Les Dieux de New York
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Entre membres d'une même famille, il faut bien faire connaissance [Alistair]

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Macsen CaerwynMacsen Caerwyn


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Entre membres d'une même famille, il faut bien faire connaissance [Alistair] Vide
MessageSujet: Entre membres d'une même famille, il faut bien faire connaissance [Alistair] Entre membres d'une même famille, il faut bien faire connaissance [Alistair] EmptySam 7 Nov - 11:33

Retarder la prise de contact avec mon frère et mon père n’était pas nécessairement une bonne idée, et je ne pourrais affirmer l’avoir fait pour de bonnes raisons. Observer New-York par soi-même m’avait assuré une certaine liberté, mais l’exploration à l’aveugle amenait forcément à des rencontres étranges, voire problématiques. La pression que le Léviathan exerçait sur Josh et moi était un souci pour lequel je n’avais pas de solutions immédiates : je manquais d’informations, de moyens de me défendre aussi. Ses propositions, quoique séduisantes, me laissaient à l’entière merci de sa parole, et je ne pouvais pas me le permettre. J’avais estimé que mon père aurait probablement des alliés puissants, mais c’est surtout mon frère qui, bien involontairement, m’a donné une piste intéressante. J’appréhendais les retrouvailles. J’étais venu aux États-Unis pour les provoquer, pour intégrer la jeu politique de mon père mais je le faisais davantage par sentiment de devoir que volonté réelle : impossible de les laisser se débrouiller seuls alors que je les savais vivants, prêts à agir. Après tout, je n’avais rien de plus important à faire, je n’allais nulle part dans ma communauté au Pays de Galles. Mais était-ce un mal ? Je m’étais souvent posé cette question en repoussant le moment de rejoindre le clan Caerwyn. Sans ma famille, j’avais été libre d’être qui je voulais être, de ne pas me sentir d’obligations, surtout envers des projets complexes qui avaient peu de chance de donner un résultat satisfaisant sur le long terme. J’avais effacé mes frères, mes sœurs et mes parents de ma vie, j’avais accepté l’idée de leur mort, l’idée de faire autre chose de mes journées que m’inquiéter de la cause du peuple des forêts, à lutter contre une humanité aussi nombreuse qu’étroite d’esprit. Mais ils étaient là, et je ne pouvais pas les laisser essayer de se faire une place seuls dans ce monde. Nous étions au moins trois pour qui ce genre de projet avait de l’importance et du sens.

Les retrouvailles en elles-mêmes étaient un moment gênant à affronter. J’avais déjà donné avec Josh, même si les circonstances étaient différentes. Il n’y a rien d’agréable à réapparaître soudain dans la vie d’une personne qui tenait à vous et qui avait fait son deuil. J’aurais aimé quelque chose de simple, sans effusions, comme si nous ne nous étions pas vu depuis plusieurs mois, comme un simple retour de vacances, mais ce n’était pas possible. Il fallait recevoir l’émotion de l’autre, la ressentir aussi, et parler, trop, pour recoller le passé. Les choses avaient été plus simple avec Talfryn. Il n’avait pas eu le même besoin que mon père de signifier l’importance du moment. Il s’était simplement montré heureux, m’avait demandé rapidement ce que j’avais fait, et avait trouvé mille choses à dire sur ce qui lui était arrivé depuis, ses réflexions, ses interrogations, et une découverte incroyable, comme celle qu’il avait eu un fils avec une démone. Je l’avais interrompu alors qu’il commençait à m’expliquer les circonstances de sa rencontre avec la créature dont il ne savait pas le nom et qu’il avait rangée dans la catégorie « expérience étrange qui passait par là ». Il n’y avait rien à tirer de cette démone qui l’avait considéré comme un simple apport génétique, mais son fils, en revanche, était bien lié à nous et pouvait devenir un élément important de notre clan, pas juste une anecdote amusante à raconter. Talfryn avait suffisamment discuté avec lui pour me permettre d’en tirer un profil psychologique à exploiter. Sa double-nature lui donnait des difficultés à trouver sa place, il était motivé à devenir un Caerwyn mais notre père le considérait avec une certaine méfiance en raison d’un tempérament qu’il jugeait instable. Impression très certainement renforcée par la mauvaise réputation des démons. Les démons, pourtant, comme je l’avais vu avec Thomasine, pouvaient devenir des alliés de choix, une puissance intéressante et inattendue contre les dieux. Contrairement aux autres membres de sa demi-espèce, Alistair avait une motivation à nous soutenir. Mais avait-il un réel poids aux Enfers ? Quel rang et quelle puissance avait-il ? Talfryn avait été incapable de répondre à ces questions, ce qui m’avait désespéré sans m’étonner. Il était prêt à soutenir mon père, mais tenait surtout à rester le plus loin possible de ses affaires.

J’ai prétendu avoir très envie de rencontrer mon neveu pour obtenir son contact. Il avait été plus difficile de dissuader Talfryn de ne pas me le présenter à l’occasion d’une réunion de famille. Je n’avais pas de mensonge idéal pour ça, si ce n’était que « j’avais mes raisons de préférer le voir seul », ce qui était un peu abrupt, mais avait eu le mérite de ne pas lui donner envie d’insister. J’avais vu la déception dans le regard de mon frère, et j’étais désolé de devoir mettre en évidence le fait que mon envie de rencontrer son fils n’avait finalement rien à voir avec les liens du sang. Ça avait été une belle fable le peu de temps qu’elle avait duré, mais Talfryn n’avait pas fait assez d’efforts pour maintenir l’illusion, il s’emballait toujours trop vite. Alistair n’aurait pas eu d’importance s’il ne pouvait pas représenter une aide stratégique : il n’avait pas grandi dans notre famille, il ne connaissait rien de nous. Je lui avais envoyé un message sur le numéro de téléphone qu’il utilisait dans ce monde, quelque chose de très simple, après une longue réflexion inutile sur la meilleure manière de donner des explications : « Bonjour Alistair, je suis Macsen Caerwyn, le frère de Talfryn. Je viens d’arriver à New-York. Quand pouvons-nous nous rencontrer ? » L’échange avait été assez simple. Il m’avait donné ses disponibilités sans poser d’autres questions, je lui avais indiqué une adresse où j’étais certain de pouvoir discuter tranquille. Enfin, presque certain. Mon appartement secondaire était habité. Depuis la tentative de suicide de la junkie que j’avais conduit à l’hôpital avec Josh, j’avais dû trouver un remplaçant. Un homme cette fois, j’en avais eu envie, et je n’avais pas eu envie de laisser le hasard choisir la première personne que je pourrais ramasser dans la rue. Je l’avais trouvé à l’hôpital. Il y avait beaucoup de candidats potentiels à l’hôpital. Celui-là n’avait plus que trois mois à vivre, aucune famille à laquelle il tenait particulièrement, et pas d’argent pour les soins. Un jeune homme qui commençait dans la vie, et qui n’avait pas eu de chance. Après un court entretien avec lui pour m’assurer qu’il ne manquerait à personne pendant son sursis d’existence, je l’avais fait quitter l’établissement. Depuis, il ressemblait à tous les autres, il n’avait plus qu’un regard vide et éperdu de désir pour moi. Pour éviter de reproduire les mêmes erreurs, je le laissais menotté et attaché la plupart du temps, avec une chaîne assez longue pour lui permettre d’accéder aux parties essentielles de l’appartement, mais pas d’accéder à quoique ce soit de coupant. Il n’était pas question de me débarrasser de lui pour une simple discussion, et, pour le moment, il n’allait pas assez mal pour justifier un séjour à l’hôpital. Enfin, c’était difficile à dire. L’endorphine qui agissait sur lui en permanence à cause de l’envoûtement ne pouvait plus lui faire ressentir la moindre douleur. Je lui avais donc confié une « mission » peu de temps avant l’arrivée d’Alistair en traçant sur une carte les différents endroits où il devait se rendre pour une durée de trois heures. Le parcours n’avait pas beaucoup de sens et lui ferait passer une grande partie de ce temps dans les stations de métro, ce qui était très bien, et limitait les risques que son manque de vigilance l’entraîne à traverser une route devant une voiture.

L’appartement n’avait pas beaucoup bougé depuis mon achat. Des meubles de base, un peu usés, pas d’effets personnels. J’avais installé de quoi boire sur la table du salon et je n’avais plus qu’à attendre, un verre de rouge à la main, l’arrivée de mon cher neveu.
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MessageSujet: Re: Entre membres d'une même famille, il faut bien faire connaissance [Alistair] Entre membres d'une même famille, il faut bien faire connaissance [Alistair] EmptyLun 15 Fév - 17:18

Talfryn – mon petit papa – m'a présenté à son père pour en quelque sorte m'inclure dans la famille. J'ai joué le jeu avec enthousiasme, renforçant le sentiment que ma nature de faune me mettait à part des autres démons et me poussait à rechercher un lien avec les miens. Je n'ai pas eu de mal à paraître plus investi que je ne le suis vraiment, parce que je mens sans difficulté quand je trouve une logique dans ce que j'avance. Je suis parti d'une base de vérité : j'ai réellement eu envie de connaître mon père. Je n'ai jamais vécu de manque à ce sujet, et je ne cherchais pas une figure d'autorité quand j'ai commencé mes démarches, mais une certaine curiosité m'animait. Une curiosité entièrement étanchée dès notre première rencontre. Découvrir une personne est rarement autre chose que décevant. Mon père est quelqu'un d'assez cool, mais il ne m'impressionne pas. Mais ça va parce que peu de gens retiennent mon attention. J'ai continué à le voir malgré la certitude que nous sommes différents plus que nous sommes semblables. J'aime bâtir des relations positives, même quand elles ont petit fond de vide. On ne sait jamais quand on aura besoin d'un allié sur un terrain en particulier.

J'ai maintenu l'idée que ma nature de faune me travaille. J'en ai fait le tour depuis longtemps, mais je veux bien sûr explorer tout le potentiel d'un lien avec ce qui reste de ce peuple – qui me promet bien plus que ma biologie. Merwyn m'intéresse le plus, d'ailleurs. Il n'a certainement pas atterri à la mairie par accident et il a le comportement irréprochable de quelqu'un qui a plein de secrets. Talfryn me sert de point d'entrée officiellement émotionnel dans cette famille et, même en l'appréciant en tant que personne, j'exagère bien sûr ma sensibilité le concernant.

J'ai récemment hérité d'un oncle, en plus du père et du grand-père. À ce rythme, j'aurai une plus grande famille faune que du côté des démons, malgré les efforts de ma mère pour toujours agrandir sa collection d'enfants. Macsen Caerwyn était mort; il ne l'est plus. Célébrons! Talfryn ne m'a pas dit grand-chose à son sujet. Je n'ai pas osé trop poser de questions par prudence. Je dois laisser croire d'abord à ma proximité avec mon père, sinon j'aurai l'air louche. Je prends mon temps. Mais je ne suis pas patient.

J'ai vite accepté l'invitation de Macsen à le rencontrer seul à seul. La demande m'a semblé hors normes, ce qui m'a davantage motivé. Pourquoi me voir sans Talfryn? Ce choix peut être par gêne mais, venant du mec qui a fait le mort pour les siens pendant des années, je miserais sur une machination égoïste. Il est fort probable que mon nouvel oncle veuille profiter du démon familial pour obtenir un avantage. Je suis puissant, je suis lié à lui – par le sang, oui, mais surtout par mon apparente volonté de m'intégrer aux Caerwyn. Je fais un bon pion, vu de l'extérieur.

Je ne connais pas les intentions de Macsen, mais je m'attends toujours au pire, de tout le monde, et je finis souvent par avoir raison. Ça a peut-être un lien avec les fréquentations que je choisis… Enfin, je n'aime pas m'ennuyer. Aujourd'hui, je compte bien sur un homme qui a décidé subitement qu'il en avait marre de se faire passer pour mort pour me divertir avec des plans tordus ou des idées dangereuses.

Je me rends à l'adresse que Macsen m'a donnée : un appartement du quartier Empire qui ne semble pas sortir du lot. Je garde l'oeil ouvert pour les pièges anti-démons, une habitude qui m'évite régulièrement de me faire empaler par des conneries à moitié efficaces qui ne font que me mettre de mauvaise humeur. Je ne pense toutefois pas Macsen du type à se nuire en m'attaquant physiquement. Ça ne colle pas avec le reste de son comportement. De plus, Talfryn est au courant de notre rencontre, donc ce serait gênant d'essayer de tuer ou de torturer son fils, démon ou non.

Je frappe. Macsen me fait entrer après de rapides salutations. J'essaie de ne pas avoir l'air de scruter son appartement, mais je note rapidement quelques détails louches : usure, pas de luxe, rien de trop personnel… Ce n'est pas chez lui. Je prends la coupe déjà prête pour moi, en prends une gorgée et fait un rapide signe d'appréciation de la tête.

-Bien heureux de te rencontrer après ton retour à la vie! dis-je avec un sourire que j'exagère.
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MessageSujet: Re: Entre membres d'une même famille, il faut bien faire connaissance [Alistair] Entre membres d'une même famille, il faut bien faire connaissance [Alistair] EmptyMar 30 Mar - 16:22

Je sens la présence d’Alistair peu avant qu’il ne frappe à la porte. J’entends ses pas, bien sûr, mais il a cette aura particulière que semblent pouvoir dégager les démons, si je m’en réfère à ma rencontre avec le Leviathan. Elle est un peu plus discrète cependant, et, une fois que je lui ouvre et me tient près de lui, je lui trouve davantage un côté soufré que aqueux. Je lui fais un sourire accueillant tout en l’invitant à entrer. Son regard balaie rapidement la pièce. Je m’attends à ce que le décor le laisse interrogatif et peut-être mal à l’aise, mais je n’ai rien l’intention de lui cacher s’il me pose des questions. En vérité, je n’ai pas de plan précis en tête, je ne le connais pas assez bien. J’aimerais simplement savoir qui il est, s’il a des informations à me donner sur certains démons et si, éventuellement, il est intéressé de prendre une part plus active dans mon projet. Le dernier point se décidera bien sûr si j’estime qu’une entente long terme est envisageable avec lui. Même si Alistair semble avoir montré des prédispositions pour intégrer la famille Caerwyn, je n’oublie pas la méfiance de mon père, qui n’est jamais complètement infondée. Un homme prudent sait toujours à qui il vaut mieux ne pas se fier aveuglément. Alistair n’a pas grandi avec nous. Les enfers ne sont pas la forêt. Nous avons probablement un certain nombre de sensibilités très éloignées. Il peut souffrir d’un excès d’enthousiasme et se désintéresser des faunes une fois qu’il en aura suffisamment fait le tour. Je n’exclue rien mais je m’attends au minimum à recueillir un point de vue différent de celui un peu trouble du Léviathan sur le monde démoniaque ainsi que leurs pratiques.

A peine installé, Alistair prend le verre que j’ai préparé pour lui sans montrer de défiance particulière. Je n’aurais aucune raison pertinente de chercher à l’empoisonner, à moins d’être mal intentionné envers ma famille et de leur avoir bien caché. Il ne manque pas cependant de souligner le caractère suspect de mon apparition, un « retour à la vie ». Je ne sais pas s’il trouve mon arrivée à New-York réellement louche, mais c’est le genre de phrase qui exprime toujours au moins une interrogation, le fait que la situation ne soit pas trop claire et manque encore de bonnes explications. Qu’a-t-on pu lui dire exactement ? Certainement rien de très différent de la réalité, mais j’accorde qu’elle peut paraître étrange après coup. Les gens se diront forcément que, puisque ma famille était en vie, pourquoi ne pas l’avoir cherché avec énergie ? C’est toujours facile à dire lorsque les choses apparaissent, avec du recul, comme une évidence. Je reprends mon verre en main et lui fait un sourire tout à fait amical.

– C’est un plaisir partagé. Je ne m’attendais pas au bonheur de trouver une famille élargie.

Il n’y a pas d’ironie dans mes propos, peut-être un peu d’exagération mais, en soi, je ne vois pas pourquoi je ne serais pas heureux d’apprendre que mon frère a retrouvé un fils dont il ignorait l’existence, surtout après une catastrophe qui nous a retiré plusieurs des nôtres. Il est toujours réjouissant de voir qu’il peut y avoir de la vie après les plus grands drames. Je décide ensuite de ne pas laisser planer plus longtemps le mystère du logement, qui n’est pas celui dans lequel je dis, et je poursuis plus sérieusement :

– Comme tu dois le constater, je ne t’accueille pas dans mon logement principal. Je pensais que nous pourrions être plus tranquilles ici pour discuter loin des oreilles d’un ami humain qui n’est jamais très loin.

Je préfère lui donner cette précision pour que ça ne ressemble pas non plus à une envie de le tenir éloigné de mon intimité, ni d’un besoin de lui cacher certaines choses. La réalité est toute bête, je n’ai pas envie que Josh me voit avec Alistair et m’interroge sur qui il est, voire qu’il surprenne un bout de notre conversation. J’aimerais découvrir mon neveu seul et aborder avec sérénité les sujets qui me préoccupent, notamment sur les démons. L’autre point à éclaircir est bien sûr ma volonté de rencontrer Alistair seul à seul et non à l’occasion d’un repas familial. Je poursuis donc en écartant ce dernier point. Je sais qu’il s’agit du genre de question que l’on se pose sans oser la poser de peur de paraître gênant, mais je n’aime pas les ambiguïtés quand je peux les éviter, même si on a toujours tendance à me considérer comme plus dissimulateur que la réalité, l’honnêteté étant assez rare pour paraître suspect quand elle est accompagnée d’un discours mesuré.

– J’ai préféré une rencontre en tête à tête plutôt qu’une réunion familiale pour que nous puissions discuter sans détours. J’aime beaucoup mon père et mon frère mais, par respect pour leurs visions du monde, il y a trop de choses que devrais taire pour ne pas les mettre mal à l’aise, comme mon désintérêt à me fondre réellement dans la vie humaine. Pour ce que j’ai pu en apprendre de toi et de ta nature, il m’a semblé que je pourrais cependant aborder notre rencontre avec un discours plus direct.

Je me tais, en estimant en avoir dit suffisamment pour bien contextualiser les raisons de notre rencontre. Il manque encore un certain nombre de points, mais je sais aussi que trop de franchise peut nuire à une prise de contact. Je ne peux donc pas dire à Alistair que je suis impatient d’en apprendre plus sur les démons et de savoir s’il connaît le Leviathan car il pourrait mal le prendre en considérant ma rencontre comme purement intéressée. J’ai réellement envie de la connaître aussi, et savoir si je pourrais bien m’entendre avec ce membre inconnu de ma famille aux origines particulières, le point de vue d’un démon m’intéresse d’autant plus si je partage des liens de sang avec lui.


Dernière édition par Macsen Caerwyn le Jeu 14 Avr - 15:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Entre membres d'une même famille, il faut bien faire connaissance [Alistair] Entre membres d'une même famille, il faut bien faire connaissance [Alistair] EmptyLun 28 Juin - 18:06

Je m’amuse à me faire des ennemis, mais je les choisis toujours avec prudence : ils doivent détester d’autres gens bien plus que moi. J’obtiens donc des rivalités pour me divertir, mais peu de réelles menaces. À chacun ses méthodes pour chasser l’ennui, non? Je ne sais pas me retrouver à rien faire, donc il faut que je m’occupe sainement, sinon je risque de faire des folies. Comme quand j’ai foncé chez une déesse infernale millénaire pour tester à quel point il est possible de manipuler ces créatures puissantes mais toujours psychologiquement décalées.

Manoeuvrer parmi les Caerwyn demande plus de finesse. Mes ressources dans ce domaine sont franchement limitées, et j’avance avec le haut risque de m’en prendre plein la gueule pour une petite erreur que je ne remarquerai pas, mais sur laquelle Merwyn se jettera pour m’éloigner de son peuple. Ça m’amuse bien. Mon grand-père se comporte avec grâce en tout temps, et rien dans son comportement ne donne l’impression qu’il se méfie de moi. C’est ce qui me dérange. Je suis à moitié démon – la race de connards traîtres par excellence. Merwyn a dirigé la ville. Il continue de tirer des ficelles invisibles mais solides. C’est un homme trop intelligent pour me faire confiance si vite. J’attends donc le piège qui se refermera sur moi. Sereinement. Je suis toujours prêt à trouver des solutions, surtout si elles doivent être violentes.

Macsen souligne son bonheur de trouver une famille élargie. Je n’arrive pas à déceler son niveau d’honnêteté, mais il n’a pas l’air de se moquer de moi. Peut-être teste-t-il mon propre enthousiasme à ce sujet. Je garde le sourire. Il poursuit sur l’appartement qui n’est pas le sien, soit par envie de transparence soit par crainte que je devine que nous ne sommes pas chez lui et que cette découverte complique toute la discussion.

L’ami humain qui n’est jamais loin éveille ma curiosité, mais ce serait bizarre de questionner Macsen sur sa vie personnelle aussi rapidement. Il n’y a aucun angle innocent pour demander à quelqu’un d’éclaircir une relation qu’il a choisi de présenter de manière floue.

Je me redresse un peu à ses explications sur les raisons de cette rencontre en privé. Voilà qui est intéressant. Plus encore que ses révélations – très directes, d’ailleurs – sur ses différences avec le reste de sa famille, la transparence dont il fait preuve avec moi à ce sujet attire mon attention. Il me traite comme un allié. Pourquoi? Que sait-il précisément sur moi justifiant la certitude que je n’irai pas rapporter à Talfryn ce qu’il vient de définir comme secret? Ou est-ce un test? Macsen se fiche peut-être complètement de ce que je pourrais dire dans son dos. Cette famille me rend fou. Mais la démence suit tous ceux qui viennent des Enfers, donc je ne panique pas.

Je prends une gorgée de vin, les sourcils levés. Je montre la surprise, le temps de réfléchir à ce que je préfère aborder. Rien de positif ne viendra de remises en question de ses impressions sur moi. Surtout considérant qu’il finira par avoir raison si ce dont il veut me parler m’ouvre des opportunités plus intéressantes que tenir une loyauté à l’autre moitié des Caerwyn. Je ne leur ai pas encore fait de promesses. Je n’en fais d’ailleurs que rarement parce que je préfère éviter de trahir. Par simple logique : ma parole garde une certaine valeur. Je ne m’attends pas à ce qu’on me fasse une confiance aveugle juste parce que je n’ai poussé aucun allié devant un train, mais me présenter comme une personne logique a plus d’avantages qu’une réputation de fou furieux. Personne ne veut de tornade dans son camp, sauf pour la lancer sur l’ennemi et la laisser mourir ensuite. Peu souhaitable sur le long terme.

-Ta confiance me touche, dis-je sans me faire trop d’illusions sur ma crédibilité – Macsen me semble avoir un tour d’avance sur moi et les sentiments imaginaires dont je gave la majorité de mes contacts –, mais je ne risquerai pas de le perdre s’il s’est imaginé une amitié potentielle basée sur une affection instinctive. Je suis très intéressé par ce dont tu veux me parler.

Je dépose ma coupe, avec un air que je veux complice sans trop en mettre.

-Disons que je ne suis pas non plus le premier fan de la soumission au modèle social humain. La majorité des différentes régions des Enfers ne m’inspirent aussi que modérément, calquées sans créativité sur les cauchemars des humains.

J’ai précisé ce dernier point pour rappeler que, bien que démoniaque, je ne suis pas défini par mon appartenance aux Enfers. Je vois plus loin.
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MessageSujet: Re: Entre membres d'une même famille, il faut bien faire connaissance [Alistair] Entre membres d'une même famille, il faut bien faire connaissance [Alistair] EmptyDim 5 Juin - 9:51

Alistair garde une distance prudente. Il ne me connaît pas et je dois lui sembler étrange avec mes manières directes. Je ne sais pas toujours quelles mises formes sont attendues dans la société humaine et je peux souvent paraître en décalage, surtout par rapport à mon père, qui mesure toujours le moindre de ses mots. Mon frère Talfryn est un autre genre, le genre à mentir naturellement pour ne blesser personne. C’est ce qui le rend si proche des humains. J’ai compris le principe d’en révéler le moins possible sur soi et ses intentions en imitant Merwyn Caerwyn mais je ne sais pas comment il fait pour tenir ce rôle en permanence. Je crois qu’il a toujours été ainsi, incapable d’être autre chose qu’un reflet d’une image idéale de lui-même. Je ne suis pas capable de m’enfermer dans un monde où rien ne peut jamais altérer ma manière de penser ou mon assurance de garder une maîtrise totale sur les événements.

Les réponses d’Alistair sont très plates. Il ne sait pas de quelle manière se positionner. Il me dit que ma confiance le « touche ». Il meuble un silence, en se gardant la possibilité que je puisse me moquer de lui. Il se dit intéressé par la discussion à venir, mais sans s’avancer. Impossible de connaître son réel sentiment, ni ses attentes. Sur le moment, j’ai quelques difficultés à comprendre les réticences de mon père. Alistair me semble un démon tout à fait raisonnable, pas le genre à faire des choses insensées. Des détails de son histoire doivent m’échapper, ou mon père s’est retrouvé freiné par des préjugés inter-espèce, même si j’en doute. Mon père exprime rarement les raisons de ses jugements, mais il en a toujours qui font sens au regard de ses objectifs.  

En se montrant sur la réserve, Alistair prouve qu’il n’est pas dénué de conscience : il sait qu’il vaut mieux rester à sa place lorsqu’on ne maîtrise pas une situation. Il accepte cependant de m’en apprendre un peu plus sur lui. Il m’accorde ne pas chercher la soumission au modèle humain à tout prix. Il le fait timidement. Mais ses mots, même sous une forme atténuée, veulent tout dire. Je lui fais un sourire qui se veut encourageant. Plus surprenant, il décide d’aborder directement le sujet des Enfers, pour signifier que ce monde ne lui correspond pas nécessairement non plus. Dans quelle intention me le révèle-t-il ? Il semble anticiper mes intentions. Peut-être souhaite-t-il écourter la conversation ? Il s’attend à ce que je m’intéresse à sa nature de démon en particulier et rien d’autre ? Ou veut-il, au contraire, éviter les jugements hâtifs sur sa nature de démon ?

- Je connais assez mal le monde des Enfers… C’est resté pendant longtemps un sujet assez tabou dans notre famille.

Pour diverses raisons, qu’Alistair connaît ou non, les faunes et les vieilles familles de sorciers ont assez peu apprécié être assimilées à ce nouveau genre de créatures venues d’Asie Mineure qui, par effet d’assimilation, ont poussé les humaines à nous effacer de leur société.

- J’ai cru comprendre que leurs divinités s’identifiaient elles-mêmes beaucoup aux humains. Elles ont un rapport au monde et aux autres très proches, la puissance et la longévité en plus.

Je pense très fort à Tiamat, évidemment. Ma maîtrise du monde divin reste limitée, mais il ne m’a pas semblé reconnaître le même genre de trait de personnalité chez les divinités des autres mythologies. La plupart ne semblent pas avoir cette obsession de convenir à une image morale idéale d’elles-mêmes. Elles se sentiraient plutôt supérieures par essence et seraient du genre à considérer cette obsession comme une faiblesse de simple mortel.

Il ne me semble pas prudent d’aborder tout de suite le détail sur les Enfers. Alistair pourrait être un allié moins intéressant s’il a la conviction que je ne cherche qu’à exploiter ses connaissances. Il vaut mieux que j’apprenne d’abord à le connaître et voir de quelle manière peut s’envisager cette relation.

- Nous avons tous deux le soucis de n’appartenir réellement à aucun des mondes qui nous sont proposés. As-tu déjà réfléchi à une organisation de société qui se paraîtrait idéale ?

La question peut paraître indiscrète, c’est vrai, mais elle a l’avantage de forcer à réfléchir et de demander une réponse, peu importe laquelle. Je ne veux pas donner d’éléments clairs à Alistair concernant mon opinion avant d’avoir quelques éléments sur lui, je pourrais paraître trop assuré.
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