Les Dieux de New York
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Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé]

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Christian C. ReaverChristian C. Reaver


Messages : 476
Emploi/loisirs : À la tête d'une grande agence de rencontres


Feuille de personnage
Phobie: Mal paraître
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Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé] Vide
MessageSujet: Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé] Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé] EmptyDim 20 Jan - 20:07

Pourquoi ma vie allait-elle toujours mal? Je fermai mon téléphone pour arrêter de me repasser les photos que je regardais depuis la veille. Psyché avait un amant. Et elle l'avait mal choisi. Le choc de son infidélité commençait à se dissiper, mais je me demandais toujours comment elle avait pu s'éloigner après tous mes efforts pour conserver magiquement une illusion d'harmonie entre nous. Ayant grandi parmi les dieux, je ne me faisais pas d'idées sur la monogamie : le désir et l'amour n'étaient pas gages l'un de l'autre. C'était le mensonge de mon épouse qui me bouleversait réellement. Je doutais maintenant de l'honnêteté de ses sentiments pour moi. Me trompait-elle déjà quand nous étions tous deux amoureux? Aimait-elle cet homme de qui elle partageait le lit? Psyché m'échappait. La possibilité de son abandon me donnait le vertige, mais je ne savais pas à quel point j'étais prêt à utiliser la magie pour la retenir. J'étais toujours celui qui faisait le plus d'efforts.

Un employé d'une agence de pub avec laquelle nous faisions régulièrement affaire avait pris rendez-vous avec moi, alors que c'était habituellement Peach qui s'occupait de la visibilité de l'entreprise. Il m'avait révélé sa liaison avec ma femme en poursuivant presque dans la même phrase avec du chantage. Il ne mentait pas au sujet des photos compromettantes; j'en avais eu la preuve quand je les avais reçues après l'avoir hypnotisé magiquement pour qu'il me les envoie et détruise ses copies ensuite. Je reconnaissais bien la stupidité de ma femme : sur toute la population de New York, elle avait choisi une personne qui voulait profiter d'elle. Son amant lui avait téléphoné devant moi pour mettre fin  à leur aventure, prétextant un lourd sentiment de culpabilité. Il avait ensuite quitté son emploi pour se réorienter dans un domaine qui ne toucherait plus mon entreprise, convaincu de ne jamais avoir même respiré le parfum de Peach.

Je venais encore de marcher sur ma fierté et ma conscience pour maintenir un semblant d'équilibre. J'avais évité ma femme - et tout le monde -  toute la journée, enfermé dans mon bureau. De toute manière, elle ne semblait pas d'humeur. Je ne me demandais pas pourquoi. Elle m'avait salué avant d'aller rejoindre des amis et je l'avais embrassée en lui souhaitant une bonne soirée. Pour l'instant, je ne voulais pas la confronter ni qu'elle se doute de mon implication dans la rupture de son amant avec elle.

Après avoir jeté un œil sur l'aire commune pour m'assurer qu'elle était vide, je me servis un verre de rhum, gardant mon téléphone face contre le bureau, comme si le mouvement pour le retourner allait m'empêcher de l'ouvrir pour regarder de nouveau les photos. Je me fis croire que les dossiers sur lesquels je n'avais pas travaillé de la journée m'intéressaient. Je redéposai mon téléphone plusieurs fois avant d'avoir terminé d'entre mon code de sécurité. En prenant une gorgée de mon quatrième verre, j'entendis quelque chose tomber hors de mon bureau. Je pris soin de dissimuler mon verre derrière mon ordinateur avant de sortir.


-Je ne t'ai pas entendu revenir, dis-je en me penchant pour aider Raphael à réunir les papiers éparpillés autour de son bureau. En fait, je me demandais si tu étais sorti avec Peach – elle allait à une soirée avec ses milliers d'amis.

Je remarquai l'heure tardive sur l'horloge murale de très mauvais goût choisie par les employés et je retournai vers mon bureau, pour vite en ressortir avec la bouteille de rhum. À cette heure, il ne restait toujours que Raphael. J'avais appris, après ces quelques années à le côtoyer, qu'il traitait son travail comme une sorte de béquille pour son équilibre. Le concept était loin de m'être étranger. Raph revenait souvent en soirée quand il avait besoin de se changer les idées. Il trouvait toujours comment contourner mes questions, même quand j'utilisais mon pouvoir, quand je m'intéressais trop à ses problèmes.

-À travailler si tard, tu mérites un peu de réconfort, lui lançai-je de la porte en secouant un peu la bouteille avant de rebrousser chemin.

Je jetai par terre le coussin décoratif de la causeuse dans mon bureau. Je rencontrais habituellement nos associés dans ce petit coin salon près de la grande fenêtre teintée qui donnait sur la ville. Je sortis un verre pour Raphael et je déplaçai le mien sur la table près de la causeuse avant de m'asseoir.


-Je me pensais seul, comme tu peux le constater, dis-je, désignant d'un signe de tête mon verre déjà plein, en lui versant le sien. Qu'est-ce qui t'a fait revenir?

J'espérais ne pas avoir à forcer pour savoir la vérité. Je m'adressais à mon ami de manière joviale, et sa présence me réconfortait après les dernières heures assez difficiles, mais je ne me sentais pas la patience de contourner ni la volonté de me justifier l'usage de la magie pour l'amener à parler.
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MessageSujet: Re: Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé] Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé] EmptyLun 22 Avr - 18:11

Si Peach avait longtemps été la raison pour laquelle j’aimais venir travailler, les choses avaient changées avec le temps. Ne me méprenez pas, je la trouvais encore tout aussi magnifique et attirante, je me perdais toujours aussi longtemps dans ses yeux, mais ce n’était plus sa voiture que je surveillais dans le stationnement, ce n’était plus son profil que j’observais à la dérobée, ce n’était plus dans son bureau que je m’introduisais tard le soir et ce n’était plus son parfum qui m’enivrait le plus. Depuis un certain temps, il y avait quelque chose de plus avec Christian. C’était arrivé lentement un peu avant le baiser du bal en blanc, au détour de différentes conversations, mais c’était pire depuis ce baiser. Je ne réussissais que rarement à me le sortir de la tête. J’essayais de comprendre pourquoi ce baiser me troublait autant, pourquoi cet homme me fascinait davantage et pourquoi il me plaisait de plus en plus. Je n’arrivais pas à le comprendre et ça me faisait y penser encore plus. J’étais vraiment pris dans un drôle de cercle vicieux. C’est pourquoi je travaillais autant, pour me sentir moins coupable de passer le plus clair de mon temps à penser à lui. Si j’étais au bureau, c’était normal que je pense à mon patron. J’avais même réduit considérablement ma vente de drogues, comme je travaillais plus à l’agence et avais moins de temps pour le reste.

Ce soir-là, j’allais en mission de reconnaissance sur le terrain, à la recherche d’un nouveau démon à torturer. Depuis la trève avec Matt T. Fowl, je n’avais que pris des démons à torturer pour un jour ou deux, mais je commençais à m’ennuyer de le faire sur une longue période de temps, sans que le démon puisse comprendre d’où venait réellement la menace, alors j’espérais trouver la perle rare aujourd’hui, en allant dans les endroits les moins bien cotés du quartier Grey, à la recherche de la racaille puante et morne parfaite. Il me fallait un démon quand même puissant, mais avec peu d’amis. Un avec un passé trouble et pas complètement réglé, mais avec une intelligence au-dessus de la moyenne aussi. Cependant, j’étais tellement dans ma tête que j’avais marché en direction du quartier Helheim. Une fois à mi-chemin, j’étais retourné sur mes pas en me maudissant. Je n’allais pas réussir à me concentrer sur autre chose ce soir encore, il valait donc mieux retourner au bureau pour continuer les dossiers que j’avais commencés plus tôt. Je passai par l’arrière du bâtiment, puisque c’était plus rapide.

Après une heure de travail, je voulu m’installer plus confortablement sur ma chaise et je fis tomber une pile de dossiers et plusieurs articles de bureau avec mon coude. Je regardai quelques instants les papiers et les trombones répandus au sol en me demandant si ça valait la peine de les ramasser, puis je grognai en me levant. Je sursautai quand je vis Christian sortir de son bureau et venir vers moi pour m’aider à remettre de l’ordre. Je lui frôlai volontairement la main en ramassant une page en même temps que lui. Je lui fit un clin d’oeil et un grand sourire.


-Content de te voir.
-Je ne t'ai pas entendu revenir. En fait, je me demandais si tu étais sorti avec Peach – elle allait à une soirée avec ses milliers d'amis.
-Non je ne suis pas sorti avec Peach, j’avais des trucs à faire et, honnêtement, elle n’était pas vraiment d’une humeur joyeuse aujourd’hui, alors je n’avais pas trop envie de la supporter davantage.


Il repartit dans son bureau et je finis de mettre tout en ordre sur mon bureau.

-À travailler si tard, tu mérites un peu de réconfort.
-Je ne dis jamais non à ce genre de réconfort.


Je le suivis sans hésitation dans son bureau et m’installai à ses côtés, en angle pour être plus face à lui et mais en même temps juste assez proche pour que nos genoux se touchent. J’avais également un bras sur le dossier de la causeuse, pour que ma main se retrouve tout près de la nuque de Christian, l’autre tenant mon verre. J’étais définitivement plus dragueur qu’avant, depuis le bal en blanc. Bien que je restais très professionnel et subtil en présence d’autres gens, quand nous étions seulement tous les deux, je faisais un peu exprès pour pousser la limite. Je me tenais toujours un peu trop près de lui, je faisais des sous-entendus à nature sexuelle, je le touchais le plus souvent possible que ce soit le cou, le bras, l’épaule, parfois même le torse pour replacer sa cravate ou la tête pour replacer une mèche de ses cheveux. Je lui apportais souvent un café ou un thé sans même qu’il ne l’ait demandé, j’avais pour lui différentes attentions, je lui laissais des mots sur son bureau, je m’assurais de sa présence à différents évènements avant de confirmer la mienne. Je lui envoyais des images drôles, remplies de messages compris seulement par nous deux, je l’identifiais dans d’autres, je lui partageais mon quotidien sur Snapchat, que ce soit ma nourriture ou mon entraînement, je lui faisais parfois même choisir mes vêtements. Tout ceci avait l’air banal,mais le tout mis ensemble, je me savais peu subtil, à la limite du harcèlement même peut-être, et je m’en foutais. Depuis notre conversation concernant le baiser du bal en blanc, parce que Christian était encore étrange plusieurs semaines plus tard et je l’avais confronté, il avait alors dit que c’était simplement à cause des phéromones, j’avais approuvé et fait comme si de rien était, mais j’avais senti au fond de sa voix et dans son non-verbal qu’il ne disait pas la vérité. J’avais l’impression que le baiser l’avait troublé vraiment plus qu’il ne voulait le dire. Je voulais donc tester ma théorie depuis, ce qui expliquait toutes les actions de flirt que je faisais depuis. Et Christian était souvent mal-à-l’aise lorsque j’étais en mode drague, alors ma théorie se confirmait un peu toute seule.

-Je me pensais seul, comme tu peux le constater. Qu'est-ce qui t'a fait revenir?

J’hésitais à lui répondre. Je ne voulais et ne pouvais pas tout lui révéler de mes passes-temps et de ma nature, alors je ne savais pas trop quoi lui dire. Je pris donc une longue gorgée de mon verre avant de répondre. Puis, je me passai un main dans les cheveux en soupirant avant de répondre :

-J’étais sorti pour essayer de m’amuser, mais mes pensées se tournaient toujours vers le travail. Je pensais à un dossier en particulier et je ne pouvais complètement en profiter, alors j’ai juste abandonné. Et me voici donc…

Avec la main qui était sur le dossier, j’effleurai sa nuque pour me rendre sur son épaule que je serrai légèrement avant de laisser aller ma main sur son torse pour aller replacer le col de sa chemise, qui n’était pas égal des deux côtés. Je laissai ma main longuement sur son torse en la regardant avant de la retourner sur le dossier, toujours en effleurant la nuque, naturellement. Je me déplaçai légèrement le bassin en levant subtilement ma jambe, pour faire comme si je me replaçais, mais je ne faisais en fait que raffermir le contact entre nos genoux, puisque le mien était désormais à demi sur celui de Chris. Je pris une autre gorgée de mon verre, nonchalamment.

-Et toi? Qu’est-ce qui te gardes ici aussi tard?
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Christian C. ReaverChristian C. Reaver


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MessageSujet: Re: Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé] Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé] EmptyMar 30 Avr - 17:30

Je restais souvent tard au bureau pour éviter Psyché, mais elle s'absentait aussi pour des activités avec ses trop nombreux amis et pour ses implications dans des comités dont je n'avais pas retenu tous les noms. Je n'avais pas remarqué que nous passions de moins en moins de temps ensemble, trop concentré à l'éviter pour voir son éloignement. Avait-elle décidé de mettre une distance entre nous? Était-ce arrivé naturellement? Psyché ne me manquait pas, et ce n'était pas la perte de sa personne qui me faisait peur. Je ne voyais juste pas en quoi la fin de notre couple pouvait m'être bénéfique. Mon entreprise dépendait de notre bonheur apparent mais, plus encore, la sécurité que je trouvais dans la certitude de notre union, même sans amour pour ma femme, me permettait de conserver une sorte d'équilibre. Après tout, qui d'autre que Psyché m'avait aimé? Je doutais encore de l'affection réelle de ma mère. Je ne comptais pas sur celle de Mars s'il apprenait que j'étais son fils; je ne correspondais pas plus à ses idéaux qu'à ceux de Vénus. Vulcain m'avait déjà prouvé qu'il ne voulait pas être mon père. De toutes mes maîtresses, aucune n'avait essayé de voir au-delà des apparences. Après toutes ces années, il ne me restait toujours que Psyché, mon triste prix de consolation.

Découvrir l'amant de Psyché avait fait naître en moi un sentiment de danger qui ne s'effaçait pas, même après avoir mis fin à leur relation. Mon épouse me mentait. Me mentirait certainement encore. Elle pouvait partir. J'avais repoussé un obstacle, mais il allait en venir d'autres. Il fallait que je parle à Psyché, peut-être avec mon pouvoir de persuasion. Ou que je la laisse partir.

La présence de Raphael me permit de me distraire. Je ne pouvais pas régler mon problème ce soir, surtout parce que je ne voulais pas prendre de décision à ce sujet sur un coup de tête.


-Non je ne suis pas sorti avec Peach, j’avais des trucs à faire et, honnêtement, elle n’était pas vraiment d’une humeur joyeuse aujourd’hui, alors je n’avais pas trop envie de la supporter davantage.

Je réprimai un sourire de satisfaction. Plus que l'effet de la rupture de l'amant de Psyché, l'attitude fermée de Raphael à l'égard de ma femme me faisait plaisir. Il n'y avait pas si longtemps, il aurait essayé de lui remonter le moral.

-J’étais sorti pour essayer de m’amuser, mais mes pensées se tournaient toujours vers le travail. Je pensais à un dossier en particulier et je ne pouvais complètement en profiter, alors j’ai juste abandonné. Et me voici donc…

-Tu dois avoir un patron trop sévère et…


La sensation de la main de Raphael sur ma nuque m'interrompit. Je restai silencieux et immobile pendant son invasion de ma bulle personnelle, mais je ne fis ni ne dis rien pour le décourager, comme chaque fois qu'il se permettait des gestes un peu déplacés. Ces derniers mois, il s'était montré de plus en plus tactile avec moi, visiblement par exprès. Il me faisait régulièrement sentir son attirance, même si nous nous étions mis d'accord pour blâmer les phéromones magiques pour nos rapprochements du bal en blanc. L'attitude de Raphael ne m'aidait pas à le garder à distance. Je sentais que je n'avais qu'un signe à donner pour que notre relation évolue de manière plus physique, et je mettais tous les efforts pour feindre l'inertie. Je ne voulais pas que les choses changent, et je ne voulais pas qu'elles restent les mêmes. Je paniquais.

Raphael était un de mes rares amis. Même si notre relation s'était bâtie sur mes mensonges, même en craignant continuellement d'être découvert et même en vivant dans l'angoisse de l'attente du moment lourd de trop qui allait le faire fuir, j'avais besoin de lui. Contrairement à Psyché qui jouait le rôle de béquille, Raphael me tirait vers l'avant. Parfois durement, il me faisait avancer. Je ne voulais pas risquer de le perdre pour une histoire d'attirance. Je savais comment je traitais mes maîtresses. Et ma femme.


-Et toi? Qu’est-ce qui te garde ici aussi tard?

Je soupirai. Je n'étais pas prêt à parler de Psyché. Raphael allait comparer sa tromperie avec la mienne et probablement conclure que nous n'étions pas heureux ensemble. Il avait tenu des discours de ce goût quelques fois, même sans reproches concrets à faire à Psyché. Il n'avait pas tort, mais il manquait de nuance, notamment parce que je ne lui donnais pas toutes les informations. Je n'accepterais pas que quelqu'un d'autre me pousse à quitter Psyché. Je voulais attendre, attendre jusqu'à ce que le problème disparaisse de lui-même.

-Je préférais m'ennuyer ici que chez moi. Enfin, maintenant, je ne m'ennuie plus, lui dis-je avec un demi-sourire. Oh et j'espère que ça ne te dérange pas que je te détourne de ton important dossier.
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MessageSujet: Re: Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé] Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé] EmptySam 18 Mai - 18:25

Je n’avais pas vraiment l’habitude de flirter, en fait. Quand j’étais au paradis, les occasions étaient rares. Les anges étaient des créatures occupées qui avaient chacun des tâches bien précises à exécuter selon leurs compétences et leurs expertise. Entre gérer les prières des mortels, bénir les nouveaux-nés, visiter certains humains plus privilégiés pour transmettre des messages, faire des alliances et surtout, faire la guerre aux démons, il ne restait plus énormément de temps pour la vie sociale. Et, bien qu’il y avait souvent des soirées et des bals pour le simple plaisir d’en faire, le flirt n’était pas une priorité. Comme les anges n’avaient pas vraiment beaucoup de temps pour se faire la cour, ils allaient droit au but et voyaient ce que ça donnait au final. Il n’y avait pas d’échanges subtils de textos, de premier rendez-vous et encore moins d’attendre au septième avant de s’embrasser. Un ange en abordait un autre parce qu’il le trouvait séduisant, et ce, peu importe le sexe, il lui disait tout en étant très poli et chevaleresque et il espérait que ce soit réciproque. Si ce l’était, ils se trouvaient le nuage le plus confortable pour partager un moment intime d’extase. C’était ce qui m’avait été montré, mais comme il n’y avait pas grand nuage à portée à New York, j’avais dû m’adapter. J’essayais donc de d’harmoniser les manières auxquelles j’étais habitué aux techniques courantes sur Terre et d’être subtil, mais peut-être que je ne l’étais pas du tout en fait. C’était difficile à dire.

Avec mon patron, j’étais donc aussi subtil que possible, à envoyer des signaux clairs, mais sans trop en mettre non plus. Je ne manquais pas une occasion de pouvoir démontrer mon intérêt, mais je n’étais pas non plus déplacé. Depuis que j’avais commencé mes manœuvres, Chris avait eu plusieurs occasions de me dire non ou du moins de me dire qu’il ne trouvait pas mon comportement approprié, mais il ne les avait pas prises. À chaque fois que je lui disais qu’il était beau, chaque fois que je fermais la porte de son bureau en disant qu’on était enfin seuls ou chaque fois que je le touchais, il aurait pu me dire d’arrêter. Surtout que, de nous deux, je n’étais pas celui en position d’autorité. Chris avait donc plusieurs moments et moyens de me repousser, mais il ne le faisait pas. C’est pourquoi je continuais mon petit manège. Si j’avais senti que Chris n’était aucunement intéressé ou s’il me l’avait clairement dit, j’aurais cessé tout de suite. J’étais intéressé par lui, mais je ne n’étais pas obsédé.


-Tu dois avoir un patron trop sévère et…

La pause que Chris prit fut si satisfaisante que je sentis une brûlure irradier dans ma poitrine. Je dus me retenir de ne pas rire de contentement. Je ne doutais pas de ma beauté, mais c’était particulièrement plaisant de savoir que l’effet recherché était atteint. Un signe de plus que je ne le laissais pas indifférent et qu’il n’y avait pas que les phéromones à blâmer au bal en blanc. J’attendis la fin de sa phrase, mais elle ne vint jamais. Autre signe qui me remplissait de bonheur. J’aurais dû faire une liste de toutes les fois où il me confirmait sans le savoir ma théorie sur notre attirance respective. Je savais que je jouais avec le feu, mais c’était comme plus fort que moi.

Quand je le questionnai sur ses raisons de rester tard au bureau, je le sentis se tendre. Je ne compris pas pourquoi. Je n’avais pas vraiment parlé à Peach aujourd’hui, parce qu’elle était d’une humeur massacrante et que je n’avais pas envie de la subir, alors je ne savais pas ce qui s’était passé entre eux. Mais il y avait clairement quelque chose. Pas que ce soit inhabituel que Chris reste tard au bureau, mais plutôt qu’il ne veuille pas vraiment en parler.


-Je préférais m'ennuyer ici que chez moi. Enfin, maintenant, je ne m'ennuie plus.

Il m’offrit ce sourire qui me faisait fondre. Je dus me mordre l’intérieur des joues pour ne pas l’embrasser.

-Oh et j'espère que ça ne te dérange pas que je te détourne de ton important dossier.

-Oh, non je crois que je vais m’en remettre. J’espère juste que mon exigeant patron ne me réprimandera pas trop quand il constatera mon retard. S’il le fait, je n’hésiterai pas à te blâmer par contre...


Je pris une dernière grosse gorgée de mon verre et cherchai un endroit où le déposer. J’aurais pu le mettre par terre, mais j’avais peur d’oublier qu’il était là et le briser en me levant. Il y avait une table basse juste à côté de Chris. C’était une manœuvre risquée, mais je devais le faire. Je ne pouvais pas laisser cette occasion passer. Je basculai donc mon poids sur la jambe qui était le plus vers Chris en déposant mon autre pied entre ses pieds et en étirant mon bras vers la table. Ce faisant, je me retrouvais complètement par-dessus Chris. Si je relâchais mon poids, je serais assis sur lui. C'était plus que tentant de le faire. Je pris quelques instants pour faire comme si je cherchais bien la table et que le bras de la causeuse me cachait, afin de prolonger le contact de nos torses et ainsi ne pas mettre mon verre par terre, puis je déposai finalement mon verre sur la table. Je ramenai en fin de compte à contre-cœur mon poids vers l’arrière pour me rasseoir.
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Christian C. ReaverChristian C. Reaver


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MessageSujet: Re: Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé] Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé] EmptyMer 22 Mai - 12:58

Je m'accrochais à mes raisons de ne pas encourager les avances de Raphael, mais il était trop tard depuis plusieurs mois. Je gardais l'illusion de le tenir à distance, mais je répondais à tous ses messages et je n'exprimais pas clairement de refus quand il se montrait plus entreprenant. J'appréciais l'attention qu'il me portait et je n'arrivais pas à poser une limite claire. Aucun dénouement possible ne me convenait. Mes raisons de repousser des rapprochements avec Raphael ne suffisaient pas pour me convaincre de le rejeter. Je n'avais pas envie qu'il s'éloigne.

Je ne me mentais pas au sujet de ma propre attirance envers lui. J'accusais les phéromones pour ce qui était survenu au bal en blanc, mais je ne pouvais les blâmer entièrement. J'étais un dieu; je m'étais montré plus résistant à ce type de magie par le passé. Je n'avais évidemment pas fait part de cette réflexion au principal intéressé.

Comment m'étais-je mis dans cette situation? L'enchaînement des événements m'apparaissait si flou. Depuis que j'avais réalisé que mon amour pour Psyché n'avait toujours été que magique, je m'appliquais à éviter de m'investir auprès de mes maîtresses. J'avais réalisé que ce en quoi j'avais toujours cru était faux, ou du moins très différent de mes certitudes. Je naviguais dans la même panique depuis des années, sans destination, incapable de m'arrêter. Raphael soulevait une tempête imprévue. Je ne m'étais pas méfié de lui, trop concentré sur les femmes de qui je me rapprochais. Pourtant, comme beaucoup de dieux antiques, j'avais eu mon lot d'aventures auprès des hommes. Néanmoins, les personnes pour qui j'avais perdu la tête n'avaient été que des femmes… L'effet que Raphael avait sur moi était-il si important? Je préférais nier, dévier mes réflexions et tourner en rond.

Beaucoup de fois, les contacts physiques initiés par mon ami avaient eu un impact invisible sur moi et il m'avait coûté des efforts de garder le contrôle. J'avais quelques fois failli me laisser aller, mais la peur des conséquences m'avait retenu. Je ressassais mes craintes à ce sujet pour rester à distance, mais l'insistance de Raphael mettait ma volonté à rude épreuve. Avec les femmes que je charmais, et avec celles qui me charmaient, je ne me posais pas de questions. L'intimité physique venait sans menaces. Ce que je partageais avec Raphael risquait de prendre une nouvelle ampleur, de son côté ou même du mien, si notre relation évoluait dans cette direction et je n'étais pas prêt à en gérer les complications. Je n'étais jamais prêt à assumer les conséquences de mes actes.

Ce soir, après quelques verres en solitaire dans mon bureau pour embrumer mon esprit et le libérer un peu de Psyché, la proximité de Raphael me troublait encore plus que d'ordinaire. Sa caresse sur ma nuque, pourtant brève, avait court-circuité mes pensées. Je me surpris à fixer ses lèvres pendant qu'il parlait et baissai prestement les yeux.


-Oh, non je crois que je vais m’en remettre. J’espère juste que mon exigeant patron ne me réprimandera pas trop quand il constatera mon retard. S’il le fait, je n’hésiterai pas à te blâmer par contre...

Son mouvement pour aller déposer son verre à côté du mien me figea et j'inspirai profondément pour garder contenance. L'odeur de Raphael et le contact avec son corps m'achevèrent. Quand je le sentis s'éloigner, je l'attirai davantage vers moi et l'embrassai avec fougue. À cet instant, même avec la peur qui grondait en sourdine, je ne résistais plus. Je ne succombais pas; je plongeais.

***

Je reboutonnai ma chemise en cherchant ma cravate des yeux. Un étrange sentiment de paix m'enveloppait, mais mes craintes refaisaient surface à mesure que je reprenais mes esprits. Je me raisonnai en silence: plein de gens couchaient ensemble sans drame.

Le temps passait, le silence s'accumulait. Je ne savais pas quoi dire et je ne voulais pas m'engager dans une grande discussion au sujet de ce qui venait de se passer. Mes idées restaient trop confuses. J'espérais que Raphael n'allait pas s'avancer avec des aveux ou des questions. Par le passé, il avait montré qu'il savait me donner de l'air quand j'en avais besoin, mais je craignais de le blesser s'il espérait me voir exprimer de l'enthousiasme. Je laissai doucement glisser ma main sur sa cuisse jusqu'à son genou avant de me lever.


-Je ne sais pas quoi dire à propos de ce qui vient de se passer… mais je ne regrette pas.

Pour l'instant, du moins.
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MessageSujet: Re: Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé] Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé] EmptyDim 4 Aoû - 20:02

Chris était un être fascinant à mes yeux. Chaque fois qu’il entrait dans une pièce, je l’observais. Ses micro-expressions me faisaient sourire. Pour quelqu’un qui ne le connaissait pas, il était toujours parfait et poli, mais avec le temps, j’avais fini par réussir à détecter les fois où il était légèrement dégoûté ou même exaspéré par la personne avec qui il discutait. Chris dégageait un magnétisme puissant. J’avais parfois l’impression que nous étions deux aimants, qui ne pouvaient faire autrement que d’être attirés l’un vers l’autre. J’avais bien évidemment de l’attirance physique pour lui, mais c’était plus que ça. Je ne voulais pas seulement son corps, je voulais tout ce qui venait avec. Je ne le voyais pas seulement comme quelqu’un avec qui avoir du sexe. Des gens sexy, il y en avait plein. Chris était charismatique et charmant et très séduisant, mais il était aussi tellement d’autres choses. J’étais aussi attiré par ses autres qualités. Il était drôle et intéressant. Il avait des connaissances vastes et un vécu sans pareil. Il pouvait être mystérieux et généreux à la fois. J’avais l’impression de le découvrir à chaque fois qu’on se parlait. Je ne me lassais jamais de sa compagnie.

Quand Chris m’embrassa, je fus presque soulagé. Je me laissai rapidement aller à son étreinte. J’avais longtemps attendu ce moment et c’était un peu irréel que ça arrive finalement. C’était difficile à décrire, en fait. Comme un enfant qui découvre enfin ses cadeaux le matin de Noël ou comme un marathonien qui passe la ligne d’arrivée ou comme un astronaute qui allait dans l’espace.


***

Je n’étais pas du genre romantique. Les films d’amour et les attentes conventionnelles concernant les couples et les relations me donnaient parfois la nausée. Je devais me forcer de ne pas rouler des yeux quand un client me disait qu’il cherchait une histoire comme dans les livres. Je ne voulais pas d’une relation banale, d’une relation de conte de fées. Les anges n’avaient généralement pas le temps pour toutes ces fioritures de toute façon, ce n’était donc pas un problème avant. Sur Terre, par contre, les humains avaient parfois des attentes quand je partageais un moment intime avec eux. Certains acceptait de n’avoir qu’une relation charnelle, mais certains autres devenaient collants et croyaient que coucher avec eux une fois était une demande en mariage. Je détestais quand ça arrivait. Pourtant, à cet instant, je faisais un peu comme eux. J’aurais voulu que le temps s’arrête, qu’on reste enlacé plus longtemps. Je savais en flirtant avec Chris que je n’aurais jamais toute l’expérience, tous les beaux moments clichés, mais j’aurais quand même voulu pouvoir profiter plus longtemps des petites choses.

En flirtant avec Chris, je n’avais pas non plus songé aux conséquences une fois mon but atteint. Bien sûr, au départ, mes intentions étaient simplement de coucher avec lui, un peu pour lui prouver qu’il avait tort et qu’il ne pourrait pas me résister, mais avec le temps, c’était devenu plus un besoin. Je ne savais pas trop comment l’expliquer, mais c’était un peu comme si je devais flirter avec lui pour être plus proche de lui. Je savais que ça compliquerait les choses, mais je ne m’étais jamais arrêté à penser à comment ça les compliquerait et à ce qu’on devrait faire pour ne pas que ça se complique trop. Son silence me faisait penser qu’il était trop tard; que tout était maintenant compliqué.

Chris se rhabilla, alors je commençai aussi à me rendre présentable de nouveau. Sa main sur ma cuisse et mon genou me fit chaud au cœur. Il avait quand même pensé à cette attention, ce qui me rassurait un peu. Nous n’avions pas tout gâché.


-Je ne sais pas quoi dire à propos de ce qui vient de se passer… mais je ne regrette pas.

J’eus un petit sourire en coin.

-La vitesse à laquelle tu te rhabilles n’envoie pas tout à fait le même message…

Je lui fis un clin d’oeil et lui donna un rapide baiser sur la joue pour bien signifier que je plaisantais avant de me lever pour enfiler mes pantalons pour ensuite me rasseoir à ses côtés.

-Je ne regrette pas non plus, c’est même plutôt le contraire.

Je finis de me vêtir à ses côtés. Je l’aidai aussi à replacer le col de sa chemise. J’en profitai pour masser légèrement sa nuque, pour profiter une dernière fois d’un contact avec sa peau. Je ne savais pas si on devait en reparler, si on devait faire comme si ce n’était pas arrivé, si je devais m’attendre à ce que ça arrive à nouveau, si je devais parler de sa femme ou du travail... C’était aussi la première fois où je ne savais pas comment agir après un moment intime. J’étais très confus face à tout ça. J’attendais de voir ce que Chris allait faire pour suivre la direction qu’il voudrait prendre.
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Christian C. ReaverChristian C. Reaver


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Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé] Vide
MessageSujet: Re: Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé] Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé] EmptyLun 7 Oct - 0:24

Je ne m'en faisais jamais à ce point pour des histoires d'attirance ou de sexe. Avant de rencontrer Psyché, j'avais connu des femmes, des nymphes et aussi des hommes sans me poser de questions. La société de cette période ne faisait pas de cas de deux hommes qui couchaient ensemble, dans une certaine mesure. J'avais profité amplement de mon statut de dieu de l'amour pour charmer et me laisser charmer sans vraiment faire de distinction entre les gens. À l'époque, seuls mes sentiments flous pour Proserpine m'inquiétaient, mais je ne me faisais pas d'illusions sur une évolution de notre amitié. Je n'avais jamais été assez bien pour elle, que ce soit pour une nuit ou pour l'espoir d'une véritable confiance entre nous. Elle ne m'avait jamais laissé voir qui elle était vraiment, puis elle avait disparu aux Enfers, me laissant seul au milieu du désastre continuel de l'Olympe. Je lui avais pardonné et je tenais encore à elle, mais je n'oubliais pas.

Depuis mon passage par la brèche, j'avais eu des dizaines de maîtresses moins importantes les unes que les autres, m'empressant de repousser celles qui essayaient de compliquer notre relation. Après l'abandon subit de Proserpine, la tempête avec ma mère quand j'étais tombé amoureux de Psyché et l'amertume qui ne me quittait plus depuis que j'avais arrêté d'aimer ma femme, je ne trouvais pas de place pour un nouveau risque de me faire du mal. Quelques-unes de mes maîtresses ne méritaient peut-être pas d'être traitées en objet, mais je ne pouvais pas leur donner la chance de mettre mon mince équilibre en danger. Je restais toujours en contrôle avec assez de facilité. Rares étaient les filles assez tristes pour insister après un rejet rapide, et je faisais partir les plus insistantes en utilisant mon pouvoir d'hypnose magique.

Je n'avais pas prévu ce qui s'était développé avec Raphael, mais je n'avais pas essayé de l'empêcher. Au mieux, je l'avais ralenti ces derniers mois, plus par lâcheté que par intelligence. Je m'étais quand même laissé avoir en sachant très bien ce qui se passait, incapable de résister vraiment. J'essayais de me dire que coucher avec lui n'avait rien de grave, et ç'aurait pu être vrai. Mais ça ne l'était pas. Pas en comptant tout le reste. Il était la personne la plus proche de moi, même en ne tenant compte que de ce que je n'avais pas effacé de sa mémoire.


-La vitesse à laquelle tu te rhabilles n’envoie pas tout à fait le même message…

J'allais lui répondre une connerie, mais il m'embrassa doucement sur la joue et je restai silencieux. Je venais de coucher avec lui, il n'était plus censé y avoir de tension. Pourtant, son petit geste me gêna. Peut-être parce qu'il me prouvait qu'une limite avait été brisée. Ou parce que je ne savais pas comment justifier une marque d'affection maintenant qu'il avait eu ce qu'il attendait. Je ne voulais pas me faire d'illusions sur ses sentiments envers moi.

-Je ne regrette pas non plus, c’est même plutôt le contraire.

Je le laissai me cajoler un peu en cherchant mes mots. Je gardai les yeux fermés quelques secondes. Il fallait que je coupe les risques de glisser vers une conversation à laquelle nous n'étions pas prêts. S'il me parlait de Psyché, il était possible que je devienne cruel, et je n'avais pas envie de le blesser, mais je ne pouvais pas lui faire de promesses. Si l'amour m'avait uni à Psyché, autre chose me retenait encore à elle aujourd'hui, et c'était suffisamment fort pour m'empêcher de tout lâcher même en envisageant l'affection d'une personne que j'aimais et respectais davantage. Je n'arrivais pas à décrire ce qui m'accrochait à mon mariage. La peur, la nostalgie, l'habitude… Il y avait quelque chose de plus.

Elle avait été la première personne à ne jamais me laisser tomber.

Je ne pouvais pas quitter Psyché ni la laisser partir. Je ne pouvais pas l'abandonner.


-Disons que ça faisait un moment qu'il y avait… une certaine tension, dis-je en prenant sa main. Il faut juste rester prudents… mais ça, tu le comprends.

Au temps qu'il avait mis pour amplifier ses avances, il savait montrer de la retenue. Devant témoins, il me traitait comme un patron et ami. J'espérais qu'il comprenait que notre prudence devait être étendue
à comment aborder la relation, mais je ne savais pas comment le lui dire sans l'inonder de détails sur ma façon de voir et sur mes craintes. Je ne voulais pas le faire fuir maintenant.


-Si tu veux, je peux t'aider avec ton dossier. Je suis certain que ton patron ne remarquera pas que tu as pris une pause si je t'aide.

Je souris. Ramener notre relation sur un terrain plus sécuritaire m'apaisait. En lui proposant de l'aide, je lui laissais aussi savoir que je ne voulais pas partir tout de suite. Travailler ensemble, même seulement pour un petit moment, nous permettait d'agir comme si rien n'allait vraiment changer.
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Il faut remplir le verre à moitié vide [Terminé]

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