Les Dieux de New York
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Le cerveau, le renard et le débile [Terminé]

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Blue_Krait
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Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] Vide
MessageSujet: Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] EmptyLun 18 Nov - 19:51

Je montai dans le taxi en prenant un selfie débile. Quand tu abandonnes ton téléphone, il peut tomber entre de mauvaises mains. Toute erreur a des conséquences. Ethan allait trouver une bonne dizaine de photos stupides de moi en ouvrant son téléphone. Il n’avait qu’à ne pas le laisser chez moi.

Il arrivait souvent à mon grand auteur d’oublier. Il laissait ses affaires n’importe où, il ne mangeait pas, il ne se présentait pas à un rendez-vous… Il disait qu’il était distrait par toutes les pensées qui tournoyaient dans sa tête, et parfois par l’inspiration qui le dominait. Comme il était un génie, les gens le laissaient faire et s’en amusaient. Je boudais s’il m’oubliait, mais je lui pardonnais le reste.

Nous  n’étions pas revenus sur notre éloignement ni sur notre réconciliation. Nous y avions tour à tour fait allusion, chaque fois avec malaise et seulement par obligation : expliquer des changements, justifier des questions… Mais nous allions de l’avant ou, plutôt, nous replongions vers nos habitudes. Nous n’avions pas mis beaucoup de temps avant de faire comme si rien n’était arrivé, mais il persistait une ombre. Était-je le seul à la sentir ? Je n’arrivais pas à savoir si Ethan avait l’esprit aussi léger qu’il le laissait voir ou s’il ne forçait pas plutôt l’attitude positive.

Ethan écrivait de chez lui (et de chez moi), mais il se rendait tout de même régulièrement à un bureau d’où il avait un meilleur contrôle sur l’entièreté de ses œuvres. Il ne travaillait jamais sur un seul projet à la fois, sinon il s’ennuyait. Ce bureau réglait partiellement le problème des rendez-vous oubliés : les gens se présentaient à sa porte directement après être passés par son assistant.

L’assistant d’Ethan était un kitsune. Il avait l’air normal, mais c’était en réalité un petit renard creepy. Je l’aimais bien. Je commençais à bien le connaître entre le bureau d’Ethan où je passais assez souvent, les soirées mondaines et le Velvet Dream. Il était toujours enthousiaste de découvrir des trucs et prêt à raconter ses aventures les plus bizarres ou drôles.


-Yuji ! Très jolie chemise !

Comme j’avais rendez-vous chez une cliente du quartier Gaia plus tard dans la journée, j’avais pris soin de choisir un t-shirt de mauvais goût pour bien coller à mon rôle de taré de technicien informatique : orange criard avec en noir « I WISH I WAS DRUNK ». La dame voulait me faire effacer des photos du compte de sauvegarde de photos de son ex-mari. Je ne m’attendais pas à des photos de famille, bien sûr. La journée promettait d’être hilarante.

-Alors quoi de neuf? Atara t’a encore fait découvrir des bars louches? Tu as décidé de faire un numéro au Velvet finalement?

Yuji avait l’air bien innocent, mais avec Atara Lackey comme amie, il ne pouvait pas être si naïf au fond. Elle se montrait ouvertement cruelle et folle et ne cachait qu’à peine sa nature de créature maléfique. Déplaire aux Lackey venait avec un danger de mort et Yuji semblait en pleine forme. Je ne me faisais pas d’illusions sur la menace potentielle qu’il représentait. Il était après tout une créature magique avec cent ans derrière lui, même s’il les avait passés sans forme tangible. Il devait avoir plusieurs points communs avec la famille de feux follets. J’avais travaillé pour les sœurs Lackey quelques mois et je continuais à fréquenter le Velvet Dream, mais je gardais mes distances. J’adoptais cette attitude avec Yuji aussi.

Je sortis le téléphone d’Ethan de ma poche.


-Ton patron nous éblouit une fois de plus avec son cerveau surpuissant : il a oublié son téléphone.
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Yuji TakanoriYuji Takanori


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MessageSujet: Re: Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] EmptySam 23 Nov - 19:04

La porte de la réception du bureau du grand écrivain Ethan Wilson s’ouvra avec fracas et le jeune assistant essoufflé fit son entré. Sans prendre le temps de reprendre son souffle, Yuji s’exclama joyeusement ;

- Tadaima* ! (* traduction : «me voilà arriver» ou «me revoilà». Expression japonaise lorsqu’on rentre chez-soi ou un lieu familier).

L’horloge sonne alors 8h. Ce qui fit sourire Yuji de plus belle.

-Yata* ! (* traduction : «Youpi» ou «Hourra»). Je suis arrivé à l’heure.

Le garçon commença alors sa routine du matin. Il ouvra les volets des fenêtres, mit en marche la machine à café et ramassa le courrier d’Ethan. En s’assoyant à son bureau, il croisa un miroir. Ses cheveux ébouriffés n’étaient curieusement pas ce qui étonna plus ; il avait gardé la chemise jaune fluorescent et trop grande pour lui de la veille. Un homme du club où il était le lui avait prêté…prêté ou volé, Yuji ne s’en rappelait plus.

- De toute façon, tout le monde a fini par enlever des morceaux, je ne dois pas être le seul à être reparti avec la chemise de quelqu’un d’autre ! S’esclaffa Yuji devant son reflet.

Cependant, il est très fier de lui car il n’a pas oublié ce qu’Ethan lui avait parlé la dernière fois ; le décorum. Le kitsune s’était souvenu de se mettre une cravate pour avoir l’air professionnel…bien qu’elle n’était pas à lui et que sa couleur brune aux lignes vertes jurait avec sa chemise. Ces détails ne traversaient pas l’esprit de Yuji, il s’était rappelé de la leçon…et c’était ce qui comptait ! C’est fier comme un coq qu’il prit place à son bureau et se remit au travail. Le ménage de paperasse n’était pas la tâche préférée de l’apprenti assistant, il savait que ça devait être fait. Il commença avec toute la bonne volonté du monde.

- Au moins avant que Wilson-senseï* arrive (* Suffixe japonais qui désigne un mentor ou un professeur).

Une demi-heure passa. La lumière du jour envahissa la salle de réception…mais ne suffisa pas à réveiller Yuji, la tête appuyé sur son bureau. Avec seulement trois heures de sommeil dans le corps, les documents n’avaient pas su garder le fêtard réveillé. Soudain, il fut brusquement tiré des bras de Morphée par le téléphone. La surprise le fit sursauter et au même moment ; deux oreilles de renard au pelage roux apparurent sur la tête du garçon (comme deux mèches de cheveux rebelles qui s’échappent d’une coiffure). Affolé, Yuji se lança sur le combiné, en faisant valser quelques papiers dans les airs au passage.

- Bureaud’EthanWilson !...vous êtes ?...Oh ! Une entrevenue ! Deux secondes Oba-san* (*peut être traduit comme «vieille grand-mère». Dans le contexte, c’est impoli de la part de Yuji d’appeler une dame qu’il ne connaît pas ainsi)

Avec rapidité, Yuji ouvra son classeur et se mit à chercher quelque chose. Ethan lui avait donné des directives claires sur le sujet. Heureusement, le système de classement du kitsune était impeccable.

- Dans les «E»….

À spécifier, dans le classement de Yuji ; «E» ne veut pas dire «entrevues», mais «emmerdants».

- Ah ! Voilà la liste ! S’exclama-t-il après avoir trouvé le papier souhaité.

Il reprit alors le téléphone dans ses mains.

- Sumimasen* oba-san (* traduction ; «excusez-moi»). Donc vous m’avez dit que vous êtes ?...et vous travaillez pour ?...Oh ! Gomennasaï* (*traduction ; «désolé»), mais vous êtes sur la liste de «entrevue à refuser»… … … … ça veut dire que Wilson-senseï ne veut pas perdre son temps avec vous. Parfait ! Itterasshai * ! (*traduction ; «bonne journée»).

Un sourire satisfait aux lèvres, Yuji raccrocha. Il sentait vraiment qu’il maîtrisait de mieux en mieux la politesse au travail.

- Natassia-sama* sera fière de moi, (*Suffixe japonais qui désigne un supérieur ou un maître).j’ai hâte de lui dire comment se passe mon adaptation, se marmonna joyeusement Yuji dans sa barbe.

Ses oreilles de renard entendit du bruit vers le bureau d’Ethan et son sens magique lui confirma que c’était bien son patron qui était arrivé.

«Wilson-senseï est déjà au travail …»

Un horrible sentiment prit le kitsune par l’estomac.

«Oh non ! Est-ce qu’il m’a vu dormir !? » Se demanda-t-il avec panique, «Il va penser que je ne travaille pas ! Il faut que je fasse quelque chose pour lui prouver le contraire ! »

Le regard du renard affolé se tourne alors vers la cafetière.

«Je vais lui faire un café !»

Cependant, le jeune assistant réalisa vite que ça l’avait eu le temps de refroidir. D’abord découragé et voulant avoir du café chaud à l’instant, Yuji eu une idée. Il ricana malicieusement en prenant la tasse d’une main. De l’autre, il fit apparaître une flamme de feu au bout de son index. Il plaça la flamme sous la tasse de café. Très fier de son coup, le kitsune ne vit pas qu’une feuille de la plante à côté de la table à café prend lentement en feu aussi. Ce fut l’odeur et la mince fumée qui finissèrent par le lui faire remarquer.

- Merde !

En un instant, la moitié de la plante était déjà en feu.

- Qu’est-cequejefais? Qu’est-cequejefais? Qu’est-cequejefais?

Les cents pas que faisait Yuji devant la plante ne semblait pas aider. Il se rappela alors les leçons d’Ethan. Ce dernier aidait Yuji, depuis qu’il avait prit forme humaine, avec ses nouveaux pouvoirs pour maîtriser et contrôler. Son mentor lui disait tout le temps qu’il devait faire attention, car le feu est une des forces les plus destructrices qui soit. Mais il lui disait qu’il pouvait, en tant que kitsune, produire du feu et aussi… À ce souvenir, Yuji se calma et tendit sa main vers le feu. Il se concentra et en un instant ; les flammes s’enroulèrent autour de sa main pour lentement se centrer au creux de celle-ci. Yuji ferma sa main brusquement.  En l’ouvrant, les flammes avaient disparues.

- …l’absorber, souria le garçon.

Il ne resta pas grand-chose de la pauvre plante, mais au moins rien d’autre n’avait été touché. Yuji laissa un soupire de soulagement s’échappa de ses lèvres. Soudain, son sens magique attira son attention sur quelque à l’extérieur. Quelque chose ? Plutôt quelqu’un à l’essence magique se rapprochait. Le kitsune connait bien cette «essence». Il le croisait régulièrement. Le sorcier, le conjoint d’Ethan…Drake Varner allait bientôt rentrer dans le bureau. Ses oreilles de renard se penchèrent vers l’arrière, un de ses sourcils se dressa et un malicieux sourire en coin se dessina sur le visage du fauve magique. Comme un chat qui sent la souris s’approcher. Yuji savait qu’il devait bien accueillir Drake…mais comment ? Devant lui se dressait la table à café. Bingo ! Ses yeux s’écartèrent d’excitation. Il eu une idée. Autre précision ; en fait Yuji appréciait beaucoup Drake. Il le trouvait amusant et intéressant. Depuis qu’ils se connaissaient, les deux s’amusaient à se jouer des tours à l’occasion. C’était très juvénile et puéril, mais pour une raison inconnue ça aidait à leur appréciation mutuelle. Nonchalamment, Yuji remit la machine à café en marche. C’est alors que Drake entra dans le bureau.

- Yuji !

- Varner-san* ! (* suffixe japonais commun, respectueux sans être toute fois trop «intime». C’est aussi pour ça que Yuji utilise le nom de famille et non le prénom de Drake).

Le sorcier lança un regard amusé sur les vêtements de Yuji.

- Très jolie chemise !

- Merci ! Elle n’est pas à moi ! s’exclama joyeusement le kitsune.

Ce dernier remarqua aussi le t-shirt de Drake. Il laissa échapper un bref mais fort rire.

- Mais le tien est meilleur ! dit-il amusé.

Yuji se mit à préparer deux tasses de café ; un pour lui et un pour Drake…dont il remplaça le sucre par du sel. Il entendit Drake derrière lui.

-Alors quoi de neuf? Atara t’a encore fait découvrir des bars louches?

Yuji prit les deux tasses de café et retourna à son bureau tout en répondant joyeusement à Drake.

- Oui ! Mais tu serais surpris du nombre de personne qui s’intéressent aux endroits louches !

- Tu as décidé de faire un numéro au Velvet finalement?

Yuji se frotta l’arrière de la tête en rougissant, mais toujours enthousiasme.

- Bah….peut-être. J’ai pleins d’idées ! …mais pour l’instant il en n’a pas une à laquelle Atara-san a dit oui alors…on verra !

Drake montra alors un téléphone à Yuji.

-Ton patron nous éblouit une fois de plus avec son cerveau surpuissant : il a oublié son téléphone.

Yuji inclina la tête sur le côté et remuant ses oreilles de renard (il ne l’avait toujours pas remarqué qu’ils étaient sorti). Puis, il appuya sur un bouton de l’intercom sur son bureau.

- Wilson-senseï ? Votre conjoint est là, il a votre téléphone.

Le kitsune reporta alors son attention sur Drake. Un grand sourire aux lèvres, il lui tenta une tasse.

- Un café ?  


Dernière édition par Yuji Takanori le Ven 24 Jan - 13:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] EmptyJeu 23 Jan - 16:58

Depuis notre pause, Drake et moi agissions comme avant. Mais ce n’était pas vraiment comme avant. Quelque chose avait changé, il y avait quelque chose qui clochait. Quelque chose en trop ou quelque chose en moins, je ne pouvais pas le dire clairement. Je jouais l’homme positif et léger et nonchalant, mais je ne le ressentais pas toujours totalement. Notre relation n’était plus aussi tranquille, comme si nous étions désormais plus sur nos gardes, comme si nous avions peur de quelque chose. Personnellement, j’avais peur de le faire s’éloigner encore une fois. J’avais vu ce que j’étais sans lui et je n’avais pas aimé le résultat. J’avais un peu peur de refaire une gaffe et qu’il ne me parle plus jamais. J’avais peur de redire quelque chose de travers, quelque chose de déplacé. Je faisais donc terriblement attention à ce que je disais, mais comme mon cerveau fonctionnait toujours si rapidement, c’était souvent difficile de me filtrer. Et, une fois que je me retrouvais seul, j’avais toujours l’impression que j’avais vraiment dit quelque chose de mal et que plus jamais il ne voudrait me parler. C’était vraiment difficile à gérer. Et, même si je sentais parfois que Drake avait lui aussi l’impression que quelque chose avait changé, je ne lui en parlais pas.

J’étais parti de chez Drake très tôt, il faisait encore noir. J’étais parti rapidement, dans une frénésie de stimulation mentale intense et spontanée. Dans ma précipitation, je n’avais pas pensé à regarder l’heure, mais vu la noirceur et le peu de gens dehors, le couvre-feu devait être toujours en vigueur. Je me foutais du couvre-feu vu ma nature de divinité, même si je me faisais prendre, les conséquences n’étaient pas les mêmes pour moi. Mais en fait, si je me faisais prendre, je n’aurais qu’à figer le temps, simplement m’en aller et remettre le temps en marche quand je me serais assez éloigné. Mais bon, ce ne fut pas nécessaire cette nuit. Je m’étais rendu à mon bureau sans problèmes. J’avais dû quitter l’appartement de Drake rapidement, parce que j’avais eu une subite inspiration et un besoin criant de le mettre sur papier, par contre, l’histoire sur laquelle je voulais travailler n’était pas une de celles que j’avais apporté chez mon ami, mais je ne pouvais pas ne pas donner suite, c’était trop bon. Je lui avais laissé un mot qui disait que j’étais au bureau, puis j’étais sorti dans la nuit. Je savais que je ne trouverais aucun taxi, mais ça ne me dérangeait pas de marcher, ça me permettrait de continuer à penser à mon idée. J’avais même fait un petit jogging pour arriver plus vite et stimuler mon cerveau, pour ne pas perdre l’étincelle de créativité.  

Une fois au bureau, je m’étais assis derrière mon écran et j’avais commencé à taper l’idée que je voulais insérer dans mon histoire. J’étais resté là pendant des heures, je n’avais même pas remarqué le temps passé. J’étais totalement concentré sur ce que je voulais écrire, j’avais hâte de voir la suite et comment mes personnages réagiraient face à cette nouvelle situation. Je savais que c’était bon, mais j’en voyais pleinement le potentiel en le mettant directement dans mon histoire, en contact avec le reste. Il n’y avait plus rien qui existait. Mes pensées s’étaient un peu calmées, ma respiration s’était ralentie, je n’entendais que mes doigts pianoter sur le clavier. C’était fascinant. C’était comme si j’étais dans une bulle avec mes écrits, isolé du reste du monde, et que rien d’autre ne comptait. Je revins seulement dans la réalité lorsque Yuji, mon assistant, entra en trombe dans le hall de réception en criant. Je sursautai et perdit le fil de ma pensée quelques secondes, je me passai les mains dans le visage et dans mes cheveux, puis je me secouai. Je réussis à me replonger rapidement dans mon récit pour au moins essayer de terminer mon idée. J’entendais vaguement la voix de Yuji au téléphone, une vague odeur de fumée, puis un peu plus tard, une autre voix familière dans la réception, mais je ne voulais pas porter trop attention à tout ça pour ne pas interrompre ma créativité.

Je sursautai de nouveau quand l’intercom de mon téléphone sonna et que la voix de Yuji se fit entendre dans le silence de mon bureau :


- Wilson-senseï ? Votre conjoint est là, il a votre téléphone.

Mon...conjoint?! J’étais confus, comme quand on se faisait réveiller en plein milieu de la nuit par une alarme. Je savais à peine où j’étais, alors de savoir de quoi il parlait était vraiment difficile. Je regardai mon écran en ne comprenant plus rien de ce que je pouvais y lire. Je sauvegardai pour une millième fois mon travail et soupirai en me levant. J’ouvris la porte du bureau et m’avançai dans la réception sans trop me préoccuper de ce que j’avais l’air.

-Salut Drake! Désolé d’être parti comme ça, c’est juste que j’ai eu une poussée créatrice et je devais absolument venir écrire…

Mon cerveau était surdéveloppé, il n’était pas donc comme les autres cerveaux de dieux et encore moins comme celui des humains. Mais même avec ce cerveau au-dessus de la moyenne, qui savait tout, j’avais de la difficulté à connaître mes sentiments. Il avait fallu que je réfléchisse longuement sur ce que je ressentais pour Drake pour réussir à bien l’identifier. J’avais été déstabilisé par mes conclusions. Car, bien que je ne croyais plus vraiment en l’amour, j’aimais ce que j’avais avec Drake. J’aimais comment il me faisait sentir et ce que nous bâtissions ensemble. Et je ne pouvais pas faire semblant que  tout ce que je ressentais pour lui n’était pas des sentiments amoureux. Je me repassais les paroles de Yuji sur l’intercom et ça me faisait tout drôle. J’étais content que Drake soit là, mais c’était étrange que Yuji l’ai appelé mon conjoint. Pourquoi avait-il utilisé ce terme? Il ne nous avait jamais vu nous embrasser ni rien du genre. Ou peut-être l’avait-il fait? Il est vrai que nous pouvions avoir l’air d’un couple, mais il n’en était rien dans les faits. Drake ne voulait pas vraiment se caser, et je ne savais pas trop ce que je voulais non plus. Parce que, même si j’avais identifié mes sentiments envers Drake, je ne lui en avais pas encore parlé, parce que je savais son avis sur la question. Mais chaque fois qu’on se faisait demander si on était ensemble quand on sortait ou par d’autres personnes, Drake devenait rapidement sur la défensive et mettait les choses au clair comme quoi nous n’étions pas un couple. Je devais donc rapidement rectifier les choses avec mon assistant.

-Euh… Yuji… Drake n’est pas euh… il n’est pas... mon conjoint…

Je regardai finalement Yuji, parce que j’avais passé tout le reste du temps à regarder Drake, pour essayer d’analyser ce qu’il pensait, mais sans mon pouvoir de télépathie sur lui, c’était complexe. Je vis alors que les oreilles de renard de mon assistant étaient sorties. Je souris à demi en les voyant.

-Et aussi, pas que ça me dérange, mais, comme on en a déjà discuté, tu devrais ranger tes oreilles, au cas où quelqu’un d’autre arriverait.

Je lui fis un clin d’oeil, puis je fis un grand sourire.
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MessageSujet: Re: Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] EmptyDim 9 Fév - 19:34

Je ne serais certainement pas revenu vers Ethan de moi-même. Je ne l'avais jamais fait pour qui que ce soit. Mon attitude laissait rapidement comprendre que je n'aimais pas faire des efforts émotionnels. Soit on l'acceptait, soit on se barrait. Ceux qui en attendaient plus même après avoir été prévenus méritaient d'être déçus. J'étais quand même généreux sur les avertissements, souvent lancés à la blague ou comme des généralités. Mais les gens avaient tendance à se penser assez spéciaux pour mériter un traitement différent. J'avais été cruel avec pas mal de gens envahissants, et peut-être que beaucoup d'entre eux avaient été bien intentionnés. Mais je ne préférais me passer d'une personne que lui laisser trop de pouvoir sur moi. De toute manière, les relations étaient facilement remplaçables... pour la plupart. Ethan m'avait forcé à revenir vers lui et, même si j'avais résisté en toute mauvaise foi, je n'avais pas mis tous les efforts pour être nuisible. Le perdre temporairement m'avait fait voir à quel point je n'avais pas envie de me passer de lui.

Entre la chemise criarde et la cravate digne d'une photo de grands-parents ringards, le look de Yuji me confirmait la délicatesse du choix d'Ethan de le faire passer par un styliste pour les événements officiels. Il fallait de l'ordre dans le mauvais goût pour infliger la bonne dose de choc. Comme avec mon complet rose vif et ma chemise noire brillante de la semaine précédente à un gala. J'avais eu le bonheur de recevoir plusieurs ''Oh c'est très rose...'' et quelques ''Mais pourquoi?'', sans compter les incalculables regards de biais des gens vêtus de noir.


-Ha, non ça ne me surprend pas que les gens aiment les endroits louches. Y a rien comme un appart délabré de Grey pour attirer les riches en manque de sensations.

Je ne m'étais pas étendu auprès de Yuji sur mes expériences de débauché, mais j'y avais fait allusion quelques fois, pour le mettre à l'aise s'il avait envie de me parler des siennes. Elles n'étaient de toute manière pas secrètes. Atara lui avait d'ailleurs peut-être décrit quelques soirées où nous avions tous les deux participé. J'avais réduit avec le temps mes participations à ce type de fêtes, à l'exception de la période de la dispute avec Ethan. Est-ce que je commençais à me faire vieux? Il me semblait avoir fait le tour de ce que les nuits de dépravation anonyme pouvaient m'apporter. Dernièrement, il m'avait fallu rapidement m'étourdir de diverses substances pour arriver à trouver ma place parmi les fêtards enthousiastes. Mes facultés magiques annulaient le vieillissement physique, mais je me sentais si fatigué.

J'imaginais mal  Atara refuser une idée originale de numéro. Yuji devait lui avoir proposé des concepts drôlement tordus. Il partait souvent de références louches, c'était assez amusant. J'allais le questionner sur ses idées de numéros une fois ma mission de livreur de téléphone accomplie.

Yuji avertit mon conjoint de ma présence.

Je restai silencieux et immobile. Il m'offrit quelque chose. Du café. C'était très lointain. Je ne réagis pas.

Ethan apparut environ trente ans plus tard. Il ne m'embrassa même pas. Ce n'était pas une manière très polie d'accueillir son conjoint. Les yeux fixés dans les siens, je ne répondis rien à ses excuses sur son départ précipité, lesquelles ne faisaient que nous enfoncer davantage dans le malaise. Me devait-il un compte-rendu sur ses déplacements et motivations? Et devant Yuji?

Ce n'était pas la première fois que nous passions pour un couple. J'en faisais souvent une occasion de blaguer. Et de rappeler que j'étais comblé par ma vie de célibataire. Venant d'étrangers ou de curieux, la confusion s'expliquait et se corrigeait bien. Mais Yuji passait beaucoup de temps avec Ethan, l'observait, lui parlait… Sa mésadaptation sociale n'expliquait pas entièrement son erreur. Il était bien placé pour ne pas considérer le sexe comme preuve d'affection et il ne m'avait posé aucune question sur ma relation avec Ethan – alors qu'il se montrait pourtant curieux sur tous les sujets. Il était assez certain de ses conclusions pour les présenter comme une évidence. Qu'avait-il vu ou perçu?


-Euh… Yuji… Drake n’est pas euh… il n’est pas... mon conjoint…

Mon regard ne quitta Ethan que quand son attention se reporta entièrement sur Yuji. Aucune réplique ne me venait. Je voulais tourner la situation à la blague, mais rien d'autre que des commentaires blessants sur Ethan ne me venait.

-Et aussi, pas que ça me dérange, mais, comme on en a déjà discuté, tu devrais ranger tes oreilles, au cas où quelqu’un d’autre arriverait.

-Mais non, elles sont trop mignonnes!


Rebondir sur une distraction. Merci, Yuji. J'évitai soigneusement le regard d'Ethan.

-C'est ce que tu as proposé à Atara comme numéro?

Je contournai Ethan et m'emparai de la tasse de café qui m'était destinée. Je recrachai ma première gorgée.

-Sale petit renard! Tu vas finir en foulard., dis-je avec un rire.
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Yuji TakanoriYuji Takanori


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MessageSujet: Re: Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] EmptyJeu 20 Fév - 10:56

Drake ne prit pas la tasse que lui tendait Yuji. Il s’était immobilisé, sans rien dire. Le kitsune batta rapidement des cils d’incompréhension. Qu’est-ce qu’il arrivait au sorcier ? Est-ce qu’il s’était mit en transe ?...et pourquoi ? Par le fait même, Yuji s’était immobilisé aussi…en attendant une quelconque réaction de Drake. Le bras lui fatigua très vite. Puis, il eut un doute ; est-ce que Drake avait deviné la supercherie à propos du café ?! Discrètement, Yuji approcha la tasse de son nez pour sentir si le sel le trahissait. C’est exactement à ce moment qu’Ethan sortit de son bureau. Yuji déposa vivement la tasse sur le bureau et se tourna vers son patron.

- Wilson-sensï ! Konnichiwa* ! (* traduction : «Bon matin») s’exclama joyeusement l’assistant.

Avec un curieux mal à l’aise, Ethan lui dit ;

- Euh… Yuji… Drake n’est pas euh… il n’est pas... mon conjoint…

- Ah bon ?
s’exclama Yuji avec surprise.

Puis, il observa en alternance Ethan et Drake. Les deux «pas conjoints» se fixaient intensément. Ce qu’il y avait autour ne semblaient pas les intéresser. Le kitsune, toujours en apprentissage, dût remettre ces conceots en ordre.

« Ainsi…passer beaucoup de temps avec quelqu’un, toujours la regarder avec un drôle de regard, sentir la même odeur le lendemain matin, passer souvent la nuit chez elle, d’avoir des objets d’elle sur soi ou dans son bureau….»

Yuji s’arrêta dans sa réflexion pour «analyser» Ethan et Drake qui se regardaient toujours.

«…et aussi le fait de se fixer bizarrement sans arret pendant de longues minutes…ça ne veut pas dire qu’il y a relation amoureuse.»

Le garçon avait pourtant déjà entendu le contraire. Il gonfla ses joues et laissa échapper un bref soupir de confusion.

- …étrange, se dit-il sans se soucier si les deux autres hommes pouvaient l’entendre.

Puis, il haussa les épaules. Si Ethan le disait, ça devait être vrai.

- D’accord Wilson-senseï ! dit-il à son patron, si vous le dites.

Ses oreilles de renard remuèrent joyeusement. Ethan souria.

- Et aussi, pas que ça me dérange, mais, comme on en a déjà discuté, tu devrais ranger tes oreilles, au cas où quelqu’un d’autre arriverait.


-Are* ? (* traduction : «Hein ?»)

- Mais non, elles sont trop mignonnes!, lança Drake

Yuji plaça ses mains sur sa tête. Effectivement, ses oreilles étaient sorties ! Il fit un vif bruit aigu de surprise et se précipita sous son bureau. En un instant, ses oreilles avaient disparues. Cependant, il s’en voulait d’avoir ainsi baissé sa garde.

«Bacca ! * (*traduction : «Imbécile»). Je peux pas croire que Varner-san m’a vu ! Il va peut-être marqué !? »

-C'est ce que tu as proposé à Atara comme numéro?

… ou peut-être pas. En appuyant ses mains sur le bord du bureau, Yuji releva sa tête jusqu’au niveau des yeux. Pendant quelques secondes, son regard fusillait Drake. Cela disparu presque aussitôt pour faire place à un sourire trop grand et joyeux.

- Varner-san ! dit-il avec légerté, tu n’as toujours pas prit ton café. Récale-toi !

Drake prit alors une gorgée du café pour la recracher aussitôt. L’espiègle kitsune éclata de rire.

- C’est ça que je luis ai proposé à Atara-san ; dégustation de mes œuvres culinaires. Qu’en penses-tu ?

- Sale petit renard! Tu vas finir en foulard…

À la réplique de Drake, le rire de Yuji s’arrêta pour faire place à un large sourire et de petits yeux malicieux. Il lança sur un ton mieilleux et moqueur ;

- C’est quand tu veux Varner-san…

Puis, brusquement, une idée traversa l’esprit du kitsune.

- Oh ! Je sais ce que vous êtes tous les deux ! Des…

Il prit une pausa, car le terme lui échappait.

-….comment Atara-san m’a déjà dit ça déjà ? marmonna-t-il,…ah oui !

Avec une nouvelle expression joyeuse, il lança fièrement ;

- F**- friends !
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Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] Vide
MessageSujet: Re: Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] EmptyDim 22 Mar - 16:32

J’étais sélectif quant à mes fréquentations et mes sorties. Je ne participais pas nécessairement à chaque événement public, contrairement à beaucoup d’autres de mes compatriotes, qui sautaient sur l’occasion pour aller se pavaner et se juger mutuellement. Bien que ma présence serait toujours appréciée et nécessaire, je préférais choisir judicieusement mes apparitions. J’avais d’autres choses à faire. Des personnages à créer, des histoires à raconter, des vies à changer… En même temps, le fait de ne pas aller partout rajoutait de poids et de l’importance à chaque sortie que je faisais.

Et quand je n’avais pas le moral, je devenais encore plus ermite. Je me disais que je consacrerais à mes écrits, mais généralement ce que je faisais était tout sauf écrire. Et, quand je réussissais finalement à écrire quelques lignes, je devenais super critique de tout et je n’étais jamais satisfait. Je l’avais surtout vu quand Drake et moi on ne parlait plus. Je n’étais plus capable de rien. Je ne comprenais plus rien. Bon d’accord, ce dernier point n’était pas vrai. Je comprenais encore tout, même quand je ne me forçais pas, je comprenais tout. Mais sans Drake, je ne voulais plus me dépasser.


-Ah bon ?

Je ne répondis pas, je regardais encore Drake, cherchant un changement dans ses yeux ou dans son visage me permettant de le questionner, me permettant de le confronter à ses contradictions. Chose que je ne me permettais plus maintenant que lorsque j’avais vraiment des preuves tangibles, par peur de le faire fuir encore. Me rattacher à du concret, à des faits, c’était toujours gagnant quand j’avais peur de quelque chose. Les pensées de Yuji me firent sourire malgré moi. Si je trouvais qu’il nous appelaient des conjoints pour aucune raison valable, voilà qu’il m’en donnait plusieurs sans même s’en rendre compte. C’était vrai que nous avions l’air d’un couple quand on décortiquait ainsi chacune de nos actions, chacun de nos moments ensemble. Comment expliquer à Yuji tout ce qui se passait entre moi et Drake? Comment bien lui faire comprendre toutes les subtilités des relations humaines?

- …étrange. D’accord Wilson-senseï ! Si vous le dites.

J’étais content que Yuji ne pose pas plus de questions. Je n’avais pas le temps de mettre mes pensées en ordre pour lui expliquer les rouages des différents stades d’engagement entre deux personnes. Mon discours serait confus. Yuji me questionnait souvent sur des sujets divers, mais il était patient et écoutait avec beaucoup d’intérêt ce que je lui disais. Il acceptait généralement mes explications, sans plus de questions. Vu la nature de notre relation, j’étais vraiment comme un enseignant, un maître, pour lui et il aimait quand je lui partageais mon savoir. Et j’adorais le faire.

Drake ne répondit pas.
Drake ne bougea pas.
Drake ne sourcilla même pas.

J’avais envie d’aller le secouer, de le pincer. Était-il possédé? Était-il toujours conscient? Faisait-il un AVC? J’hésitais entre être inquiet pour lui et être fâché contre lui.


-Mais non, elles sont trop mignonnes!

Oh, mais pour répondre à ça, il avait retrouvé sa voix! J’étais définitivement fâché contre lui.

Yuji se sauva sous son bureau et je l’entendis se flageller mentalement. Il avait peur d’avoir brusqué Drake. Ils savaient mutuellement l’existence de la magie, mais j’avais oublié qu’ils ne savaient pas tout l’un de l’autre. C’était vrai que c’était bien la première fois que Yuji montrait ses traits de kitsune à Drake. Il était adorable de s’en préoccuper.


-Roh, allez, ne t’en fais pas pour Drake, Yuji. Ça en prend plus que ça pour l’impressionner!

-C'est ce que tu as proposé à Atara comme numéro?


Je ne savais pas à quoi Drake faisait référence, mais j’avais juste assez de matériel pour comprendre quand même. Je me demandais aussi quel genre de numéro au Velvet Dream Yuji voudrait faire et je me mis à réfléchir rapidement à différentes options. J’avais volontairement mis une distance physique entre moi et Drake. En temps normal, je me serais tenu plus près de lui que de Yuji, mais cette fois non. Je voulais faire comme s’il n’était pas là, comme il le faisait aussi.

-Varner-san ! Tu n’as toujours pas pris ton café. Régale-toi !

Vu le ton enjoué et espiègle de mon assistant, ça n’annonçait rien de bon pour Drake. Je croisai mes bras sur ma poitrine en regardant attentivement Drake prendre sa gorgée de café. Quand il la recracha, j’éclatai de rire et reportai rapidement mon attention sur Yuji.

-C’est ça que je lui ai proposé à Atara-san : dégustation de mes œuvres culinaires. Qu’en penses-tu ?

-Sale petit renard! Tu vas finir en foulard…


La poésie des paroles de Drake était douce à mes oreilles, mais je ne lui en fis pas la remarque, parce que je préférais faire comme si je l’ignorais. Moi aussi, je pouvais décider de sélectionner quand je répondais.

-C’est quand tu veux Varner-san…

Je me dirigeai vers la machine à café, en contournant Drake à mon tour, et me préparai une tasse.

-Oh ! Je sais ce que vous êtes tous les deux ! Des… comment Atara-san m’a déjà dit ça déjà ?

Son hésitation, et le fait que ça venait d’Atara, ne me disait rien qui vaille. Je revins à ses côtés avec mon breuvage, en ignorant encore soigneusement Drake.

-...ah oui ! F**- friends !

Je failli recracher ma première gorgée de café. C’était définitivement malaisant. Je ne savais pas comment bien gérer la situation, mais j'y vis une opportunité savoureuse. J’avais répondu en premier tout à l’heure, pour faire plaisir à Drake, et, vu son silence, il avait quand même l’air mécontent de ce que j’avais dit. Je n’allais pas répondre cette fois et j’allais plutôt le laisser gérer le tout. Je me raclai la gorge et mon ton était faussement mielleux.

-Je suis sans mots. Dis-nous donc, Drake, ce que tu en penses…?

Je me savais sarcastique. Je battis des cils rapidement plusieurs fois avec un petit sourire. Mon sourire n’était aucunement sincère, j’imaginais bien que ce qui s’en dégageait vraiment était de l’agressivité. Je pris une longue et lente gorgée de café, en regardant finalement Drake et en attendant qu’il daigne nous répondre.
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MessageSujet: Re: Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] EmptyMer 15 Avr - 18:34

Conjoint. Petit ami à la limite, mais conjoint? Notre relation était-elle officielle sans que je sois au courant? Devais-je me préparer à une demande en mariage? Je n'arrivais pas à me calmer. Je connaissais toutes les justifications et j'avais emprunté le chemin des excuses et de la minimisation assez souvent pour ne plus avoir à réfléchir quand je voulais éviter de le faire, mais le naturel de Yuji m'avait fait un choc. L'habituel malaise d'Ethan sur le sujet ne m'avait qu'enfoncé davantage.

Ethan s'était chargé de répondre, comme je l'y avais silencieusement forcé. Yuji avait accepté l'information sans la discuter. L'événement avait vite été classé. J'aurais dû être satisfait. Mais j'étouffais.

Depuis notre éloignement, je n'arrivais plus aussi bien à contrôler ce qui concernait Ethan. Je m'inquiétais plus rapidement de ses silences et j'observais davantage ses réactions quand nous rencontrions un désaccord. Je remarquais facilement quand il ne tenait pas compte de mon avis – Le faisait-il plus souvent qu'avant? – et quand il était occupé avec d'autres gens. Et je réfléchissais encore plus qu'avant à tous ces aspects. J'avais l'impression qu'Ethan m'échappait. Je m'attendais à une nouvelle dispute brutale, à une nouvelle absence prolongée. Et je lui en laissais la responsabilité. Je me plaçais toujours dans une position inatteignable ou facilement défendable. Je pouvais lui retourner chaque blâme si je le voulais. Tant que j'avais quelque chose à lui reprocher, je trouvais une forme de sécurité.

La distraction apportée par la blague de Yuji avec le café, puis par sa bonne humeur, me permit de retrouver une attitude plus confortable. Faire semblant que rien n'était grave restait ma ma manière préférée de vivre, mais les gens étaient toujours tellement enthousiastes de casser mon délire.

Je ris à la conclusion de Yuji sur mon statut de fuck friend avec Ethan. Je n'y trouvais pas vraiment d'humour, mais il fallait bien réagir au ridicule de la situation. Atara Lackey avait un avis sur nous, elle aussi. Comme c'était gênant. Les gens trouvaient bien peu de sujets de conversation. Yuji semblait avoir un réel besoin de nous définir et j'allais lui en faire la remarque quand Ethan prit la parole pour me forcer à répondre directement à la question. Je lui retournai un regard ennuyé et perplexe. À quoi jouait-il? S'il tenait à offrir une analyse, qu'il le fasse!

Ma mauvaise foi venait souvent à bout de sa très longue patience. Pour quelqu'un de si intolérant aux moindres petits défauts des gens, il laissait passer énormément d'affronts sans réagir. Je lui en faisais souvent la remarque. Il disait qu'il n'avait pas le temps de s'investir dans des conflits avec des interlocuteurs qui ne valaient pas son intelligence. Je prenais donc comme autant de compliments chacune de ses piques. Je devinais que je l'avais encore fâché, entre ses expressions faciales et la confrontation détournée qu'il lançait devant Yuji. S'était-il attendu à ce que je prenne la responsabilité d'éduquer son assistant quand il nous avait pensé conjoints? C'était à lui d'agir, parce que c'était d'abord à lui de laisser comprendre à Yuji que nous n'avions jamais formé un couple. Et de rappeler qu'il acceptait que ça ne change pas, d'aucune manière.

Ethan voulait me forcer à répondre à une question gênante, probablement pour se venger de mon silence quelques minutes plus tôt. Comme c'était délicat de sa part! Ne savait-il pas encore qu'à ce type de jeu il finissait toujours dans le rôle le plus triste? Moins dix points pour le grand dieu de la connaissance!

-Atara a tout compris, c'est exactement ce que nous sommes. Je ne vois pas en quoi c'est si compliqué à expliquer, dis-je en direction d'Ethan, les sourcils levés innocemment. Enfin, c'est pas un secret que j'ai plusieurs amis de cette catégorie, ajoutai-je avec un sourire trop joyeux pour être naturel.

J'en avais marre de Yuji et de ses questions. Marre d'Ethan et de ma panique, surtout.

-Maintenant que j'ai rempli mon travail de livreur de téléphone et que j'ai illuminé votre journée de ma présence, je peux partir. J'ai des clients qui m'attendent, et le café est imbuvable ici, dis-je avec un clin d'oeil à Yuji.  

Je m'avançai et déposai un rapide baiser sur la joue d'Ethan.

-Bonne journée, conjoint!

La blague était déplacée, j'en avais pleinement conscience. Mais l'insulte était une nécessité, après toute cette scène. Un dernier sourire à Yuji, puis un regard à Ethan, plus pour lui montrer que je ne me démontais pas que pour observer ses réactions, et je partis en feignant une jovialité que j'étais loin de ressentir.

Même les photos de ma cliente en  nuisette et boa ne me firent pas sourire. Ni le mot de passe de son mari : ''iluvtits2''. Ni même les multiples regards de biais de la petite dame vers mon t-shirt. Je guettai mon téléphone tout l'après-midi avec mauvaise humeur. Aucun message d'Ethan. Je ne lui écrirais évidemment pas le premier.
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MessageSujet: Re: Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] Le cerveau, le renard et le débile [Terminé] EmptyJeu 7 Mai - 15:41

Il avait ri. Qu’est-ce qu’il trouvait de drôle dans tout ça? Pourquoi quand quelqu’un nous demandait si on sortait ensemble ça le mettait en colère mais quand on disait qu’on ne faisait que coucher ensemble c’était amusant? Ce que j’aurais donné pour avoir accès aux pensées de Drake. Son regard ennuyé me fit plaisir. Depuis tout à l’heure, je ne jouais aucun jeu. Tout ce que j’espérais était une réaction de sa part. Je n’avais eu que silence et indifférence, mais voilà que ses yeux m’exprimaient enfin une émotion.

-Atara a tout compris, c'est exactement ce que nous sommes. Je ne vois pas en quoi c'est si compliqué à expliquer.

Je levai les yeux en ciel en secouant la tête de gauche à droite et prit une autre gorgée de mon café. Il me fatiguait.

-Enfin, c'est pas un secret que j'ai plusieurs amis de cette catégorie.

-Mouaisc’estça.


J’avais marmonné en soupirant, je ne pensais pas que les autres avaient pu m’entendre. Drake recommençait son petit jeu. Il faisait encore comme s’il n’y avait rien de grave et que tout pouvait être pris à la légère. Il évitait la discussion, après avoir lancé plusieurs pointes sous son humour de circonstances. Et il s’en sortait encore en feignant l’indifférence. C’était lassant et j’en avais marre. J’allais le confronter sur l’incohérence de ses propos face à ses actions, mais il me devança.

-Maintenant que j'ai rempli mon travail de livreur de téléphone et que j'ai illuminé votre journée de ma présence, je peux partir. J'ai des clients qui m'attendent, et le café est imbuvable ici.

Puis, il me donna un baiser sur la joue. Je lui offrit en retour l’air le moins joyeux et le plus perplexe que je pouvais afficher.

-Bonne journée, conjoint!

Je ne répondis rien. Je levai une fois de plus les yeux au ciel en secouant la tête. Il était terrible quand il voulait. Je le regardai partir de son pas léger et bien que j’avais envie de repartir dans mon bureau immédiatement et d’y claquer la porte, je ne pouvais pas le faire puisqu’il y avait Yuji de présent et parce que je ne voulais pas donner l’impression à Drake qu’il avait gagné. Il n’avait rien gagné. Il ne pouvait pas gagner en sortant quelques répliques agressives et insultantes et se sauver ensuite. Ce n’était pas comme ça qu’on gagnait des guerres. Surtout pas contre moi. Mais est-ce que ça valait vraiment la peine de continuer la scène ici et maintenant? Non. Fuck it. Drake voulait partir et jouer les indifférent, alors qu’il le fasse. J’avais une grosse journée devant moi et je n’allais pas la mettre sur pause pour ses enfantillages.

Je reportai mon attention sur mon assistant et je remarquai seulement à ce moment son accoutrement. Il avait dû aller à une autre soirée bien arrosée et en était reparti dans la hâte avec les mauvais vêtements.  J’avais pris Yuji sous mon aile et je l’avais nommé mon assistant parce que je le trouvais fascinant. Les kitsune étaient intéressants en tant que créatures, d’abord, et Yuji avait un passé particulier également. Je connaissais son espèce parce que j’avais lu et entendu beaucoup de choses sur celle-ci, mais je n’avais jamais pu en côtoyer de près. J’avais vu une belle occasion d’approfondir mes connaissances sur ces créatures tout en faisant une bonne action. Je lui posais des questions sur ses pouvoirs, son passé, ses attentes et bien d’autres sujets. Et lui aussi me posait des questions dans le même genre et nous échangions ainsi longuement. Il était de bonne compagnie et très agréable à côtoyer. Et j’aimais avoir un public, naturellement. Je lui donnais des renseignements sur ses pouvoirs, je répondais à ses questions et je lui donnais des conseils pour la maîtrise de ses dits pouvoirs. Il y avait beaucoup de travail à faire pour qu’il devienne un citoyen modèle, moderne et adapté en société, mais j’aimais les défis. Et je trouvais que Yuji en valait la peine.

Je fis un grand sourire à Yuji. Je devais réchapper un peu la situation.


-Le coup du café, c’était hilarant. Et… Désolé que tu aies dû assister à ça… même si je ne sais pas vraiment ce que c’était… mais bon!

J’allai me faire une nouvelle tasse de café, puis me dirigeai vers mon bureau et m’arrêtai dans le cadrage de porte pour me retourner vers mon assistant.

-Je me souviens juste que j’ai plusieurs rendez-vous aujourd’hui, mais j’ai oublié quoi et à quelle heure, donc je compte sur toi pour me ramener dans cet espace-temps aux bons moments. Merci.

Je faisais comme si ne rien était aussi, mais j’étais vraiment en colère contre Drake. Je refermai la porte doucement derrière moi et allai m’installer à nouveau devant mon ordinateur pour reprendre l’avancement de mes histoires.
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