Les Dieux de New York
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Retrouvailles sous tension

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Macsen CaerwynMacsen Caerwyn


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Retrouvailles sous tension  Vide
MessageSujet: Retrouvailles sous tension Retrouvailles sous tension  EmptyDim 10 Jan - 18:51

J’ai toujours eu une relation assez particulière avec mon père. En tant que premier né, on porte toujours le poids des espoirs de ses parents sur les épaules. Ils veulent vous voir réussir mais, surtout, ils s’attendent à ce que vous soyez à leur image, un clone parfait de tout ce qu’ils ont de meilleur en eux. Les choses sont plus simples pour eux qui suivent. Leur venue au monde tient moins du miracle, ils ont droit aux défauts, comme s’il devenait plus acceptable que la génétique en fasse des personnes à part. Malgré deux frères cadets et trois sœurs, l’attention de mon père est restée très concentrée sur moi. Je pensais qu’il était juste de considérer que, en dehors du fait d’être l’aîné, j’étais plus proche des compétences attendues par mon père que mes frères. Cependant, je me demande aujourd’hui si les choses auraient pu être différentes si Pryderi ou Talfryn étaient venus avant moi, si j’aurais tissé les mêmes liens avec Merwyn Caerwyn et obtenu le même genre de reconnaissance. Talfryn se serait-il montré aussi inconséquent ? Et Pryderi, aurait-il sombré dans la dépression et la folie ? Serait-il en vie aujourd’hui ? S’il y a bien une chose que je ne pardonne pas à mon père et qui continue de m’obséder, c’est bien l’indifférence avec laquelle il a laissé l’état de mon plus jeune frère se dégrader. Aujourd’hui, je ne reviens pas vraiment vers mon père avec l’idée de faire mes preuves. J’avais même accepté l’idée que nous avions finalement peu en commun en comparant nos deux vies adultes. Le parcours impressionnant de sa première jeunesse avait été motivée par la vengeance quand je m’étais démené pour l’aider à accomplir ses grandes idées, pour lesquelles il ne s’était finalement jamais battu. Je trouvais intéressant qu’il essaye enfin de réaliser quelque chose et je suis convaincu que nos forces communes permettront une meilleure stratégie. Mon père a accédé au pouvoir par des moyens que j’aurais été bien incapable d’utiliser, grâce à sa capacité à se faire apprécier de tout le monde et son amour naturel des autres. Seulement, le souci qu’il a de son image est aussi ce qui le freine, et pourrait le faire reculer au dernier moment.

Promettre à Josh d’aller retrouver ma famille pour commencer à établir des relations sérieuses à new-York m’a donné la force d’aller à retrouver Merwyn Caerwyn. Je ne savais vraiment pas comment me présenter à lui après tout ce temps, après être passé pour mort. Il n’y avait pas de bonne forme. Je me suis annoncé très simplement au secrétariat, sans faire dans le suspens. Je me suis dit qu’en ayant déjà connaissance mon père aurait le temps de se préparer mentalement à me voir revenir d’entre les morts. Ça a été un moment étrange, pas vraiment agréable, le temps qu’il assimile cette nouvelle réalité. Il y avait de l’émotion dans sa voix mais de la sobriété dans ses mots, comme toujours. Il avait souvent rêvé ce moment. Puis, les choses ont repris là où nous les avions arrêtées. Il nous a fallu de longues heures pour recomposer nos vies, et j’ai attendu un certain temps avant de mentionner Josh. Sur le moment, il n’a même pas eu l’air de comprendre de qui je lui parlais. Ce n’était vraisemblablement pas quelque chose qu’il lui pesait sur la conscience, il l’avait complètement mis de côté, presque effacé de sa mémoire. Pour lui, c’était une histoire réglée, quelque chose qui ne le concernait plus. J’ai cependant été assez mal à l’aise quand sa première déclaration s’est finalement tenue à : « Je m’étais fait à l’idée que tu n’essayerais jamais de le réveiller. » Bien sûr, je savais que mon père n’avait pas réellement voulu plonger Josh dans un sommeil éternel. J’ai toujours eu la possibilité de lui désobéir et de le libérer, mais une sorte de honte mêlée à la conviction que la décision n’était pas forcément mauvaise m’en ont empêchées.

– Dans ce cas, tu comprendras que je tienne à me faire pardonner, lui avais-je murmuré un peu piteux.

Il n’était pas temps de chercher à définir qui de lui ou de moi étaient le plus en tort. Je savais que je ne gagnerai pas à ce jeu alors c’était autant assumer ma propre lâcheté. C’était aussi la meilleure stratégie pour obtenir les faveurs du maire de New-York à l’égard de Josh. Je lui ai dit que je souhaitais le lui présenter une nouvelle fois, que je répondais de la confiance que nous pouvions avoir en lui, et ce malgré ce que nous lui avions infligé, et qu’il comptait sur ses contacts pour lui permettre de s’intégrer à la vie de cité. Mon père a été plutôt surpris d’apprendre que Josh connaissait désormais presque tout des faunes. Savoir que je lui avais révélé une partie de ses projets l’a contrarié. J’aurais pu le lui dissimuler, mais il était plus intéressant de le mettre au pied du mur. Je n’étais plus un jeune faune tout juste sorti de l’adolescence sur lequel l’autorité parentale pouvait encore avoir de l’influence. Nous discutions aujourd’hui d’égal à égal. La décision d’avoir tout révélé à Josh m’appartenait et il ne pourrait pas régler ce problème par un assassinat pour « me faire la leçon » car il était assuré d’avoir ma haine, cette fois. Il ne pouvait donc que s’investir, lui aussi, dans le bonheur de Josh et redorer son image auprès de lui pour éviter la trahison. Les rides qui se creusaient dans son front avaient donc vite laissé place à un sourire bienveillant. Il m’avait assuré attendre « avec impatience » de rencontrer Josh pour « dissiper les malentendus » qui persistaient entre eux. J’étais confiant sur le fait que l’entretien entre Josh et le maire de New-York connaîtrait une conclusion heureuse pour les affaires de Josh. En revanche, je n’étais pas très à l’aise de ce que mon père pourrait dire à mon sujet et je le savais très capable de ternir mon image pour améliorer la sienne. C’était cependant un risque à prendre. A partir du moment où j’avais des torts, je devais bien accepter de ne pas pouvoir tout contrôler. Mais Josh n’avait pas suffisamment confiance en mon père pour vouloir se présenter dans son bureau seul. Je ne pouvais pas lui donner tort. Je sais très bien que l’idée de l’assassiner a traversé son esprit quand je lui ai révélé qu’il connaissait ses intentions cachées, et je misais essentiellement sur le fait qu’il ne voudrait pas contrarier son fils préféré. Pour une raison évidente, je ne pouvais pas évoquer ce genre de craintes à Josh. J’ai donc été doublement soulagé qu’il tienne à ce que je participe à la discussion.

L’entretien devait se dérouler dans le bureau du maire en fin de matinée. Nous sommes arrivés ensemble. Je sentais Josh un peu tendu et j’essayais de le rassurer du mieux que je pouvais, en taisant mes propres inquiétudes. D’un pas qui se voulait sûr, je me dirigeai droit dans le couloir qui menait au bureau. La porte était déjà entrouverte. Je la poussai doucement. Mon père nous attendait déjà, assis dans son espace salon, devant un service à thé, un sourire radieux sur le visage.


Dernière édition par Macsen Caerwyn le Jeu 4 Fév - 15:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Retrouvailles sous tension Retrouvailles sous tension  EmptyDim 17 Jan - 17:04







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Retrouvailles sous tension


Je m’étais entaillé le doigt en levant des filets de dorade, préoccupé par l’entrevue qui se jouait au même instant dans le bureau de monsieur le maire. La veille, Macsen avait joué l’assurance. Il serait presque arrivé à me berner, si je n’étais pas celui qui pouvait prétendre le connaître plus qu’aucun autre aujourd’hui, mis à part Merwyn, et encore. Que sait un père de son fils ? Le jugement souvent biaisé par les liens familiaux est idéalisé ou à l’inverse, sous-évalué. La fourchette des discordances possibles est large. Une seule certitude à ce jour chez les Caerwyn : la sincérité de Macsen quand il affirme vouloir m’aider à m’insérer dans la société new-yorkaise pour me reconstruire la vie que sa famille m’avait volée. Le chef m’a hurlé dessus, me ramenant à mon travail :

- Vous êtes un incapable Roncevaux !
- Oui, Chef !

J’avais jeté la chaire souillée, nettoyé mon plan de travail et recommencé mon affaire, la mâchoire contractée par la concentration. Le coup de feu du service avait eu raison des divagations de mon esprit. Le restaurant était plein comme à son habitude. Si les clients étaient satisfaits du contenu de leur assiette, des contestations à fleuret moucheté émaillaient l’ambiance côté cuisine. Étant dans les derniers recrutés, j’évitais d’ouvrir mes lèvres. Ce qui n’était pas le cas de mes oreilles et de mes yeux. Ce job était un tremplin, un test grandeur nature. Je devais me prouver à moi-même que j’étais capable du pari audacieux qui avait germé dans mon crâne sur une certaine péniche au nom lugubre. Quoi qu’il en soit, il y avait du ras-le-bol dans l’air, la principale source de frustration était essentiellement la mauvaise foi du Chef. Depuis que je travaillais ici, je ne comptais plus les fois où  la brigade rattrapait les bêtises de son meneur à l’orgueil trop perché. J’avais déjà laissé filtrer mes envies d’autonomie lors des pauses clopes. Mes propos n’étaient pas tombés dans l’oreille d’un sourd. L’un des chefs de partie était prêt à me suivre sous certaines conditions.

(…)

Merwyn avait assuré attendre avec impatience de me rencontrer pour dissiper les malentendus qui persistaient entre nous. Macsen avait cité son père, quand je lui avais demandé les dispositions de celui-ci à mon égard. Malentendus mes fesses ! Maudis politiques ! Je n’avais pu cacher la grimace explicite que m'inspirait ce blabla typique d’un discours électoral. Macsen n’avait pas cherché à défendre Merwyn, mais pensait que je n’avais pas à craindre une nouvelle fourberie de sa part.

Ce n’est pas la tranquillité d’esprit qui m’envahit lorsque j’entre dans le hall d’accueil de la mairie aux côtés de mon ami en cette fin de matinée. Néanmoins, sa présence me rassure. J’ai cru comprendre que le père, trop heureux de retrouver son aîné en vie, ne se risquerait pas à le contrarier. Une fois à l’étage concerné, je compose avec mon stress et affiche un air affable. J’ai déjà vécu ce genre de simagrée, et j’étais plutôt doué à l’époque.

Nous sommes attendus : la porte du bureau est entrouverte. Macsen entre d’un pas assuré. Je sais l’enjeu que cela représente pour lui face à son père. Il y a du défi dans sa démarche. Je le suis, un air neutre plaqué au visage.

Il est là, assis dans un fauteuil cossu, nonchalant, souriant, comme si notre passif n’avait jamais existé. Je ne suis pas dupe, Merwyn cache ses sentiments à mon égard derrière une attitude affable. J’incline sobrement le chef, sans prononcer un mot, mon regard plongé dans le sien. Des picotements chatouillent ma paume droite : Durendal n’est qu’à une simple pensée de ma main. Je m’imagine effacer le sourire de mon ex geôlier. Aurai-je seulement le temps de m’approcher assez pour lui enfoncer la lame légendaire dans le cœur ? Ou est-ce que ses pouvoirs de faune m’ôteraient la raison avant que j’y parvienne ?

Quoi qu’il en soit, je m’assois là où l’on m’invite à le faire, accepte la tasse de thé, mais la repose sans y avoir trempé les lèvres : il ne m’aura pas deux fois avec la même ruse. Après les politesses d’usage sur le confort de mon installation aux frais de la princesse Macsen, nous entrons dans le sujet. Je tais les circonstances qui m’ont conduit à ce choix de carrière et plaide ma cause en citant le restaurant où je travaille et dans lequel je n’ai occupé la place de commis que deux semaines après que le Chef se soit rendu compte de mes compétences.

- Voici une étude de marché faite sur une quinzaine d’établissements de types traditionnels ou gastronomiques. La cuisine française est assez peu représentée, peu de concurrence. Je pense commencer en mode traiteur pour faire connaître mes produits tout en montant le restaurant en parallèle.

Je pose sur la table basse qui nous sépare, le dossier que j’ai préparé.

- Un bon emplacement est aussi un gage de réussite. J’ai aussi fait la liste des locaux potentiellement libre dans le quartier Empire.

Je ne sais pas quel modèle de financement Merwyn Caerwyn pense me proposer. J’espère qu’en dédommagement de la vie qu’il m’a volé, il me propose un taux plus qu’avantageux et les appuis nécessaires pour mener à bien mon entreprise. Je n’évoque pas sa tromperie passée ni l’amertume qui m’imprègne encore, ou la crainte qu’il réitère ses mauvaises ruses. Mon assurance-vie se trouve sur le fauteuil voisin : celui qui m’a réveillé. J’hésite tout de même à sortir la dague qui a déclenché toute cette histoire. J’attends de voir sa réaction. Après tout, nos familles sont liées depuis des siècles.






Dernière édition par Josh R. de Roncevaux le Mer 17 Fév - 12:38, édité 1 fois
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Merwyn CaerwynMerwyn Caerwyn


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Feuille de personnage
Phobie: Devoir renoncer à ses valeurs
Ambition secrète: Offrir un bout du monde au peuple des forêts

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MessageSujet: Re: Retrouvailles sous tension Retrouvailles sous tension  EmptyVen 5 Fév - 16:43

Quand on lui avait annoncé qu’un certain Macsen Caerwyn demandait à le voir, Merwyn s’était figé, dans son attitude comme dans ses pensées. Il avait souvent regretté la disparition de son fils aîné, mais il en avait fait le deuil. Il avait fini par accepter que rien ne lui rendrait sa famille, ni sa vie d’avant, et c’était vrai. Après treize ans, il devait s’attendre à ce que son fils ait mené sa vie de son côté. La structure de leur foyer avait définitivement éclaté. Ils se retrouvaient à New-York, dans un nouvel espace, loin du Pays de Galles et de leur domaine. L’émotion devait laisser place à une certaine amertume. Ce fils qui, grâce à sa nature magique n’avait pas pris une ride, était-il bien celui qu’il avait connu ? Et lui, derrière son bureau de maire, était-il toujours le père qu’il s’attendait à trouver. Au début, ils ne parlèrent que de banalités, de vieux souvenirs, de regrets, de joies, de choix de vie. Le zèle qu’avait mis Macsen à poursuivre son combat pour les faunes, pour la tradition du Pays de Galles, alors qu’il les pensait tous morts, devait forcément le toucher. Impossible de renier un fils qui semblait si attaché à représenter les valeurs que vous lui aviez inculquées. Merwyn en avait toujours été à la fois fier et légèrement mal à l’aise.

Lorsqu’il vivait tranquille sur son domaine, il avait de beaux discours, mais ne voulait pas dépenser son énergie au-delà de sa forêt. Voir son petit monde tenir lui suffisait. C’était son seul véritable combat. Macsen, en revanche, avait toujours exprimé une volonté plus forte, une vision plus large, plus froide aussi. C’était certainement le problème d’avoir des enfants d’une espèce différente de la sienne. Malgré tous ses efforts, il n’était pas parvenu à leur faire comprendre correctement le principe de famille et de couple. Pryderi, celui qui avait le mieux assimilé ses leçons, les avait considérées avec un excès destructeur pour sa nature de faune. Talfryn voyait l’idée comme intéressante mais inapplicable, et Macsen n’avait jamais donné l’impression de s’y intéresser tout court. Il avait appliqué son discours à sa manière. Plutôt que défendre la famille Caerwyn, il avait voulu faire changer le pays tout entier. Le domaine et la forêt n’étaient pas assez pour lui. Merwyn l’avait approuvé de loin, en suivant ses projets avec curiosité. Ce qu’il avait réussi à construire lui suffisait mais, contrairement à lui, son fils aîné semblait ne pas avoir trouvé sa voie. Son idée de village avec des rescapés de la tempête était intéressante, mais ça ne lui avait pas suffit. En discutant avec lui, certaines idées tombaient, certains masques aussi. Macsen avait une sorte d’avidité inquiétante, parce qu’il n’était pas à sa place, parce qu’il ne serait jamais à sa place en tant qu’hybride. Il affirmait venir pour l’appuyer dans ses projets. Il parlait avec enthousiasme de l’ère nouvelle qui pouvait s’offrir à eux, des possibilités qu’il avait déjà de faire évoluer les humains, des connexions possibles avec les démons. Il s’était déjà approprié la ville, il tenait déjà une stratégie et Merwyn se sentit rapidement submergé par un afflux d’éléments nouveaux qui n’allaient pas exactement dans le sens de ses plans. Il n’y étaient pas opposés non plus, mais il fallait les assimiler. Il fallait aussi se faire à l’idée de se fils revenu d’entre les morts qui se proposait d’être son meilleur allié et qui, d’ailleurs, ne lui permettait plus d’avoir de réelle main-mise sur lui. Le cordon était bien coupé. Il avait fait ses preuves et vécu ses propres expériences seul. C’était beaucoup, et ce n’était pas encore le plus difficile.

Macsen lui avait révélé avoir réveillé Josh. Qui ? Il avait presque oublié le jeune homme qui avait été convié sur leur domaine une nuit, un siècle plus tôt. Merwyn l’avait endormi à l’époque car les motivations de son fils à amener ce presque inconnu sur leurs terres paraissaient un peu trop légères. Il avait voulu le calmer. Il avait aussi voulu l’utiliser comme un avertissement envers ses autres enfants, qui auraient pu avoir le même genre d’idées. Pour avoir la paix, les faunes devaient rester cacher et la magie n’avait, de toute manière, aucune raison en ce temps-là d’être révélée aux humains. Il n’avait pas voulu tuer Josh qui n’y était pour rien, et Macsen avait toujours eu la possibilité de le réveiller plus tard. Cependant, il ne l’avait pas fait avant l’an dernier. Rien dans le caractère de son fils ne lui laissait croire qu’il avait été retenu par la peur de sa colère ou l’obéissance à sa volonté. Non. C’était la fierté qui avait retenu Macsen toutes ces années. Il lui avait fallu se sentir au pied du mur pour oser assumer ses erreurs devant le jeune homme et, cette obstination d’un siècle créait aujourd’hui un paradoxe temporel bien complexe à gérer. Etait-il heureux, finalement, de voir ce fils trop intelligent, mais aussi trop orgueilleux, revenir dans sa vie ? Il s’était plu à répéter qu’il était sa fierté, à dire qu’il le regrettait, mais ces treize ans pendant lesquels il n’avait pu le suivre représentaient une fracture compliquée à cause de toutes les initiatives que Macsen avait pu prendre sans lui. Comment avait-il osé révéler tout son plan à Josh ? A un simple humain qui nourrissait de la rancune envers eux ? Pourquoi se montrait-il parfois d’une aussi sotte franchise ? Merwyn songea gravement avoir fait une terrible erreur en endormant cet humain et peut-être en s’attendant à un comportement plus raisonnable de la part de Macsen. Il sortait juste de l’adolescence à l’époque. Il n’avait pas assez bien anticipé son caractère contrariant. Pourquoi avoir tout révélé ? Quel intérêt ? Si on en croyant Macsen, l’intérêt était simplement de montrer à Josh que, quoiqu’il puisse en penser, il n’était pas malhonnête, et « parce qu’il souhaitait s’engager avec eux maintenant qu’ils étaient son seul repère dans ce monde ». La réalité était surtout que cette décision relevait du caprice, encore une fois. Macsen savait très bien que révéler ce genre de chose déplairait à son père, mais il s’en fichait parce qu’il avait envie, lui, de le faire. Il le lui en avait parlé sans gêne, avec assurance même, et il était possible que cette révélation même soit calculée. En la faisant, il s’assurait le beau rôle, il prenait déjà les règles du jeu en main. Il était le sauveur et lui, Merwyn Caerwyn, l’homme dangereux qui devrait bien faire quelques efforts pour éviter de perdre toute sa réputation. Il était donc inutile de s’énerver. Macsen le mettait dans une position qui lui donnait tort. C’était déplaisant, mais il devait accepter d’entrer dans une partie qui ne l’avantageait pas pour le moment. Ces retrouvailles père/fils étaient décidément bien étranges. La réalité n’est jamais aussi belle qu’on se l’imagine.

***

Macsen arriva comme prévu en fin de matinée avec son protégé qui, apparemment toujours assez intimidé par le « bourreau » qu’il avait été pour lui, ne souhaitait pas le rencontrer seul. Merwyn n’avait pas beaucoup travaillé depuis son arrivée au bureau. Il abordait cet entretien avec beaucoup d’appréhension. Il n’avait pas l’habitude de se retrouver face à des personnes auxquelles il avait fait du tort, car il évitait généralement de les mettre au courant, ou trouvait un moyen de s’en débarrasser. Il lui faudrait donc déployer toute son amabilité pour essayer de changer un peu la tendance, malgré l’influence que son fils devait avoir sur Josh. C’était simple, si Josh voulait conserver une bonne image de Macsen, il ne pouvait tout simplement pas en avoir une bonne de lui. Le regard du français est d’abord méfiant, à la limite de l’hostilité, mais Merwyn garde son sourire affable, comme s’il n’avait absolument rien relevé, en lui demandant tout d’abord si tout va bien pour lui, si son installation s’est bien passée, son opinion sur la ville de New-York, toutes les politesses d’usage qui donnent l’impression d’établir un lien de sympathie avec quelqu’un. Puis, il est temps de parler du projet de Josh, celui d’ouvrir un restaurant. En soi, ce n’est pas grand-chose à lui accorder, si cela peut faire plaisir à son fils, l’excuser, et montrer par la même occasion qu’il lui arrive aussi de débloquer des fonds pour de simples humains.

Josh sort plusieurs documents pour lui présenter sa future affaire en détail. C’est un homme sérieux, volontaire et motivé. Il ne peut pas reprocher à son fils de lui avoir trouvé de l’intérêt, ça n’avait d’ailleurs jamais été son reproche et il avait même trouvé Josh très agréable à l’époque, avant de le plonger dans un sommeil profond. Merwyn observe donc les documents d’un œil distrait, en hochant la tête. Même s’il a prévu de donner son accord, il est toujours plus simple de le justifier avec un projet qui se défend bien et celui de Josh ne devrait pas imposer quelques remaniements pour être présenté officiellement. Après avoir pris quelques feuilles pour les regarder plus en détail, Merwyn s’exprima comme il l’aurait fait avec n’importe quelle autre personne :

– Nous avons mis en place une politique d’aide à la création d’entreprises avec des accompagnements si nécessaires. Le but étant de soutenir des initiatives locales et de permettre à ceux qui n’ont pas les moyens mais de bonnes idées et, bien sûr, un bon projet, de se lancer. Je peux donc présenter votre projet en commission, et s’il est validé, la Ville se portera garante. Vous recevrez les fonds nécessaires, sans demande de remboursement pendant la première année, et avec des intérêts réduits ensuite. Nous surveillons de près l’évolution des affaires sur lesquelles nous nous engageons car il est important pour nous et pour vous qu’elles soient rentables. Beaucoup de personne comptent sur ces aides, alors il serait dommage qu’elles ne profitent pas à leurs bénéficiaires.

Il termina avec son sourire lisse habituel, qui signifiait en substance qu’aucune générosité n’était complètement gratuite. Sa politique était d’un point de vue externe particulièrement large. Mais, en réalité, elle était surtout un prétexte pour aider un maximum d’êtres magiques à s’installer. Les nouvelles entreprises avaient peu de chances d’échouer puisqu’elles employaient souvent la magie pour maximiser leurs bénéfices ou recevaient de l’aide magique pour être boostées quand les choses n’allaient pas assez bien. Sa générosité n’était donc pas folle, il s’assurait que tous puissent rembourser leur dette à la fin.
Une gorgée de thé plus tard, le sourire de Merwyn s’estompa légèrement, même s’il ne perdit rien de son regard bienveillant. Il reprit en posant un regard plus appuyé sur Josh :

– Vous venez d’entendre le discours du politicien. Maintenant, entre nous, je ne vais pas faire durer le suspens plus longtemps. Vous aurez cette aide. J’étudierai le projet, mais votre travail me semble assez sérieux, alors je ne crois pas qu’il sera difficile de justifier ma volonté de le faire valider, et j’ai toujours apprécié soutenir de bons projets gastronomiques, finit-il avec un sourire amusé. Vous obtiendrez cette aide parce que Macsen est venu me faire les yeux doux pour vous et parce que, je suis sincèrement désolé de ce qui vous est arrivé. – Il retrouva un air plus sérieux après. – Il n’est pas temps de débattre sur qui partage les plus grands torts entre moi ou Macsen qui a mis si longtemps à vous réveiller, même si vous restez en droit de poser des questions. – Macsen ne s’était pas gêné pour se donner le beau rôle, il ne le laisserait certainement pas s’en sortir aussi facilement qu’il le désirait. – J’aimerais aussi vous aider à vous établir dans ce monde dans lequel nous vous avons finalement projeté. Il en va de notre responsabilité.

Il n’était pas dans ses habitudes de poser cartes sur table, mais il savait le faire quand cela devenait nécessaire. Comme Macsen l’avait devancé, il devait donc reprendre la main et montrer aussi qu’il était parfaitement capable de jouer franc jeu et d’assumer ses positions. Pour aller même plus loin au besoin, il poursuivit :

– Mon fils m’a dit par ailleurs que vous souhaitiez garder un lien particulier avec notre famille. J’admets en avoir été très surpris, mais je vous remercie pour l’amitié que vous accordez à Macsen.

Car, bien sûr, il savait que la bonne volonté de Josh n’avait rien à voir avec la famille Caerwyn au complet et il ne ferait pas la maladresse de l’affirmer, même s’il était très curieux de connaître l’avis du jeune homme à ce sujet. C’était aussi une façon détournée de rappeler à son fils qu’il n’avait pas l’intention de lui nuire, même s’il pouvait en donner l’impression, juste de lui rappeler qu’il était son père et gardait une posture d’autorité privilégiée, qu’il le veuille ou non.


Dernière édition par Merwyn Caerwyn le Mar 16 Mar - 18:46, édité 1 fois
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Josh R. de RoncevauxJosh R. de Roncevaux


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MessageSujet: Re: Retrouvailles sous tension Retrouvailles sous tension  EmptyMer 17 Fév - 15:10







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Retrouvailles sous tension


Il jette à peine un regard au dossier que j’ai posé devant lui. Je mange mes dents pour ne pas me lever et aller secouer l’indolent personnage. Se rend-il compte de mon agacement ? Il se saisit enfin des feuillets recommencés maintes fois après avoir échafaudé différentes approches. Le silence règne dans le bureau pendant qu’il lit mon montage d’entreprise. J’en avais eu mal à la tête à ingérer les droits d’entreprise de ce siècle qui n’est pas le mien. Un constat simple : cela s’est rudement complexifié. Un regard vers le ficus me montre un fils à l’expression neutre. Quant au père, si l’idée d’un chêne avait effleuré mon esprit, l’image de l’arbre noble avait cédé devant celle du lierre, cette plante invasive et vicieuse, capable d’éclater un mur de pierre avec ses racines.

Cette plante possède des caractéristiques saponifiantes. Va-t-il s’en laver les mains comme Ponce Pilate ? Le lierre se met à parler d’une voix égale sans aucune émotion qui me permettrait un espoir ou au contraire de déchanter. Le laïus est banal, risible quand il précise soutenir des initiatives « locales ». Le monde autour de nous est dévasté, les actions ne peuvent donc venir que de l’intérieur, pas comme avant où l’on pouvait piloter une telle entreprise à distance, et cela même dans les années trente. Blablas politiques rodés. D’abord il expose l’offre possible : la carotte. Suit la représentation du pouvoir : celui de dire non. Et enfin les menaces, voilées : mon travail sera surveillé. Rien de nouveau sous le soleil. Une attitude acceptable si Sa Sainteté le lierre ne m’avait pas volé ma vie.

Sourire poli, attitude débonnaire, regard cependant neutre, Lord Ivy n’éprouve aucun remords. Des envies d’élagage m’éteignent, et certainement pas pour pratiquer des boutures. Il sirote son thé comme une vielle anglaise. À ce geste, je comprends qu’il ménage son effet. Je m’enfonce dans mon fauteuil, colle mon dos au dossier dans la position de celui qui se sent confiant et croise les jambes dans un geste élégant, les coudes sur les accoudoirs, doigts croisés.

- Vous venez d’entendre le discours du politicien.

Ben voyons Alfred. Je me contente de hocher la tête et de délier légèrement les mains pour l’inciter à poursuivre. Un lierre, c’est définitivement un lierre. C’est dans la poche, Merwyn l’affirme. Je le crois. Il n’est pas homme à parler pour ne rien dire. Le discours précédent avait un but. J’ai plusieurs idées quant au dessein du maire. La suite me surprend. S’il admet que j’aurais son aide parce que Macsen a intercédé en ma faveur, il me sort un étrange mea culpa impliquant le ficus dans les tors à tarder à me réveille. Je serre les dents pour ne pas répliquer qu’il ne fallait pas m’endormir avant d’accuser les potentiels réveilleurs possibles. Si je ne l’avais pas associé au monde de la flore, je lui aurais bien attribué l’anguille en animal totem.

- Macsen s’est largement racheté sans que j’aie eu besoin de demander.

Rien qu’en acceptant ma présence en sachant les efforts que ça lui demande quand il ne peut pas se « nourrir ». J’ai vraiment les risques que j’ai encourus quand je l’avais suivi jusqu’à son deuxième appartement. Dire que pendant une seconde, j’avais pris cela pour une garçonnière.

À la décharge de Merwyn, il y a quelques jours, il ne savait pas que Macsen était encore en vie ni qu’il m’avait réveillé. Le reproche voilé dans ma réponse n’en est pas vraiment un. Je demande de l’aide avant qu’il n’ait le temps de proposer la sienne. Par contre, impliquer Macsen dans le châtiment qu’il m’a donné est critiquable.

Avec le Ficus, nous avions parié que son père aborderait mon ralliement à son projet secret. Il ne s’irrite pas – pas devant moi en tout cas, – que Macsen m’ait mis dans la confidence. Me remercie même pour mon amitié envers lui. Il en déploie des efforts diplomatiques. J’esquisse un sourire, décroise les mains et les jambes pour poser mes coudes sur mes cuisses, mon regard planté dans le sien.

- Nul n’est tenu à l’impossible. Ma famille n’a pas abandonné la forêt de Brocéliande ni ses occupants. Accusez l’Histoire, celle avec un grand H, pas les De Roncevaux. Ma famille a toujours honoré ses serments. Je réitère celui de Roland envers la vôtre et son héritier.

Inutile de souligner plus que mon allégeance va d’abord au fils. Le père a compris. Délicatement, je sors la fameuse dague qui m’avait valu presque un sommeil éternel et la pose devant moi sur la table. Non que je veuille m’en séparer, simplement pour rappeler que le sang contenu dans la breloque attachée au manche rappelle que ce serment est donnant-donnant. Je n’ai pas la longévité d’un Caerwyn, pourtant je représente par mon nom une continuité vieille de plus de mille ans. L’honneur, la chevalerie, la noblesse de l’âme : des valeurs inscrites dans mes gènes. On pourrait me juger dépassé et désuet. Mais avec cet état d’esprit, je pourrais bien sauver mon espèce. J’attrape l’anse de ma tasse où le thé a eu le temps de refroidir et avale sans hésitation son contenu. Je compte sur mon cher Ficus si d’aventure c’était une nouvelle malice de son paternel.

Je me garde bien de donner des précisions sur les plans de Macsen.




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MessageSujet: Re: Retrouvailles sous tension Retrouvailles sous tension  EmptyJeu 18 Mar - 18:16

J’essaye de rester le plus neutre possible pour dissimuler ma nervosité. Je n’avais évidemment pas révélé les intentions de mon père à Josh avec dans l’idée de le lui présenter, mais Josh était un homme sérieux qui appréciait que les choses soient claires. Il n’avait pas été possible de lui refuser cette rencontre même si elle avait des chances de ne pas très bien se passer. Enfin, il était possible de considérer que, puisque tout le monde était assez intelligent pour ne pas provoquer de conflit ouvert, les choses n’avaient pas de raison de dégénérer, mais j’avais des difficultés à considérer une rencontre aussi tendue comme une parfaite réussite. Mon père avait des ressentiments à mon égard et j’en avais aussi. Josh le jugeait sévèrement et, comme je n’étais pas exempt de reproches dans cette affaire, il pouvait bien me garder quelques griefs aussi. Restait donc à savoir si les tensions seraient légèrement apaisées ou si, au contraire, elles s’aggraveraient après cette discussion. Les réactions les plus préoccupantes étaient celles de mon père. Merwyn Caerwyn ne montrait jamais clairement ce qu’il pensait. Il savait rester aimable, agréable, en toutes circonstances. Il savait se faire aimer et même si j’essayais d’utiliser une partie de ses stratagèmes, je n’avais jamais eu son talent pour gagner aussi facilement la confiance des gens. J’avais préféré bien préparer Josh au genre de personnage qu’il pouvait rencontrer. Il m’avait souvent répété de ne pas m’inquiéter en m’assurant qu’il resterait de mon côté, mais j’avais encore des difficultés à garder l’esprit tranquille. Ce n’était pas contre Josh mais j’avais eu beaucoup trop d’exemples de la fragilité de la conscience humaine pour attendre d’une personne qu’elle sache rester cohérente avec ses engagements, surtout face à un esprit retors qui avait toujours su se valoriser auprès des autres.

Josh avait tenu à préparer au mieux son entretien, même si je lui avais assuré qu’il n’avait pas besoin de se donner tant de peine. Il tenait à ce que tout soit fait selon les règles, encore une fois. Mais, visiblement, mon père n’est pas dans un état d’esprit adapté à l’étude éclairée d’un plan business. Il réfléchit très certainement à la manière dont il pourra sauver son image. Je vois bien qu’il observe les documents davantage par politesse que par intérêt, et je vois aussi Josh se crisper devant l’insulte infligée à son travail. J’en suis désolé pour lui, mais c’était à prévoir. Merwyn Caerwyn n’est pas un homme qui fonctionne aux arguments pragmatiques, ses avis se fondent sur ses idéaux, son envie de vous aimer ou non. Bien sûr, il saura être critique devant quelqu’un qui fait ouvertement n’importe quoi, même s’il avait prévu de le soutenir, mais quand la forme est à peu près correcte, il aura rarement envie d’observer plus loin. Il ne s’agit donc rien de plus que se montrer capable de correspondre dans les grandes lignes à ses attentes. De toute façon, il a déjà son plan. Son discours était prêt avant notre entrée et il le récite à la perfection après avoir reposé le dossier de Josh. La suite me surprend un peu plus. Il décide finalement de sortir de son rôle pour parler franchement, chose que je l’ai rarement vu faire en dehors d’un contexte familial. Il n’a donc pas l’intention de jouer au simple politicien qui valide un projet et ce n’est pas forcément bon signe. Une personne qui n’a pas l’habitude de la franchise ne le fait jamais pour autre chose qu’être désagréable. Son ton, lorsqu’il m’évoque, est celui de la condescendance. Il rappelle de manière déloyale que je pourrais bien avoir des torts. Cherche-t-il à me discréditer auprès de Josh ? C’est possible. Comme il est possible qu’il tester la solidité de notre relation qui n’aurait pas de valeur s’il restait trop de rancœur entre nous. Certainement un peu des deux. Il me met en difficulté tout en assurant ses arrières. Le ton très paternaliste qu’il prend ensuite m’agace profondément mais je ne montre rien, ce n’est pas le moment de s’énerver, et je suis là pour soutenir Josh, c’est à lui de décider quelle réaction avoir.

Il assure que je me suis parfaitement bien « racheté » tout seul. Au lieu de le faire douter, les mots de mon père semblent avoir eu l’effet opposé, comme s’il était plus en colère que moi de me voir déprécié par mon père. Je ne sais pas trop comment me positionner. Il est effectivement possible que je passe réellement aux yeux de mon père pour un dissimulateur ou une personne qui prendrait les relations sociales trop à la légère. Je ne pense pas qu’il me connaisse vraiment. Et, après tout, je ne me connais pas particulièrement moi-même. Toutes mes relations ont toujours été calculées et entretenues dans un but précis. Si Josh s’est laissé convaincre par mes arguments, il ne se laisse pas intimider par Lord Caerwyn, il décide même de lui tenir tête, ce qui est une bonne chose. Mon père aura toujours moins d’emprise sur une personne qui ne craint pas le conflit. Il lui rappelle le serment familial qui devrait lier nos familles et ce sens de l’honneur si particulier qui le pousse à les respecter malgré ce qu’on lui a infligé en présentant la dague sans laquelle rien ne serait arrivé. Je décide de prendre la parole pour soutenir Josh sans relever les malices de mon père :

– J’ai connu beaucoup d’humains, mais aucun pour tenir si bien ses engagements que Josh. Il n’est pas étonnant que nos familles soient liées. Nous avons bien plus en commun que la mission de protéger une forêt sacrée.

J’avais déjà dit beaucoup à Lord Caerwyn pour me défendre d’avoir fait venir Josh sur nos terres un siècle plus tôt. Je lui avais déjà assuré qu’il était différent, qu’il nous ressemblait et pouvait comprendre nos intérêt. Dans un monde où la noblesse dépérissait et signait sa fin dans les excès, il m’avait montré que je n’étais pas le seul à avoir été éduqué avec un code de l’honneur hérité d’un lointain moyen-âge, sans que cela vienne d’une ridicule posture romantique. Il ne se forçait pas. Il n’avait pas de grandes idées qui s’abandonnaient dès que la situation tournait et je m’étais permis de l’inviter chez nous parce que j’avais vu cette force de caractère, parce que j’avais eu, cette nuit, la faiblesse de vouloir une personne avec laquelle partager mon histoire dans une vie où je ne faisais qu’enchaîner les rôles sociaux qui niaient toujours un peu plus ma vraie nature. Le souci étant que, pour mon père, tous ceux qui n’appartenaient pas à la forêt ou à la famille étendue « connue » étaient des ennemis potentiels.
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MessageSujet: Re: Retrouvailles sous tension Retrouvailles sous tension  EmptyDim 21 Mar - 14:47

Avait-il jamais vraiment connu son fils aîné ? Il avait accordé une attention particulière à son premier enfant, qui était déjà une sorte de petit miracle à lui tout seul, un moment forcément important dans une vie, d’autant lorsqu’on respectait la tradition familiale. Macsen était son héritier et, à ce titre, il lui avait probablement donné plus de responsabilités qu’à ses autres enfants. Les autres pouvaient être décevants, ou ne pas exactement convenir à sa vision, ils étaient là « en plus » pour le plaisir d’avoir une famille étendue et non pas réel devoir de prolonger la lignée. Aurait-il détourné les règles ancestrales si un fils plus jeune avait mieux convenu ? Merwyn n’était pas un exemple de respect linéaire et absolu des lois. En bon ancien avocat, il savait même très bien qu’elles étaient faites pour être approuvées tant qu’elles fonctionnaient ou tordues quand elles ne parvenaient plus à servir les bons intérêts. Si Macsen n’avait pas montré suffisamment de capacités, il aurait pu revoir sa notion du déterminisme fixé par la naissance. Il n’en avait simplement jamais eu la nécessité. Pryderi était trop fragile et Talfryn trop inconstant. Pour ce qui était des filles, le débat n’avait même pas lieu d’être car leur nature magique était une bien plus grande entrave que leur sexe. Nées presque dryades, elles ne pouvaient pas s’éloigner de la forêt et leur corps à moitié végétal leur avait été fatale le jour où la tempête avait ravagé le domaine.
Si un certain nombre de traits de caractères échappaient à Merwyn chez Macsen, il n’aurait jamais pu dire de lui qu’il manquait de solidité ou de fiabilité. D’un autre côté, il ne l’avait vu se lier qu’avec les membres de sa famille, avec une franchise désarmante, mais toujours bienveillante. Avait-il été capable d’établir le même genre de relation avec Josh ? Aussi étrange que cela puisse paraître, la réaction du jeune homme semblait indiquer que son fils n’avait ni mal estimé son tempérament, ni la relation de confiance établie entre eux. Josh n’avait pas été sensible à ses insinuations. Macsen n’avait vraisemblablement pas essayé de lui dissimuler la moindre vérité ou, tout du moins, il croyait à sa vérité. C’était finalement une bonne chose. Merwyn n’aurait pas à prendre de décisions difficiles qui pourrait contrarier son fils parce qu’il lui avait amené un allié trop influençable. Il se contenta donc d’un simple sourire, comme si les affirmations de Josh l’amusaient.

Josh avait à nouveau la dague qu’il avait apportée chez lui près d’un siècle plus tôt, cette dague avec laquelle il avait espéré justifier sa présence sur le domaine. Mais un serment vieux de plusieurs siècles ne suffisait pas forcément. Les personnes qui l’avaient noué étaient décédées depuis longtemps et rien ne disait qu’un lointain héritier y accorderait la même importance. Macsen avait considéré que ce serait le cas. Il avait probablement observé assez d’éléments probants, selon ses critères, pour décider de l’amener, mais, pour Merwyn, ce choix n’en restait pas moins arbitraire. Son fils n’était pas maître du domaine et, à ce titre, n’avait aucun droit de prendre seul des décisions qui les impliquaient tous. Etait-il cependant nécessaire de revenir sur cette histoire ? Par sa réponse tranchée, Josh avait déjà signifié qu’il refusait de discuter des torts des uns et des autres. Il avait vraisemblablement déjà décidé, quoiqu’il dise, que les torts revenaient au maire de la ville, ce qui pouvait se comprendre dans la mesure où il n’avait aucune amitié particulière à lui offrir et il n’était pas nécessaire de chercher à briser celle qui unissait son fils à ce garçon. Il s’était tissé un lien qui le dépassait. Macsen était parvenu à balayer la rancœur que Josh aurait pu nourrir à l’égard de leur famille entière, et même de lui donner envie d’adhérer à un plan de société qui ne l’incluait pas forcément. Josh était-il assez calculateur pour voir qu’il avait tout intérêt à devenir l’ami de celui qui envisageait de supprimer les humains ? C’était une possibilité. Merwyn n’avait pas prévu une éradication soudaine, de toute manière. Ce n’était pas un changement qui se ferait en une génération, il se ferait en douceur et pour le mieux, pour une société plus équilibrée et juste, même si Macsen, en revanche, semblait plus impatient. Ce dernier intervint d’ailleurs pour l’encourager à approuver Josh. Merwyn laissa passer quelques secondes avant de prendre la parole, le temps de bien peser ses mots.

– Nos familles ont toutes deux juré de protéger le peuple des forêts à une époque, et je comprends votre envie de rester fidèle à ce principe. Cependant, les Caerwyn sont allés plus loin en intégrant du sang de créatures à leur lignée. Je ne peux donc pas vous dire que les objectifs des Caerwyn sont exactement ceux qu’ils ont été 1 000 ans plus tôt. Nous avons évolué avec notre temps mais notre but reste cependant de préserver les espèces qui ont été maltraitées par l’Histoire humaine. Je veux d’un monde dans lequel nous pourrons cohabiter. Vous le savez peut-être mais tout le monde n’est pas d’accord pour ce genre de société, et nos principaux opposants sont très puissants. Cela fait des années que je travaille sur ce projet dans la plus grande discrétion et, puisque Macsen vous a accordé suffisamment de confiance pour vous mettre dans la confidence, vous devrez faire preuve d’une extrême vigilance. Je suis désolé que vous vous retrouviez mêlé à tout ça. Cependant, si vous voulez faire partie de notre clan, je m’engage aussi à veiller à la sauvegarde de vos intérêts.

Les humains ordinaires n’étaient pas censés être dans la confidence des dieux ou des créatures magiques pour la simple raison qu’aucun parti n’avait de réel intérêt pour eux. Ils se faisaient diriger depuis toujours pas des êtres plus puissants avec le désir profond de s’aveugler sur leur prétendu libre-arbitre et, à ce titre, ne supportaient pas l’idée d’un changement qui pourraient les libérer. Ils ne comprenaient simplement pas quel serait l’intérêt de le faire puisqu’ils avaient précisément l’impression de mener la meilleure vie possible dans ce monde-là. Les humains tels qu’ils se définissaient aujourd’hui devaient disparaître au profit d’êtres magiques plus éclairés. Bien sûr, ce beau projet sur le papier devrait forcément rencontrer des résistances qu’il faudrait éliminer ou rendre minoritaires en donnant d’avance le pouvoir aux créatures et aux sorciers. Macsen avait suggéré de rendre l’humanité magique d’emblée mais Merwyn n’était pas convaincu de l’efficacité de ce projet-là qui risquait d’égarer davantage le peuple que l’orienter vers la bonne direction.
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MessageSujet: Re: Retrouvailles sous tension Retrouvailles sous tension  EmptyDim 11 Avr - 12:56







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J’avais réfléchi à plusieurs approches. Une seule m’était naturelle. Donc, je n’ai pas essayé de me courber aux us et coutumes de ce futur qui n’est pas encore tout à fait mon présent. Un silence d’une poignée de secondes me fait douter de mon choix. Ne parais-je pas trop désuet, trop « has been » en évoquant la noblesse de mon arbre généalogique et les anciens traités dont la dague est un vestige ? Ne suis-je pas sot de penser que la noblesse d’âme de la chevalerie puisse avoir une quelconque valeur dans ce monde ?

De ce que j’ai cerné de mon temps passé à New York est que le jeu se joue à dés pipés. Dieux, démons, êtres surnaturels, sorciers… Que peut espérer l’humain que je suis ? Brandir Durendal serait vain. Une menace pour les hommes, et non pas pour ces créatures aux pouvoirs insensés.

Macsen vient à ma rescousse, vantant ma loyauté et ma pugnacité. Le ficus a cerné ma psychologie, ma façon de réagir. Il évoque une mission plus vaste que l’ancienne forêt de Brocéliande. Je repense à ce lieu autrefois protégé et intouchable envahis et colonisé par l’homme. Avec les ravages de la faille, la nature doit avoir repris ses droits, à défaut du peuple qui l’habitait jadis.

Je guette la réaction de Merwyn. Il est indéniable qu’un affrontement père-fils se joue devant mes yeux. Étant témoin, nul ne peut perdre la face, surtout pas le maire. J’ai joué de diplomatie, écartant d’emblée ma mésaventure sur ce long sommeil qui m’avait arraché à ma vie. Remuer un feu éteint depuis des lustres ne ferait que polluer l’atmosphère de cendres irritantes. Savoir ravaler ses rancœurs, une leçon apprise de mon père pour survivre dans la haute société parisienne. L’époque change, mais c’est toujours le même panier de crabes, ou de poulpes…

Enfin, Merwyn se fend d’une réponse. En homme politique aguerri, il choisit ses mots, et la fluidité de ses paroles. Sans ambages, il ne cache pas que les objectifs des siens ont évolué en mille ans d’Histoire. Il serait idiot de ma part de ne pas y convenir. S’adapter à l’évolution des choses de la vie était déjà une condition de survie à mon époque. Je serre légèrement les dents quand il réaffirme que son souhait est de protéger et préserver ceux qui ont été maltraités par l’humanité. Je tais une réflexion affirmant que l’ordre établi des choses a sérieusement été bouleversé au point de pratiquement inverser les rôles entre oppresseurs et oppressé. Même si ces derniers n’ont pas conscience de cet état de fait.

Je suis mis en garde sur la dangerosité du projet et quand il évoque ma volonté de faire partie de leur clan, j’ai l’âpre goût de trahir mon humanité. Je gagne un allié, des fonds pour me lancer, et espérer survivre par moi-même. Si je peux espérer devenir autonome financièrement, j’ai conscience de signer un pacte. Ce n’est peut-être pas l’éternité de mon âme qui se joue, mais le coût est là : entrer dans le camp adverse pour tenter de minimiser l’impact sur les hommes. Je ne sais pas comment tout cela terminera. Certainement, je serai jugé comme traître. Le sacrifice de soi n’est-il pas la devise de tout chevalier ? Voir les choses ainsi m’aide à rester serein face à ce vieux lierre aussi malin que retors.

Je ne sais pas ce qui est le mieux pour les hommes. La population de la ville ne semble pas malheureuse pour la majorité. Certains sont confrontés à la réalité, c’est souvent violent et mortel. Mais n’était-ce pas déjà le cas avant les dieux et le reste de ce folklore qui est devenu réalité ? Ne rien faire ? Transformer tout le monde ? Choix cornélien. Je n’ai pas d’opinion tranchée, ou plutôt j’en ai qu’une : me trouver au bon endroit avec les bons alliés le moment venu.

En un mot, survivre sans me faire engloutir par quoi que ce soit. Je pose ma tasse de thé et offre un sourire poli à mon interlocuteur.

- J’ai conscience que notre alliance ne semble pas naturelle. Ensuite, je crois qu’il ne faut pas se limiter à des schémas. Vous disiez vous-même que votre but avait évolué en mille ans. Je m’adapte de la même façon. J’espère vous avoir pour convive quand mon restaurant sera sur pied.

Je regarde alternativement l’un et l’autre Caerwyn. En avons-nous terminé avec cette entrevue… cette corvée ?

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MessageSujet: Re: Retrouvailles sous tension Retrouvailles sous tension  EmptyDim 25 Avr - 16:47

J’ai comme un ricanement intérieur quand j’entends mon père expliquer à Josh que « nous avons évolué ». De quel « nous » parle-t-il ? Toutes les décisions familiales viennent de lui. Il pourrait dire l’exacte vérité : la forêt ayant été ravagée, il n’y avait simplement plus rien à protéger et il s’est retrouvé obligé de voir plus grand pour trouver un sens à son existence. Le pire est qu’il pense certainement tout ce qu’il dit. Je me suis parfois demandé si mon père mentait sciemment mais, quand il expose ses projets et convictions, il me semble vraiment qu’il ne doute de rien. Il occulte ce qui l’arrange. Il ne doit donc déjà plus lier la destruction de la forêt à son changement d’objectif, car il est plus séduisant d’avoir eu une grande idée naturellement. De la même façon qu’il doit toujours se voir comme une bonne personne œuvrant pour l’harmonie de tous alors que son projet implique de détruire la vie de certaines personnes. Je suis tout à fait réaliste sur le fait qu’on ne peut pas obtenir une société plus juste sans rectifier un certain nombre de choses, au risque de sacrifier toute une génération avant de pouvoir créer une paix nouvelle, mais son système n’est déjà pas juste actuellement. En favorisant les projets de créatures magiques, il considère déjà les humains comme des citoyens de seconde zone qui ne méritent pas de voir aboutir leurs projets de vie, peu importent leurs talents et leur volonté. Je comprends l’intérêt de ses choix, cependant. Je comprends moins qu’il ne parvienne pas à mesurer leur cruauté. Josh n’est certainement pas dupe. Il sait aussi très bien ce qu’il en est. Il connaît la politique de mon père, et c’est précisément cette raison qui me permet d’estimer que mon père n’est pas en train de mentir sciemment. Ce ne serait pas très malin face à une personne qui connaît le détail de vos plans. Ses derniers mots contiennent une menace cachée, toujours cette question de ne pas le trahir en échange de sa bienveillance. Je pense que Josh en a conscience aussi et qu’il n’a aucune envie de se retrouver dans un sommeil éternel ou simplement mort. Merwyn Caerwyn n’a peut-être pas la puissance d’un dieu, mais il est capable d’empoisonner n’importe quoi, alors mieux vaut ne pas le tenter.

Dans tous les cas, l’entretien ou plutôt cette torture, semble prendre fin, avec toute l’hypocrisie sociale de rigueur. Je vais pouvoir respirer. Josh termine son thé et offre son plus beau sourire au maire, sans relever toutes les incohérences de son discours. Il a bien compris qu’il était inutile de chercher à argumenter avec lui au risque de provoquer une grande crispation dans la pièce. Il s’adapte, dit-il, et il en a tout intérêt. Contrairement à d’autre humains, il a le privilège d’entrer dans les coulisses du monde qui se prépare. Un monde où créatures, sorciers et dieux se font la guerre n’est clairement pas un monde où les humains peuvent espérer une place privilégiée, à moins de collaborer. Mais il faut se rendre à l’évidence : tant que les humains seront préservés, les autres ne pourront pas exister librement, et ça aussi, ce n’est pas tellement juste. Contrairement à mon père, j’aimerais trouver le compromis idéal. Les créatures ont appris à cohabiter dans le secret de leur existence. Rien ne dit que l’équilibre sera le même si les humains venaient à disparaître et je n’ai pas envie d’un monde où chacun finira par s’enfermer dans un quartier déterminé, voire une ville, un territoire, un pays, dédié à une seule et même espèce. Je ne serais adapté nulle part et m’ennuierais beaucoup trop. Je suis parfois ennuyé de ne pas pouvoir penser de la façon la plus rationnelle possible parce que ma nature hybride m’exclue toujours d’une société parfaitement logique, où tout pourrait être rangé bien à sa place. Je ne veux pas être malhonnête, mais je ne veux pas non plus m’effacer complètement pour le « bien de tous », je veux que mon cas puisse être traité dans les projets de changement à venir.

Pour finir, Josh propose à mon père de venir dans son restaurant lorsqu’il sera ouvert, ce qu’il accepte avec son habituel grand sourire lisse. Je sais qu’il viendra « avec plaisir », il s’est toujours fait un point d’honneur à venir aux invitations et tenir sa parole. Il viendra et il se montrera certainement très agréable, avec le compliment facile. Mieux, s’il apprécie les plats de Josh, il est tout à fait capable de recommander en toute bonne foi son établissement à ses collaborateurs, voire d’y revenir en personne. Il sera trop heureux de montrer à Josh qu’il ne devrait vraiment pas garder de rancune pour ce qu’il lui a infligé et il ne pensera probablement jamais au fait qu’il aurait pu le tuer froidement comme le simple humain qu’il est. Non, Merwyn Caerwyn dira qu’il sait très bien faire la différence entre l’espèce humaine dans son ensemble, et un individu un peu plus important. Ça aussi, je peux le comprendre. Ce que je comprends moins, c’est encore l’insouciance avec laquelle il le dira, comme s’il n’avait même pas besoin d’y réfléchir, comme s’il n’y avait pas la moindre contradiction possible dans son esprit.
Nous nous quittons tous sur la promesse de nous retrouver à l’ouverture du restaurant. Je peux soupirer. J’imagine qu’une grande discussion m’attend avec Josh pour débriefer un peu tout ça.
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Retrouvailles sous tension

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