Les Dieux de New York
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A Christmas Story {Libre, One Shot}

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AuteurMessage
Humaine de (Bonne) Compagnie
Amy OrchentAmy Orchent


Messages : 54
Emploi/loisirs : Multiples...


Feuille de personnage
Phobie: Etre damnée
Ambition secrète: En découvrir plus sur les divinités

A Christmas Story {Libre, One Shot} Vide
MessageSujet: A Christmas Story {Libre, One Shot} A Christmas Story {Libre, One Shot} EmptyVen 25 Déc - 10:00







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A Christmas Story


Les gens parcourent les allées en escalier du Delacorte Theater, s’accrochant aux rambardes blanches serties de panneaux réclamant de ne pas se lever ni de lever les bras pendant le spectacle, le temps d’accéder à leurs sièges d’un brun aussi sombre que le bois de la scène. L’orchestre, le chœur et les deux solistes, Lisa et le jeune Florian, se tiennent sur celle-ci, encore en silence. La plupart des musiciens étaient déjà présents lors de mon premier spectacle, même s’il n’y avait pas autant de spectateurs durant celui-ci. Le théâtre en plein air de Central Park a 1.800 places, permettant pour certaines de voir le Turtle Pond en contrebas et le Belvedere Castle un peu plus loin. Je l’avais repéré durant la fête de la Mairie et, fortuite coïncidence, le fait qu’il lui appartienne m’a aidé à l’obtenir. D’une manière générale, la fête du Parti Caerwyn m’a permis à mener à bien se projet par le réseau qu’elle m’a donné.

Vêtue d’un haut renaissant à double boutonnage noir et rouge couvert d’une écharpe blanche en guise de jabot et d’un long manteau gris porté en cape, je regarde tout le monde se préparer. Derrière moi, mes deux mains serrent l’épais gant de cuir dans une tentative de bloquer mon stress. Heureusement, si l’on me demande, je pourrais toujours dire que j’ai froid. Il doit faire une douzaine de degrés, même si l’humidité en fait ressentir moins, mais le temps est clair ; dieux merci, sans quoi il aurait fallu reporter. Ce que je compte proposer aujourd’hui ne pouvant se faire en intérieur, le climat hivernal est devenu une contrainte supplémentaire et incontrôlable. Ma chance me sourit, à moins qu’il ne s’agisse de la bienveillance de quelqu’un d’autre. Dans les deux cas, le stress m’amène à replacer le micro qui s’accroche sur mon oreille droite lorsqu’une voix s’exprime dans celle-ci.

Tout est prêt.

Je ramène ma main derrière moi. J’inspire profondément, tant que mon micro est encore muet, et entreprend d’écouter le silence des spectateurs se faire alors que la musique nait.


On me confirme dans l’oreillette que son micro est actif alors que la lente et métaphorique mélodie finit par être rejointe de la voix de Lisa. L’écho incompréhensible accompagne mes paroles, que je cale sur son rythme.

« Il y a bien longtemps,
Lorsque l’humanité était encore enfant,
Le soleil était vénéré
Comme un oiseau plein de majesté.
»

Les spectateurs se retournent alors que je marche parmi eux, m’en allant vers la scène et leur faisant comprendre que celle-ci ne se limite pas à son élément traditionnel.

« Chaque jour s’envolant,
Franchissant les cieux,
S’aventurant jusqu’au couchant,
Pour disparaitre derrière eux.

Dans son combat contre la nuit,
Vainqueur, il sortait en été,
Jusqu’à ce que viennent les difficultés,
Et que les jours la fuient.

En cette saison hivernale,
Pour le jour du solstice,
Les gens se réunissent,
Comme pour les saturnales.
»

Aux premiers rangs du théâtre, des spectateurs enfouis dans leurs longs manteaux se lèvent et abandonnent ceux-ci en révélant des costumes stylisés en forme d’oiseau. Les véritables spectateurs, eux, commencent à ne plus savoir où regarder alors que la danse commence. Deux minutes se sont écoulées et je n’ai pas rejoint le ballet, lancinant et calme, alors que la voix devient leur seul guide.

Je continue d’avancer, je continue de descendre. En silence, d’abord, puis en reprenant mon poème.

« Ensemble ils célébrèrent,
La renaissance du soleil,
Brillant dans le ciel,
Invaincu par l’hiver.
»

Après avoir traversé un corridor de danseurs ayant fait silence de leur geste, je grimpe au-devant de l’orchestre ayant immobilisé ses instruments. Je me retourne, je fais face et je lève mon poignet gauche, désormais ganté d’un épais cuir brun, avant de le taper de ma main droite.


La musique renait, tout comme le soleil. Du château jusqu’ici décoratif, s’envole un faucon pèlerin. Vivement, il s’en vient atterrir sur mon gant, le faisant chanceler alors qu’il montre son intérêt. De ma seconde main, je lui donne la béquée, tandis que derrière, d’autres commencent leur envolée. Il y a des rapaces, des faucons et chouettes aux buses et aux hiboux, et d’autres oiseaux, des corneilles et corbeaux aux hérons et passereaux. Tous nous dépassent, survolant gradins et spectateurs, jusqu’à de nouveaux fauconniers, perchés là où j’ai commencé.

Une fois tout le monde récompensé et la musique appropriée, ils désignent dans ma direction de leurs mains libres et lancent leurs partenaires de leurs avant-bras gantés tandis que je leur rends la politesse. Le ballet s’envole et chacun fait ce qu’il a à y faire, les rangs de derrière s’en venant jusqu’aux danseurs désormais équipés et mon compagnon les évitant jusqu’à revenir à ma place originelle. L’atterrissage dansant se faire en un tournoiement, chacun voulant son paiement, puis c’est vers le ciel que tous s’élancent, chacun à sa manière.

Les passereaux se répandent parmi les spectateurs, se posant et bondissant entre eux à la recherche de miettes tout en esquivant toute main trop indiscrète. Les rapaces tournoient dans les airs pour prendre de l’altitude, majestueux dans leur attitude. Les hérons s’en vont survoler les eaux du Turtle Pond pour revenir jusqu’au château. Les corneilles et corbeaux continuent de s’échanger entre fauconniers, au cas où ils donneraient encore à manger.

Ainsi continue le nouveau ballet, aérien cette fois, alors que les oiseaux noirs s’envolent vers les danseurs et que les argentés reviennent vers les fauconniers. Les rapaces tournent pour prendre de la hauteur et plonger avec ardeur lorsqu’un appel leur est destiné. Les passereaux, eux, sont totalement désordonnés. Ils font leur vie, indifférents au reste du spectacle, quoi que la fin de cette partie, les fasse se cacher parmi les arbres.

Après quelques minutes, les caisses de l’orchestre finissent par avertir de son arrivée, tout le monde se dispersant et les oiseaux fuyant hors de vue en quelques secondes de silence.


Danseurs et fauconniers ramènent leur main dans leur gantelet, s’immobilisant comme pour un enterrement. J’en fais de même alors que Florian et une partie du chœur s’expriment enfin, tristement, en des paroles que nul n’est sensé comprendre même si elles ne sont pas choisies au hasard.

Le moment de deuil de la disparition des oiseaux, de la disparition du soleil, se veut grandiose et symbolique.

Après le premier couplet, nous reprenons tous ensemble. Nous énonçons nos vœux, le refrain, puis revenons au commencement et continuons par ce que nous avons commencé en un cycle. Certains le comprendrons, ce cycle est celui des ans et de leur saison. Je me suis permis plus de niveau de lecture dans ce spectacle-ci, tout en tâchant qu’il soit toujours accessible et peut-être même plus familial que le premier.

Finalement le jeune soliste conclu seul, comme il a commencé, et sa voix meurt quelques secondes après les nôtres et avant la musique.


Celle-ci met quelques secondes avant de renaitre.

Elle le fait doucement, délicatement.

Elle est seule à le faire, au début.

Puis Lisa la rejoint de sa voix.

Une minute et quelques après elle, Florian l’accompagne.

Les oiseaux ne tardent pas à suivre. Cette fois, ils jaillissent de derrière l’orchestre, ayant profité de la surélévation du Delacorte Theater par rapport au Turtle Pond pour approcher sans être vus. Le premier vol est noir et argent, corneilles et hérons ouvrant le bal pour retrouver leurs fauconniers et balader parmi les spectateurs dont le cœur doit aller avec la musique, s’accélérant jusqu’à un immobilisme.

Doucement, la soliste reprend à nouveau sa mélopée alors que tout le monde attend les absents, immobile.

L’attente dure. Les regards se portent sur Florian, qui se tasse légèrement. M’étant également retournée, je lui fais un clin d’œil souriant alors que je me dirige vers un piano inoccupé.

Lorsque Lisa se tait, c’est elle qui se trouve aux centres des attentions. Puis je m’y mets.


Lentement, un par un, les rapaces reviennent. D’un même mouvement, danseurs et fauconniers font des cercles de leurs mains libres et, d’un même mouvement toujours, faucons et chouettes, buses et hiboux, commencent à s’élever autour du théâtre dans un ballet de bruns, de beiges, de gris et de blancs. Dans leurs serres, à tous, des petits paquets rouges capables de tenir dans une main sont enserrés.

La mélodie continue alors que je serre les fesses quant à ce que personne ne se la joue bombardier, l’une des premières difficultés des répétitions, mais tout semble bien se passer. Ce n’est que lorsque fauconniers et danseurs, s’étant répartis dans le public à l’aide des corneilles et hérons qui s’envolent désormais vers le château, appellent leurs aviaires partenaires à venir que ceux-ci descendent sur eux et, avant d’atterrir, relâchent leurs présents aléatoirement.

Je pianote encore quelques instants alors que s’ouvrent des paquets confectionnés par nombre des teneurs de stand de la fête du parti Caerwyn, chacun contenant un échantillon de leurs produits pour ces fêtes normalement capable de survivre à la chute. Il s’agit principalement de nourriture, expliquant qu’on ait abandonné l’idée de demander aux corneilles de faire la livraison, même si je suppose qu’il doit y avoir d’autres souvenirs. Mon faucon attribué attend de la première, s’étant perché sur mon piano en me regardant fixement. Je souris comme une enfant.

Musiciens, chanteurs, danseurs et fauconniers profitent des applaudissements, les deux derniers ayant leurs compagnons au poignet. Une fois mon gant et ma Jarptitsa récupérés, je m’en vais rejoindre les solistes pour saluer à leurs côtés. Un dernier envole ponctue tout cela, puis je prends la parole en m’avançant, tâchant d’obtenir le silence.

« Joyeux Noël mes amis, dis-je en espérant obtenir une réponse concise. Attendez un instant, cependant, j’aimerai votre avis. »

Le suspens m’amuse beaucoup plus que les regards de prêts de deux milles personnes braqués sur moi et beaucoup moins que le rire de Florian dans mon dos. Après, il ne lui en faut pas moins d’une trentaine de seconde pour m’offrir le silence.

« Quelqu’un parmi vous, n’a-t-il pas été surpris ? »

Mon premier spectacle avait été vendu comme une pièce de théâtre musical là où je le définissais, à l’instar de celui-ci, comme un conte post-moderne. Ce second spectacle était présenté comme un spectacle de fauconnerie, les entrainements à la discipline n’ayant pu rester secret. Cependant, cela ne change pas ma question.

« Qui, parmi vous, savait avant tout le monde que j’allais faire de la fauconnerie ? Qui, grâce à A Princess Story, l’avait déduit ? Et comment, avec quel élément ? »

La question reste en suspens alors que je regarde mon public en espérant qu’il n’y ait pas que des gens à s’être dit que c’était un cadeau de noël sympa qu’un spectacle inédit et que certains me suivent depuis la première fois.

« Si vous le trouvez, des indices pour mon prochain spectacle vous aurez. Et je vous invite à diner. »


NdA:
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A Christmas Story {Libre, One Shot}

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