Les Dieux de New York
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Le prix du plus grand connard est décerné à... [Drake]

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Ethan T. WilsonEthan T. Wilson


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MessageSujet: Le prix du plus grand connard est décerné à... [Drake] Le prix du plus grand connard est décerné à... [Drake] EmptySam 9 Mai - 15:52

Suite à la visite de Drake au bureau et le malentendu avec Yuji, j’avais passé tout le reste de ma journée dans un état difficile à décrire. J’étais fonctionnel et efficace dans ce que je faisais, mais en même temps, c’est comme si je ne ressentais plus rien. La situation avec Drake n’était pas réglée et j’y repensais souvent, mais j’étais comme dans un état second. Mon cerveau surdéveloppé n’allait pas se laisser mener par Drake Varner. Il fonctionnait à plein régime comme à son habitude, ce qui me permettais d’avancer mes projets d’aujourd’hui. Même si j’avais eu envie de le suivre pour crever l’abcès dans l’immédiat, je ne pouvais pas reporter mon horaire de la journée parce que c’était des rencontres importantes avec des investisseurs, d’autres auteurs et mon imprimeur qui avaient toutes été prévues depuis des semaines. Drake avait donc été relégué à la fin de la liste de priorités pour la journée. De toute façon, c’était lui qui avait décidé de partir de la sorte. Je n’allais ni ramper ni lui courir après. Donc, j’avais bien sûr réussi à passer à travers la journée, mais mes pensées étaient souvent interrompues pour penser à ce que j’allais lui dire et comment je gérerais la situation.

J’ai bien sûr parfaitement conscience que ce n’est pas la première fois que je me faisais faire ce genre de comportements-là de la part de Drake. J’avais tout autant conscience que c’était en quelque sorte contradictoire de ma part d’avoir accepté si longtemps ces comportements et de finalement vouloir lui mettre en pleine gueule que je ne l’accepterais plus. Quand je lui apporterais une dose de confrontation à ce sujet, Drake allait sûrement tout faire pour me le faire payer, en me faisant passer pour le con de l’histoire. Et, si j’étais vraiment honnête, je devais avouer qu’il n’avait peut-être pas complètement tort dans ce cas-ci. J’aurais dû parler avant. J’avais choisi de laisser passer toutes ces choses sans rien dire. Avec les évènements de ce matin, c’était la goutte qui avait fait déborder le vase. Je lui avais donné l’occasion d’expliquer et il l’avait balayé du revers de la main comme quand une vulgaire poussière nous passe devant les yeux. Je ne comprenais pas son cirque. Et j’étais épuisé de sauter dans des cerceaux en feu, parce que c’était un peu ce que ça me donnait comme impression à force de devoir tout faire pour éviter les sujets sensibles.

Je m’étais questionné au courant de la journée sur pourquoi j’acceptais le type de relation que j’avais avec Drake et la réponse avait été que je voulais être avec lui. Je prenais donc ce qu’il me donnait, parce que ça valait mieux que rien du tout. Parce que je savais aussi les difficultés que Drake avait avec les relations interpersonnelles, surtout quand elle devenaient plus sérieuses. Alors pour le garder près de moi, je l’excusais et j’acceptais surtout. Mais est-ce que ça le valait vraiment? De ce que j’analysais, Drake ne me montrait aucun respect, après tout ce que j’avais fait et tout ce que nous avions traversé. Allait-il un jour me voir autrement? Est-ce que notre relation serait différente un jour? C’était à moi de m’en assurer.

Quand j’avais fini ma journée, à une heure convenable pour une fois; en fait, ça m’arrivait seulement les jours où j’avais des rencontres et où mes rendez-vous devaient accommoder les autres personnes également. Yuji planifiait alors des rencontres au courant de la journée, généralement jusqu’à 19h maximum, ce qui faisait en sorte que j’avais mes soirées. En sortant du bureau, donc, j’avais été manger un truc rapide au restaurant mexicain du coin et j’avais pris une douzaine de churros pour emporter. J’étais resté un moment dans l’établissement, à observer les gens. Je le faisais parfois, mais jamais longtemps, en quête d’inspiration pour des personnages. Je prenais les cheveux d’un, la voix d’un autre, la posture d’encore un autre. Ou alors je prenais tout de la même personne, ça arrivait aussi. J’avais hésité, puis j’avais texté à Drake une série d’emojis qui voulait dire que j’étais en route avec des churros. J’avais pris un taxi et m’étais rendu à l’appartement de Drake.

Je ne pouvais pas l’affronter directement en lui faisant des reproches, je devais donc utiliser d’autres techniques pour arriver à mes buts. Je devais contourner, mais rester clair et aller droit au but, pour éviter qu’il ne change complètement de sujet ou qu’il déforme tout. J’échangeai quelques formalités avec lui concernant sa journée et la mienne. J’attendis qu’on ait engouffré quelques bières et churros avant de me lancer dans le vif du sujet.


-J’aimerais qu’on parle de ton comportement de ce matin avec Yuji.

J’avais un ton et une attitude semblable à un parent. Dur mais doux. Froid mais ouvert. Le genre d’attitude qui faisait en sorte que les gens pouvaient savoir que la discussion allait être sérieuse, mais que ça se voulait un échange et pas juste un sermon. Je ne lui laissais pas de place pour faire le bouffon ni me raconter n’importe quoi. Je voulais l’heure juste et rien d’autre, mais je ne voulais pas me chicaner si on pouvait l'éviter.
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MessageSujet: Re: Le prix du plus grand connard est décerné à... [Drake] Le prix du plus grand connard est décerné à... [Drake] EmptyDim 31 Mai - 19:37

Trois heures de piratage, de recherche de photos sexy et, surtout, de réconfort de ma cliente paniquée. Elle m'avait demandé de repasser plusieurs fois sur mon travail accompli à la perfection au premier essai. Je m'étais montré patient en partie parce que son manque de confiance en mes capacités ne me faisait rien – elle ne pouvait pas savoir que j'étais plus compétent que l'informaticien moyen trouvé dans les petites annonces –  et parce que son attitude me faisait pitié. J'avais poussé l'empathie jusqu'à dérober pour elle quelques informations privées sur son ex, pour la distraire et lui offrir une monnaie d'échange contre des menaces potentielles de son ex. Tous mes clients de ce registre vivaient le même malheur : ils craignaient les coups d'une personne à qui ils avaient donné le bâton pour les frapper.

Le concept de la vie de couple me terrifiait par toute la déprime qu'il promettait. Entre la routine et les trahisons, il y avait une quantité incalculable de façons de couler ensemble. Valser dans un champ de mines, c'était ça, le véritable amour. J'avais rencontré peu de couples heureux, et même ceux-là laissaient entendre des obligations comme faire des efforts, se montrer vulnérable et laisser son égoïsme de côté. Même les relations les plus fortes demandaient un investissement constant.  La solitude était franchement plus reposante.

Je ne répondis pas au texto d'Ethan, même si j'avais surveillé mon téléphone toute la journée dans l'attente qu'il m'écrive – ce dont j'avais plutôt honte. Il apportait de la nourriture, c'était bon signe. Il allait probablement laisser de côté les événements tendus qui avaient eu lieu plus tôt. L'impression qu'Ethan avait décidé d'abandonner le conflit me détendit assez pour que je sorte des bières et les dépose sur la table dans un semblant d'hospitalité.

C'est après m'avoir amorti de trois bières qu'Ethan attaqua. Mon visage se durcit avant même la fin de sa phrase.

-J’aimerais qu’on parle de ton comportement de ce matin avec Yuji.

Je ravalai mon envie instinctive de jouer les innocents. Il ne m'avait jamais laissé gagner par ce terrain et je n'avais aucune raison de perdre notre temps dans cette voie. Vu son choix de me traiter comme un enfant pris en faute, il n'était pas prêt à abandonner sa position de grand maître de la connaissance à qui aucun tort ne peut être attribué. Il avait pris cette attitude plus tôt aujourd'hui, en me forçant à m'expliquer et en jouant à celui que mon comportement ennuyait en permanence. Il s'y raccrochait souvent quand quelque chose le déstabilisait. Il commençait par faire mine de vouloir comprendre, puis il prenait de la hauteur en étendant un raisonnement inattaquable.

Je n'étais pas d'humeur à lui expliquer une fois de plus ce qu'il savait depuis des années. Je faisais semblant d'être détaché chaque fois que le sujet de notre proximité m'était imposé, et c'était son rôle de montrer qu'il acceptait cette distance. Notre relation tenait sur cette entente tacite : nous n'étions pas ensemble tout en comptant l'un sur l'autre et l'un pour l'autre. Nous n'étions plus simplement amis depuis des années, probablement depuis que j'étais presque mort dans ses bras, mais aucune autre option pour nous décrire ne pouvait convenir. Franchir l'étape de plus venait avec trop de promesses que je ne saurais pas tenir.

Ethan avait eu accès à mes pensées pendant assez longtemps pour bien me connaître sans se faire d'illusions, mais il avait vraisemblablement décidé de s'accrocher à une version de moi plutôt tordue s'il croyait me faire avancer dans cette discussion autrement qu'avec hostilité. Comme quand il avait essayé de me coincer devant Yuji, il allait s'enfoncer tout seul. S'étonnait-il encore de toutes les déceptions qu'il ne savait pas éviter?

-Mais vas-y, parle.

Visage fermé, voix éteinte. Je le fixai sans en dire plus. Je n'allais certainement pas lui faire le plaisir de me lancer sur le sujet le premier. Je ne voulais pas non plus risquer d'aborder un élément incriminant qu'il aurait laissé de côté sans mon intervention. Qu'il s'arrange tout seul pour me faire des reproches. Bien calé contre le dossier de ma chaise, je pris une gorgée de bière puis soupirai. Cette situation me faisait paniquer, et afficher une attitude ennuyée me permettait de conserver un certain équilibre. Je me raccrochais à ma mauvaise foi, prêt à démolir les critiques d'Ethan une fois de plus.
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MessageSujet: Re: Le prix du plus grand connard est décerné à... [Drake] Le prix du plus grand connard est décerné à... [Drake] EmptyLun 12 Oct - 17:59

Tel que prévu, Drake contournait le sujet. Je m’y attendais, mais ça ne voulait pas dire que ça ne me dérangeait pas pour autant. Je ne m’étais pas fait croire que Drake deviendrait soudainement tout bavard et plein de confidences en une seule journée. Mais j’aurais tout de même apprécié un minimum d’efforts de sa part. Ce n’était après tout pas vraiment un discussion qui me faisait envie, mais comme elle était nécessaire, je ravalais – encore une fois - un peu de mon orgueil pour la cause.

C’était dans mes habitudes de ne pas être hostile, j’étais plutôt du genre à vouloir aider les gens à comprendre que je leur étais supérieur, pas le leur imposer. Je croyais avoir bien réussi l’attitude ouverte mais ferme que je donnais souvent à mes collègues qui osaient me dire que j’avais fait une erreur d’orthographe, mais ce n’était pas encore assez pour ne pas froisser mon hôte. Malgré mes efforts pour ne pas être trop désagréable, Drake s’était hérissé comme un chaton qui passait devant un miroir pour la première fois.


-Mais vas-y, parle.

Sa réponse m’avait fait serrer la mâchoire. J’avais senti la rage monter en moi et j’avais eu envie de la laisser sortir comme un dragon crachait le feu. Je m’étais ressaisi rapidement, même si je la sentais encore très clairement, j’avais réussi à éviter d’attaquer. Le dragon s’était rendormi. Malgré tout, j’étais ici pour avoir un dialogue avec Drake et c’était bien ce que je comptais faire. J’avais pris une attitude de personne ouverte à avoir une discussion et je me retrouvais devant un enfant boudeur. S’il voulait agir comme un enfant, j’allais le traiter comme tel. Je le savais de mauvaise foi, je devais donc bien réfléchir aux mots que j’employais pour lui mettre les faits en évidence sans lui ouvrir de portes pour éviter le sujet ou déformer le tout. Heureusement, mon cerveau surdéveloppé fonctionnait plus rapidement que la moyenne, ce qui ne laisserait pas un grand trou dans la conversation. Je pris quand même le temps de bien rouler les yeux en soupirant, puis de prendre une grande gorgée de bière avant de répondre avec un ton ferme :

-Il y a bien évidemment certaines choses que je voudrais mettre au clair. Et ça ne pourrait pas être un monologue, donc j’aimerais que tu changes d’attitude et que tu participes à la conversation, s’il-te-plaît.

Je repris une gorgée de bière. Mon ouverture initiale se refermait à vue d’œil. Le dragon dormait d’un sommeil de plus en plus léger. J’en avais assez. Si je m’étalais habituellement dans de longues tirades pour m’expliquer et m’entendre parler, cette fois c’était différent puisque le sujet ne me plaisait pas. Je n’avais pas l’habitude de parler de sentiments personnels et j’en avais assez, donc j’irais au minimum dans mes réponses.

-Tu es la personne la plus importante pour moi, sinon je n’aurais jamais laissé passé autant de comportements cruels.

J’avais pris un ton plus dur et fermé que précédemment. J’étais resté vague, parce que nous savions tous les deux de quoi il était question. Depuis plusieurs mois, sinon depuis toujours, nous étions comme dans une mascarade où on faisait comme si ce que Drake faisait d’irrespectueux et de malsain était acceptable. Nous portions nos masques, mais le mien était devenu trop lourd. Je ne voulais pas entrer dans les détails et sortir une liste de tout ce que Drake faisait contre moi, mais je croyais vraiment que de nommer pour s’expliquer était la meilleure solution. Il devait comprendre que j’en avais assez, que je ne pouvais plus continuer d’encaisser son attitude et sa mauvaise foi.

-Comptes-tu continuer à me manquer de respect à répétitions? Pourquoi me repousses-tu sans cesse? Est-ce que tu tiens à ce point à te retrouver tout seul?

Je venais de lui faire comprendre mon état d’esprit. C’était une sorte d’ultimatum sans que je le mentionne à voix haute, mais mon attitude ne laissais pas de doutes; je ne plierai pas, je ne reculerai plus, je ne me laisserai plus faire.
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MessageSujet: Re: Le prix du plus grand connard est décerné à... [Drake] Le prix du plus grand connard est décerné à... [Drake] EmptyJeu 15 Oct - 17:59

Informaticien pour les petites dames stressées, ce n'était ni stimulant ni valorisant. Je ne pratiquais ce travail que quelques heures par semaine, pour me forcer à garder l'habitude de communiquer avec des gens imbéciles sans les démolir et pour avoir une info à donner quand on me parlait de travail – et ce sujet était populaire. Je passais surtout beaucoup de temps en ligne à pirater et à garder contact avec d'autres spécialistes du domaine, et cette occupation se plaçait très mal entre deux gorgées de vin avec un ministre ou une célébrité. Espionner à mon compte, accumuler des secrets, rediriger des fonds et forcer des fuites d'informations, ce n'était pas socialement acceptable. Je ne tenais pas à être intégré en profondeur à la société de New York, mais je voulais y tournoyer à ma guise, ce qui nécessitait une image contrôlée. Logan Laufey m'avait fait arrêter pour espionnage, mais j'étais libre, ce qui prouvait pour beaucoup que je ne représentais pas une réelle menace. Et quel fou se mêlerait d'affaires politiques après avoir risqué une exécution publique? Certainement pas ce clown coloré toujours en recherche d'attention qui ne manquait pas une soirée mondaine où se faire remarquer. J'étais à l'abri avec cette réputation de blague du milieu de l'espionnage; Lenny me l'avait prouvé en doutant de mes informations sur son petit ami dieu. De toute manière, ceux qui m'intéressaient se pensaient intouchables et ne me craignaient pas assez pour se protéger de moi. Ethan avait sa télépathie pour tout savoir sur tout le monde, j'avais leurs téléphones, courriels, systèmes de sécurité et appareils intelligents, et tous ceux de leurs proches si je décidais de me pencher sur leur cas. Je ne cherchais pas à me faire d'ennemis, mais j'en avais partout quand même avec les dieux et tous ceux qui souhaitaient profiter des systèmes en place pour se montrer nuisibles.

J'avais fait reculer tous ceux qui avaient pensé arriver à prendre le contrôle sur moi. Si Ethan avait gagné et conservé une place centrale dans ma vie, c'était parce qu'il ne m'avait pas imposé ses décisions, ses besoins et ses sentiments. Disponible mais indépendant, fiable sans être soumis, il m'offrait encore après plusieurs années des conversations inégalables et des idées surprenantes. Notre séparation récente m'avait prouvé ce que je savais déjà : je ne pouvais pas me faire croire que son absence me libérait, comme je l'avais fait avec les autres personnes que j'avais forcé à partir. Je lui en voulais d'avoir lentement pris cette importance. Il mettait le bordel dans tout mon fonctionnement.

Ethan accueillit mon évidente fermeture à la discussion en prenant de la hauteur, comme toujours. Soupir, roulement de yeux, pause pour me montrer que je l'ennuyais sans l'impressionner… Il me donnait envie d'en rajouter.

-Il y a bien évidemment certaines choses que je voudrais mettre au clair. Et ça ne pourrait pas être un monologue, donc j’aimerais que tu changes d’attitude et que tu participes à la conversation, s’il-te-plaît.

Encore la condescendance, sa spécialité. Il fallait que son triste interlocuteur se mette à son niveau, bien sûr. Je ne lui fis pas le plaisir de répondre ou même de réagir. Je pris une autre gorgée de bière avec une expression fatiguée. Qu'il se lance, s'il tenait à tester une fois de plus à quel point je pouvais me montrer impitoyable quand on ne me lâchait pas.

-Tu es la personne la plus importante pour moi, sinon je n’aurais jamais laissé passé autant de comportements cruels.

Je levai les yeux de sur ma bière, posant sur Ethan un regard probablement paniqué. Il ne suivait pas le script normal. Il se lançait sur une voie qu'il savait interdite et qu'il avait habituellement la décence d'éviter. Ce n'était pas son genre de prendre ce type de risques. Je n'étais pas préparé à un changement de registre, je ne m'attendais toujours qu'à du recul et de la prudence venant de lui. Des comportements faciles à gérer et à dominer. Ne craignait-il pas une crise irréparable en me poussant dans cette voie?

-Comptes-tu continuer à me manquer de respect à répétitions? Pourquoi me repousses-tu sans cesse? Est-ce que tu tiens à ce point à te retrouver tout seul?

Je me redressai un peu sur ma chaise, malgré les coups qui pleuvaient. Les questions d'Ethan étaient des attaques à double-tranchant : elles frappaient et attendaient en plus des réponses honnêtes. La dureté de son ton et la résolution dans son regard ne me laissaient pas douter sur son sérieux, mais l'angle direct pour aborder le sujet me confirmait encore plus qu'il ne me laisserait pas transformer la situation à mon avantage. Je restai silencieux plusieurs secondes, sonné.

J'avais encore l'option de le ridiculiser, à la fois pour le temps mis à voir que j'abusais de son affection et pour les attentes qui se devinaient facilement derrière ses reproches. Mais ce serait répétitif, et il était prêt à accueillir cette attitude, avec une force qui me surprenait. Me terrifiait. Je fus frappé de l'impression que chaque victoire contre lui n'avait été possible que parce qu'il avait décidé de me laisser gagner.

-Tu poses des questions auxquelles tu as déjà beaucoup de réponses, M. le dieu de la connaissance… dis-je avec un petit sourire, mais sur un ton beaucoup plus triste que prévu. Je ne comprends pas pourquoi tu attends encore quelque chose de moi. Tu n'as pas eu assez de preuves que tu perds ton temps?
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MessageSujet: Re: Le prix du plus grand connard est décerné à... [Drake] Le prix du plus grand connard est décerné à... [Drake] EmptyDim 10 Jan - 23:31

Il y avait longtemps que je n’avais pas pris le temps de mettre une relation au clair. Il y avait longtemps que quelqu’un n’avait pas significativement compté dans ma vie pour que je veuilles améliorer, réparer. D’habitude, je laissais les relations s’effriter, s’essouffler. Les gens cons et décevants ne méritaient pas que je gaspille mon énergie et ma salive pour leur expliquer, parce qu’ils allaient restés cons et décevants de toute manière. Avec Drake, je ressentais le besoin de trouver une solution, parce que c’était une relation à laquelle je tenais. C’était une personne à qui je tenais et, comme j’avais pu le constater, sans qui ma vie ne ferait pas de sens. Je devais donc élucider notre relation et ce qu’elle devenait pour la suite des choses. Ça passerait ou ça casserait, mais au moins j’en aurait le cœur net.

-Tu poses des questions auxquelles tu as déjà beaucoup de réponses, M. le dieu de la connaissance…

Comme j’avais passé la journée à penser à cette discussion, j’avais prévu presque toutes les réponses que Drake pouvait me donner. J’étais prêt à toute éventualité. Ses techniques habituelles, je les connaissais et elles ne passeraient pas ce soir. Dans l’immédiat, il tournait en rond sur ce que j’avais dit, sans vraiment répondre. Il contournait, évitait le sujet. C’était sûrement un piège. Il essayait de me prendre en faute, de trouver quelque chose à déformer ou à exagérer ou plutôt de me faire perdre patience. Je n’allais pas lui donner cette satisfaction. J’avais volontairement gardé le silence, en prenant une gorgée de ma bière. J’étais déterminé à garder le contrôle de moi-même et de la conversation. Il n’allait pas pouvoir me faire fuir comme il avait fait avec les autres. Je ne serais pas un de plus qui partirait. Toute la suite des choses dépendrait de lui.

J’avais remarqué un changement dans son attitude, dans son regard, depuis que je lui avais dit qu’il était la personne la plus importante pour moi. Mon honnêteté l’avait saisi. C’était effectivement une discussion que nous n’avions jamais vraiment eu avant. Mais il était temps qu’on arrête de jouer la comédie, la mascarade était finie. Comme je n’avais pas accès à ses pensées actuelles, je ne pouvais pas savoir avec exactitude ce qui se passait dans sa tête, mais je savais assez sur comment Drake fonctionnait pour me douter qu’il devait paniquer en ce moment. Je voulais lui en donner juste assez pour qu’il comprenne que j’étais sérieux et qu’il ne pourrait pas utiliser ses stratagèmes habituels sur moi.


-Je ne comprends pas pourquoi tu attends encore quelque chose de moi. Tu n'as pas eu assez de preuves que tu perds ton temps?

La carte qu’il avait jouée, c’était que ça ne valait pas la peine. Parce que Drake n’en valait pas la peine. Croyait-il sincèrement que j’aurais perdu autant de mon précieux temps avec quelqu’un qui n’en valait pas la peine? Et croyait-il que j’allais soudainement acquiescer à ce qu’il disait? Je n’avais jamais pensé qu’il était ordinaire, ça n’allait pas commencer maintenant. J’étais un dieu puissant et respecté, j’avais une carrière importante et une réputation à entretenir, j’avais autre chose à faire que de passer le plus clair de mon temps avec des moins que rien. Ça voulait donc dire beaucoup sur ce que je pensais de lui, la place qu’il avait dans ma vie.

-J’ai eu pas mal de temps pour réfléchir à comment se passent les choses avec toi. Je suis le dieu de la connaissance, mon jugement est toujours bon.

Mon réflexe avait été de préparer une longue tirade pour le sermonner et le remettre à sa place, mais je m'étais ravisé. Je voulais y aller au minimum, pour lui ouvrir le moins de portes possibles. J’avais utilisé le ton de l’évidence avec un petit sourire. L’amour était pour moi un concept un peu abstrait. Je savais tout ce qu’il fallait sur le sujet, bien évidemment. J’avais tout lu, tout vu, tout entendu et j’avais aussi moi-même déjà vécu l’amour, évidemment. Seulement, quand on était un dieu immortel,  on n’y accordait plus tout à fait la même importance que les humains. Contrairement à eux, la quête de l’amour, vu comme la quête de retrouver mon autre moitié, n’était pas le centre de mon univers. Ça ne me rejoignait pas. Cette vision de l’amour sous-entendait que je n’étais pas complet sans cette personne magique et je ne pouvais pas me coller à cette idée. Je ne définissais pas ma réussite personnelle en fonction de mon statut marital. Que je sois célibataire ou non, je connaissais ma valeur et je n’avais besoin d’impressionner personne en me mettant en couple. Au contraire, je cherchais quelqu’un qui connaissait également sa valeur et dont celle-ci équivalait à la mienne. L’amour serait un plus, mais pas une obsession. Étais-je prêt à aller dans cette voie avec Drake? Ha! C’était une question rhétorique, évidemment.

-J’ai mis mes cartes sur la table. Tu connais mes intentions et mes attentes. Je ne veux pas te perdre, mais je ne veux plus de cette relation si rien ne change. Donc ça dépend de ce que toi tu veux.

J’avais posé sur Drake des yeux plus doux et je lui avais fait un nouveau petit sourire. La décision lui revenait, mais tout de mes paroles et de mon expression lui laissait comprendre ce que je voulais réellement.
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MessageSujet: Re: Le prix du plus grand connard est décerné à... [Drake] Le prix du plus grand connard est décerné à... [Drake] EmptyMar 23 Mar - 19:54

J’étais allé vers Ethan au départ avec mes motivations habituelles : m’amuser et assouvir ma curiosité. J’étais resté malgré sa trahison avec la télépathie pour des raisons plus floues que je déformais encore quand elles me dérangeaient. Je ne niais pas mon attachement à Ethan, même s’il me gênait et me déstabilisait, mais j’avais repoussé d’autres gens avant lui pour qui j’avais eu beaucoup d’affection. Sa loyauté basée sur la réflexion, donc solide plutôt que changeante comme l’était la fidélité conditionnelle aux sentiments, avait durement affaibli mes résistances. Son acharnement tranquille à prouver que je comptais pour lui m’avait autant fait paniquer qu’empêché de perdre le contrôle et fuir. Ethan voyait à travers mes petits jeux de pouvoir et devançait mes intentions, mais il me laissait diriger en sachant que je ne céderais pas devant la volonté d’un autre.

Avait-il mené cette relation depuis le début? Son attitude aujourd’hui me surprenait, mais me paraissait cohérente avec sa personnalité. J’aurais probablement dû la voir venir. Je brûlais de trouver la supercherie et de me donner le droit de le blesser pour reprendre le dessus, mais je ne chassais pas l’impression que je ne détenais plus le pouvoir de tourner la situation à mon avantage. Ethan ne me laisserait pas gagner par mes moyens habituels.

Après autant d’efforts pour me garder auprès de lui, il était impossible qu’Ethan n’aie pas peur de me perdre en me forçant à une discussion que j’avais plusieurs fois évitée avec violence. Plus que ses mots, son choix d’aborder le sujet sans me laisser d’issue exprimait que j’avais atteint sa limite. Il cherchait maintenant la mienne.

-J’ai eu pas mal de temps pour réfléchir à comment se passent les choses avec toi. Je suis le dieu de la connaissance, mon jugement est toujours bon.

Encore un blocage net de mon argumentation; il refusait de discuter son choix de me garder dans sa vie. Et sa dernière phrase, à moitié une blague habituelle entre nous, venait souligner sa maîtrise tranquille de la situation. Pour une fois, aucune réplique mordante ne me venait. Je coulais en fixant la table, parce que je ne pouvais pas gérer ma panique et soutenir le regard d’Ethan en même temps.

-J’ai mis mes cartes sur la table. Tu connais mes intentions et mes attentes. Je ne veux pas te perdre, mais je ne veux plus de cette relation si rien ne change. Donc ça dépend de ce que toi tu veux.

Plus que mon incapacité à faire confiance, et même davantage que ma tendance à attendre le pire de chaque personne, c’était la peur de céder devant l’autre qui me poussait à choisir l’isolement, encore et encore. Mon besoin d’indépendance s’était tordu en refus éternel de compromis. Jusqu’à Ethan, je ne l’avais pas vécu comme un problème parce que chaque personne avant lui m’avait laissé créer ma version de la réalité. Les autres pliaient toujours. Ou abandonnaient.

Je ne ferais ni l’un ni l’autre. Je ne pouvais pas assumer le rôle que j’avais toujours attribué aux autres pour les détester ensuite. Je ne serais pas celui qui partait, mais je n’allais certainement pas me soumettre non plus. Ethan m’ouvrait aussi l’opportunité de reprendre le contrôle en me demandant ce que je voulais. Mais je ne me faisais pas d’illusions : il ne lâcherait pas de son côté. Il m’offrait une juste moitié, pas la totalité à laquelle il m’avait habitué.

-Je ne devrais pas être surpris que tu te montres aussi solide, commençai-je en levant difficilement les yeux vers lui. Mais je peux être très con, tu le sais.

J’essayais d’être drôle, mais ma voix tremblait un peu trop pour que je sois crédible. J’avançai ma main vers lui, je pris la sienne.

-Je veux arrêter de te faire du mal. Et commencer à me faire pardonner de ne pas t’avoir traité comme tu le mérites.

J’aurais aimé me sentir libéré, mais j’étais surtout frappé de culpabilité, de peur et d’un vertige que j’attribuais à cette vulnérabilité que je m’obligeais à afficher. Je craignais inexplicablement un revirement de situation maintenant que j’acceptais d’être avec Ethan. Allait-il reculer?

-Tu es la personne la plus importante pour moi.

C’était bizarre de dire cette phrase. Et d’y croire. J’avais repris les mots d’Ethan plus tôt dans la conversation, avec un ton moins résolu que celui qu’il avait employé. J’avais eu autant de temps que lui pour réfléchir à notre relation, mais je ne l’avais pas passé à être honnête.

-Je ne tiens pas tellement à me retrouver seul, ajoutai-je avec un petit sourire.
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