à m’autodétruire involontairement. Aurais-je réussi à faire mieux si j’avais fait exprès ?

Je soupire d’aise. Le faune ne l’est pas, à l’aise. L’humain non plus. La pensée de la petitesse du monde ressurgit dans mon esprit et me renvoie à ma propre immensité ; laquelle a volontairement transparu dans les précédents instants. Une aura divine. Une erreur humaine. L’Ouroboros.

« Puisqu’il est toujours question de repas durant nos rencontres, je vous ai préparé un petit quelque chose. »

Suis-je contente de moi ? Assez. Les efforts que j’ai pu fournir pour cette rencontre étaient peut-être destinés à d’autres et moindres que certains deus ex machina professionnels n’en réclament, cependant cela ne me déplait pas qu’ils profitent aux deux jeunes êtres. Devrais-je parler de la pertinence du diable lorsqu’il a considéré que Josh de Roncevaux était mon humain préféré de cette génération ? Devrais-je considérer la bonne entente qui m’intéresse envers Macsen afin de redevenir centrale dans la société post-humaine qu’il veut construire ?

Peut-être.

Peut-être pas.

Pour l’heure, je les laisse avancer à leur rythme. Je les accompagne simplement. J’ai moins à gagner et plus à perdre dans cette rencontre que je ne l’avais prévu. Soit. Comme pour tant de chose, je préfère m’en amuser.

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MessageSujet: Re: Le Chevalier, le Ficus et Poulpy {Josh & Macsen} Le Chevalier, le Ficus et Poulpy {Josh & Macsen} EmptyLun 15 Nov - 15:11


Le Chevalier, le Ficus et Poulpy

Macsen colle sur son visage ce sourire si caractéristique. Un peu constipé. Du poli sans grand enthousiasme. So british. À ne pas prononcer à haute voix devant lui. Le Gallois se fâcherait de l’amalgame franco-français des « ethnies » de feu le Royaume Uni.

Le poulpe à la plantureuse poitrine laisse échapper un semblant de réaction de surprise. Impression fugace rapidement écrasée par sa pesante présence. À sa stature et sa silhouette, je lui donnerais un bon cinquante-huit kilogrammes, mais le malaise que je ressens change l’unité pour des tonnes.
A minima.

Elle salue le Ficus, s’excuse de sa malice. Un frisson glacé court le long de mon échine. Elle s’excuse auprès de ma « bonne personne », me reléguant en une phrase au statut de pas grand-chose. Un simple humain. Inoffensif. Insignifiant et dont l’avis ou les souhaits ne comptent pas. Pour l’ancien fils de bonne famille au sang bleu, le camouflet est violent.

Je colle sur mon visage un sourire régalien qui se veut amusé. Paraître est un exercice que je maîtrise. Seulement avec ces deux-là, j’ai peur de la vacuité de mes actes. Désagréable sensation de craindre son âme accessible tel un livre ouvert.

Être un jouet, au mieux. Un pion, le plus vraisemblable. Je crains un moment n'être que simple spectateur de ce dîner. C’est sans compter sur ce poulpe qui se mute en chat et moi en souris. Elle rappelle ma désobéissance et par là, ma crédulité première. Je n’ai pas besoin qu’on me le rappelle. Seulement, les géants de ce monde se moquent que je sois en apprentissage de cet univers impensable dans lequel je me suis réveillé. Un reste de colère contre Macsen chauffe mes entrailles. S’il n’avait pas joué au malin avec moi, j’aurais été mort avant ce foutoir.

Thomasine enchaîne ses salamalecs habituels. Et que je te fais un pas de deux, une emphase du bras. La pose d’une ballerine de cinquante-huit tonnes. Sourires calculés, saccades de manières qui n’ont rien de gracieux. La jolie blonde au langage tarabiscoté a pris du poids dans tous les domaines.

Je lorgne du côté de Macsen. Il avait été évasif quant à ses atouts dans cette rencontre. Un flou qui m’inquiète encore plus, maintenant que je suis à bord de cette péniche maudite. Mon angoisse grimpe un mont Blanc ou deux à la précision du Poulpe sur le fait que je n’ai pas vendu mon âme au Ficus et que dans sa grande mansuétude, elle renonce à cet achat. Le catalogue des Galeries Lafayette s’impose sous mon crâne, après la rubrique chapeaux suit la page des âmes et cervelles, juste avant les caleçons en flanelle.

Je ne gère pas le rictus qui soulève un coin de ma lèvre supérieure. L’annonce ne me soulage pas. Si l’intrigante abandonne mon âme, c’est qu’elle vise un autre profit. L’impression de me faire couillonner dans tous les cas devient une certitude.

Notre hôte se rend vite compte que ni Macsen ni moi n’esquisserons un geste pour huiler le mécanisme d’un déjeuner d’affaires. La blonde soupire, mais pas de malaise. Le Ficus est encore plus coincé que d’ordinaire. Et que l’on ne compte pas sur moi pour gérer l’ambiance. Je ne suis pas un humain facile ni un homme facile. Elle mentionne le « petit quelque chose » qu’elle a préparé à notre intention. Je n’ai plus faim. Je vais laisser le Ficus goûter avant. Il saura lui, si c’est un piège.

Nous la suivons dans cet antre que je connais en partie. Inquiet, je scrute le sol et les interstices à la recherche de son rampant compagnon. Ne devait-il pas prendre en quintaux suite à sa guérison express du sang de sa maîtresse ? Tout est pesant ici. Même l'ambiance.

Thomasine déambule enfin avec grâce. Rassurée dans son habita, ou ses précédents gestes empreints de raideur ne dévoilaient pas tout simplement son malaise ? La balance des atouts semble reprendre un équilibre un peu moins en notre défaveur.

Je n’en reste pas moins paumé sur la conduite à adopter. Laisser le faune gérer serait une sage décision, si cela ne soulignait pas mon insignifiance. Je me cache derrière mes manières de gentilhomme. Je pose mon séant là où on m’invite à le faire tout en guettant un hypothétique pentagramme ou autres chapelets de symboles runiques qui m’aliéneraient sitôt assis.

Je me force à ne pas chercher secours dans le regard du Ficus. Le faune est peu bavard, c’est bien ma déveine. Toutefois, je crois qu’il a conscience de ma détresse.

- C’est toujours aussi joli, ici.

Ce qu'on s'en moque !
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