Les Dieux de New York
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Quand le masque tombe [Terminé]

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Aigle Fouineur
Anthony RedfieldAnthony Redfield


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MessageSujet: Quand le masque tombe [Terminé] Quand le masque tombe [Terminé] EmptyDim 14 Juil - 19:59

« Personne ne peut porter longtemps le masque. -Sénèque »

Dans un taxi, en chemin vers le bureau d’Elisa, je réfléchissais à notre stratégie. En un an, Elisa et moi avions réussi à nous faire confiance, mais je sentais encore que quelque chose clochait. J’avais une petite voix en moi qui me disait d’être sur mes gardes, comme si elle pouvait me lancer par-dessus bord à tout moment. Nous n’avions cependant pas réellement avancé concernant notre choix de cible pour utiliser mon arme. Elisa m’avait fourni plusieurs infos utiles et nous avions quelques idées. De plus, avec les changements politiques des derniers temps, nous voulions être prudents. Le gouvernement ayant changé, les camps changeaient également et comme ce n’était plus un dieu qui était au pouvoir, il pouvait arriver une tonne de scénarios différents. Il ne fallait pas se précipiter et faire n'importe quoi. Il y avait aussi une rumeur qui disait que Loki ne serait pas mort. Nous attendions donc d’une part que la scène politique se calme et d’autre part d’avoir une confirmation de la nouvelle identité du dieu nordique avant d’utiliser l’arme.

C’était un paisible soir d’été, il faisait chaud mais l’air était sec, donc nous étions bien dehors. C’était le genre de température idéale qui donnait envie de marcher pendant des heures et de profiter de terrasses exceptionnelles ou de parcs sublimes que la ville de New York offrait à ses habitants. Le genre de soirée qui donnait des ailes, qui faisait rêver, qui faisait en sorte qu’on se croyait dans un film. Ce genre de soirée parfaite qui donne l’impression que tout était possible et que la nuit n’avait pas de fin. Évidemment, avec le couvre-feu, nous ne pourrions pas profiter si longuement de cette nuit magique. Depuis la brèche, New York avait perdu sa renommée de ville qui ne dormait jamais. Le nightlife était moins impressionnant, puisque tous devaient être rentrés chez eux pour 3h. Et même avant 3h, les gens traînaient moins dans les rues, parce qu’un sentiment de peur régnait. Certains quartiers étaient moins pires que d’autres, mais il y avait tout de même un fond de terreur partout, une fois le soleil couché.

Le fait qu’Elisa et moi devions nous reparler dans un endroit sûr de ce que nous venions d’apprendre était aussi une raison de pourquoi on ne pouvait en profiter. Elisa et moi marchions dans le quartier Helheim. Nous étions débarqués de notre taxi tout près du bureau de celle-ci, mais je lui avais demandé si on pouvait profiter de la belle soirée que nous avions en prenant une marche.


« -On fait juste un tour du pâté de maisons, promis! »
 
Nous avons donc dépassé le bureau d’Elisa pour continuer notre chemin. Nous parlions de tout et de rien. Dans les endroits publics, on gardait nos conversations plus banales. Je lui racontais en ce moment sur quoi je travaillais avec le journal. C’était une enquête sur une usine du quartier Grey qui produisait une quantité phénoménale de déchets et qui les enfouirait dans le dit quartier. Il y avait même des rumeurs que certains employés disparaissaient souvent, mais qu’on ne les retrouvaient jamais. Comme ce quartier avait mauvaise réputation, personne ne s’en préoccupait. J’avais décidé de prendre l’affaire. C’était la sécurité et l’environnement de tout New York et même de toute la planète qui était en jeu.

Plus tôt dans la soirée, nous étions allés à la prison, où Elisa et moi faisions du bénévolat déguisé. C’était un bon moyen de collecter des informations. Aux yeux des gens qui ne connaissaient pas la magie, nous étions de bons samaritains qui voulaient donner à leur prochain. Elisa faisait parfois des rencontres plus officielles en disant qu’elle offrait ses services pro bono. Elle pouvait alors rencontrer certains détenus dans une salle privée et les confessions étaient alors plus faciles à obtenir. Et d’autres fois, comme ce soir, nous étions plus dans des rencontres informelles, pour donner des cours multiples à certaines personnes. Aujourd’hui, nous avions quelqu’un à rencontrer. Et nous avions eu les informations que nous voulions.

En dehors de la prison, Elisa et moi nous rencontrions régulièrement pour se faire des réunions et se mettre à jour sur nos découvertes et autres potins. En tant que journaliste, j’en apprenais beaucoup sur de nombreuses personnes et j’aimais rapporter les informations croustillantes ou humiliantes à mon alliée. Notre relation était de plus en plus harmonieuse et la confiance s’était installée. Quelque chose restait étrange par contre, comme si elle ne me disait pas tout. Je veux dire, je savais qu’elle ne me disait pas tout. Elle ne m’avait toujours pas avoué être une déesse. Je l’avais découvert il y avait quelques mois déjà. J’avais fait plusieurs recherches, elle avait quand même réussi à bien dissimuler son origine. Par contre, son ex-mari avait été un peu moins assidu à la tâche, ce faisant, j’avais réussi à savoir que Alan Z. Wilde était en fait le dieu suprême de la mythologie grecque, Zeus. Ce ne fus ensuite pas difficile de relier les points et de comprendre qu’Elisa, qui avait été sa femme depuis toujours depuis la brèche, était en fait Héra. Je ne lui avais rien avoué, car je voulais voir quand elle déciderait de me le dire. C’était beaucoup plus à elle de m’en parler qu’à moi de le faire. Et, comme elle ne le faisait pas, pourquoi je devrais le faire, moi? Aussi, je trouvais fascinant de voir tout ce qu’elle devait faire pour garder le secret. J’avais lu une citation d'Oscar Wilde qui voulait dire que nous étions jamais autant nous-même que lorsque nous avions un masque. Elisa qui me cachait sa divinité, c’était exactement ça. Et je me régalais du spectacle.

Soudain, j’entendis un grognement de douleur qui provenait de derrière. Je tournai donc la tête pour voir ce qui se passait et je vis des silhouettes, trois ou quatre, qui marchaient derrière nous. L’une d’elles se tenait le bras. La personne devait avoir percuté le dernier lampadaire qu’on avait croisé, rien de grave, donc. Puis, pour la troisième fois en peu de temps, j’entendis le chut caractéristique qu’on fait quand on demande à quelqu’un d’être silencieux. Les gens derrière nous ne voulaient pas être remarqués ou ne pas déranger, mais le couvre-feu n’était pas proche et il n’y avait que nous sur le trottoir. En tournant le coin, je regardai derrière nous et je vis les silhouettes qui tournaient le coin à leur tour. Mes sens de journaliste s’allumèrent et je me crispai. Quelque chose n’allait pas.


« -Je crois qu’on est suivis... »
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MessageSujet: Re: Quand le masque tombe [Terminé] Quand le masque tombe [Terminé] EmptyMar 16 Juil - 18:50

Il y avait maintenant un peu plus d'un an que je n'étais plus à la tête de la ville. Le scandale orchestré par Éris avait achevé d'éloigner la plupart des mes alliés. Ils avaient utilisé comme excuse ma prudence lors de mon règne pour justifier leur manque de confiance en mes capacités et s'étaient empressés de m'abandonner. Beaucoup d'entre eux avaient agi subtilement et ne se montraient pas ouvertement contre moi, mais ils suivaient désormais Merwyn Caerwyn.

J'étais toujours liée à la mairie par mon alliance avec Merwyn. Il me tenait au courant des changements et de ses projets, et il m'offrait la chance d'exprimer mes idées et mon avis. Mais il était celui qui dirigeait. Je ne me faisais pas croire à une grande transparence de sa part et je doutais de sa loyauté, mais j'appréciais d'être traitée avec respect. La proximité avec le pouvoir me permettait aussi de mieux m'informer sur ce qui se passait dans l'ombre. Notre maire était protégé de ma télépathie, mais j'avais encore accès à l'esprit de nombreux ministres et autres gens haut-placés. J'avais distribué des barrières magiques qui fonctionnaient seulement contre les mortels à mes alliés et à tous ceux qui occupaient un poste important à la mairie après avoir découvert la protection de Merwyn, plus d'un an plus tôt. Je les avais encouragés à tester leurs protections auprès des quelques télépathes connus de notre camp et même de leurs amis, s'ils en avaient qui était dotés de ce pouvoir. Au final, ils avaient presque tous accepté mon cadeau avec confiance. Certains avaient toutefois fait de petits tests en ma présence au début, par méfiance, en pensant très fort à quelque chose de choquant pour observer ma réaction mais, après Merwyn, je m'étais préparée à ne plus me laisser surprendre.

Justin me manquait. Il s'était détaché de la politique pour se dévouer davantage aux siens. Quand tout avait commencé à s'écrouler, je l'avais volontairement écarté. Il avait une meute à diriger, une meute qui me tenait responsable de la mort de la moitié de ses membres. J'avais initialement décidé de le soutenir mais, après le scandale et mon départ de la mairie, mon inutilité m'avait motivée à m'éloigner davantage de lui. Tous mes alliés m'abandonnaient… Ce n'était qu'une question de temps avant que ce soit le tour de Justin. J'avais préféré garder le contrôle sur son départ. En un an, je m'étais habituée à son absence même si elle me rendait encore triste.

En dehors de mon divorce, mes projets avec Anthony m'avaient occupée durant la dernière année. Une fois convaincue qu'il n'avait pas pour but principal de me tuer, j'avais commencé à apprécier sa présence. Je lui avais fait des révélations sur certains dieux et sur des créatures et sorciers impliqués dans la politique. J'avais choisi mes informations avec prudence. Je ne souhaitais pas trahir les alliés de Merwyn, comme je me trouvais encore dans son camp, ni attirer l'attention sur les dieux qui ne me semblaient pas menaçants. Je commençais à voir mon allié humain plus comme un ami que comme un danger à contenir. Il faisait lui aussi des recherches de son côté. Il s'y appliquait avec sérieux et me confiait ce qu'il découvrait avant de s'emporter avec ses propres conclusions.

C'était Anthony qui avait découvert une piste quant à l'existence d'un camp soutenant Loki, donc sa possible survie. Je n'avais jamais cessé de m'inquiéter à ce sujet, mais la confirmation de mes doutes m'avait bouleversée. Loki était un joueur dangereux. Fou mais intelligent, il ne reculait devant rien pour arriver à ses buts. S'il était réellement en vie, il menait probablement un plan conçu avant la mise en scène de sa mort. Pendant que je me prélassais à la mairie en m'imaginant avoir tout mon temps, il avait avancé ses pions.

J'avais d'ailleurs découvert quelques personnes louches à la mairie et j'en avais avisé Merwyn. Nous avions décidé de les laisser en place et de les surveiller.

J'avais accepté avec soulagement de marcher plutôt que rentrer directement à mon bureau. Après notre soirée à la prison, un peu de liberté me faisait bien envie. Mon implication bénévole à la prison me permettait à la fois d'obtenir des informations, de récolter des alliés en les aidant à sortir du système de justice et de bien paraître socialement.

Je m'intéressai aux nouveaux projets d'Anthony en essayant de dissimuler mon amusement. Il s'enfonçait toujours dans des enquêtes louches desquelles il faisait tout un drame avant même d'avoir commencé à écrire son article. Je l'avais pensé imprudent à notre première rencontre et il m'avait prouvé être assez inégal dans ce domaine. Il ne se lançait pas dans un projet s'il le pensait trop risqué, et il réfléchissait assez avant de s'engager pour pouvoir bien argumenter quand je le questionnais, mais il me semblait toujours sous-estimer le danger de ce qu'il entreprenait. Ce fonctionnement s'appliquait aux enquêtes qui le passionnaient, mais aussi à la manière dont il s'était allié avec moi.

Je ralentis en entendant du bruit derrière nous et Anthony me fit part de ses inquiétudes. Je jetai un regard derrière nous, mais les gens avaient disparu.

-Il faut qu'on regagne une rue principale.

Nous accélérames mais, devant nous, un homme armé tourna le coin et commença à courir dans notre direction, ce qui nous fit rebrousser chemin. De l'autre côté, un autre homme faisait de même. Je tirai Anthony vers la rue pour la traverser, mais les hommes nous rejoignirent avant que nous l'ayons atteinte et nous bloquèrent le chemin. Comment avaient-ils couru si vite?

Je tournai la poignée de l'immeuble juste derrière nous. La porte s'ouvrit! J'y fis entrer Anthony le premier et je refermai la porte.

-Reste là!

Je m'éloignai en courant en espérant que mon petit journaliste humain allait rester en sécurité. Des hommes de ce genre en avaient certainement contre moi. Ils me rattrapèrent en quelques secondes. L'un d'eux m'attrapa durement par un bras et l'autre essaya d'entrer dans l'immeuble où j'avais poussé Anthony, mais il n'y jeta qu'un rapide coup d'œil et abandonna.

Je leur coupai la vue. Non. Ça ne fonctionnait pas. Pourquoi? J'essayai de nouveau, j'essayai les autres sens, j'essayai chacun des hommes séparément. Je ne percevais pas non plus leurs pensées.

J'ouvris les yeux dans une pièce mal éclairée et vide, assise directement par terre, dos au mur avec un étrange bracelet à chaque cheville. J'avais mal à la tempe et à la joue gauches. Mon visage était mouillé de ce côté. Trois hommes armés m'entouraient.


-Bon réveil, princesse!

Ils portaient les armes officielles des policiers de New York ainsi que des objets dont je ne connaissais pas l'usage - probablement ce qui les protégeait de mes pouvoirs.

-Maintenant que tu n'as plus ton petit mari pour te protéger, tu pourras mieux comprendre pourquoi il ne faut pas se mêler des affaires de la police.

-Ni des lycans, ajouta le plus grand des trois avec une lueur inquiétante dans le regard.

Je repérai la seule porte, derrière les hommes, et une petite fenêtre sur ma gauche. Mon sac à main n'était nulle part en vue, il avait dû tomber en chemin. Je n'avais donc pas mon téléphone.


-Tu me regardes quand je te parle! lança le lycan en me balançant un coup de crosse de son pistolet dans l'épaule.

Je n'avais pas les capacités de les désarmer. Pas toute seule. J'enclenchai mon pouvoir de clonage, mais il ne répondit pas. Les bracelets. Je me relevai quand même, en soutenant le regard du lycan. Il me fallait gagner du temps. Il suffisait que j'arrive à retirer ces saletés de bracelets avant d'être K.O. et que j'appelle mes clones à la rescousse.
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MessageSujet: Re: Quand le masque tombe [Terminé] Quand le masque tombe [Terminé] EmptyDim 4 Aoû - 18:20

« Le monde est un grand bal où chacun est masqué. » -Vauvenargues

« -Il faut qu'on regagne une rue principale. »

Je n’avais pas l’habitude d’être dans le feu de l’action. J’avais les sens en alerte, j’étais en très bonne forme physique, mais je n’avais pas les réflexes aiguisés. J’avais déjà suivi des cours d’arts martiaux mixtes, pour avoir une base pour pouvoir me défendre en cas de besoin, mais je n’avais jamais eu à les mettre en pratique. Puis, dans mon métier de journaliste, mon travail avait lieu bien souvent après les évènements, une fois que les choses dangereuses avaient été gérées par les autorités compétentes. Je devais poser des questions aux témoins et aux chefs des différents départements de la sécurité de la ville, tenter de recréer ce qui s’était produit, puis vulgariser le tout. C’était plus subtil, plus cérébral, moins physique. Il m’était bien sûr arrivé de couvrir des dossiers plus chauds, où j’avais eu peur pour ma vie à cause des menaces de gangs. Je m’étais même déjà retrouvé en plein milieu d’une émeute, à tenter de finir mon reportage avec toutes sortes d’objets qui volaient au-dessus de ma tête et une poubelle en feu à mes côtés. Malgré ces situations plus délicates, je ne m’étais jamais senti en danger. Jamais on ne s’en était réellement pris à moi. Jamais on ne m’avait attaqué.

En voyant un inconnu armé courir vers moi, j’avais définitivement senti le danger. Je me retrouvai un peu dans un état second, comme si mon cerveau s’était mis en veille pour laisser les muscles prendre le relais. J’avais l’impression de ne plus vraiment contrôler mon corps. En même temps, c’était un peu comme si je regardais un film d’action et que le personnage principal me ressemblait étrangement. Je ne comprenais pas ce qui se passait, mais heureusement Elisa savait un peu plus que moi quoi faire. Je la suivais et la laissais faire ce qu’elle croyait le mieux. Quand elle me fit entrer dans l’immeuble, je continuai à courir jusqu’à être caché derrière les escaliers.


« -Reste là! »

Je ne comprenais pas son plan. J’avais besoin de plus d’informations que ça. Si elle croyait que jallais resté cacher ici comme un lâche, elle se trompait sérieusement sur mon cas. J’allais sortir de ma cachette pour aller rejoindre Elisa et lui porter secours, quand la porte d’entrée s’ouvrit. Je retins mon souffle pour être certain de ne pas faire de bruit et attendit quelques secondes. J’entendis un grognement puis la porte se referma. Je ne savais pas si c’était un de nos assaillants, mais j’étais content qu’il ait changé d’avis. Je sortis finalement de ma cachette pour aller voir par la fenêtre de la porte de l’immeuble ce qui arrivait avec mon alliée. Ils étaient des policiers et l’avaient encerclée et lui avait donné des coups. Elle semblait désormais avoir perdu connaissance. Les hommes lui avaient mis de gros bracelets étranges et étaient plus nombreux que nous. Que moi, vu l’état d’Elisa. Je ne serais jamais de taille. Il me fallait un plan. Il me fallait du temps. Malheureusement, le temps me manquait. Je pouvais presque le sentir me couler entre les doigts. J’aurais voulu pouvoir simplement fermer les poings pour que le temps s’arrête et que j’aie l’occasion de penser normalement. Je savais que c’était une situation où chaque seconde comptait et où je devais rester en contrôle pour ne pas tout gâcher. Les hommes avaient faits quelques pas, puis, s’étaient arrêtés. Je devais penser plus vite que jamais pour réussir à aider Elisa. Elle m’avait protégé, je lui devais la pareille. Et pour bien la protéger je ne devais pas essayer de jouer les héros de films et me lancer au devant du danger sans réfléchir. Ils avaient maintenant l’air d’argumenter. Ils essayaient de la faire tenir sur ses pieds quand même, sûrement pour ne pas trop éveiller de soupçons.

Je regardai autour de moi dans le building, il n’y avait pas grand-chose : une poubelle, un bac de recyclage et une plante. Il y avait également au mur des boîtes à lettres identifiées par un numéro d’appartement et un nom. Je pourrais aller cogner chez quelqu’un et demander de l’aide. Puis, je me suis souvenu que c’était des policiers qui nous avaient attaqués, la police ne viendrait donc pas à notre secousse ce soir. Ils commençaient à s’éloigner, je devais les suivre à distance pour ne pas perdre mon amie de vue. En ouvrant la porte, un reflet capta mon attention. Dans la plante, il y avait quelque chose qui brillait. Je regardai et je vis que c’était un sac à main qui me semblait familier. Je l’agrippai et fouilla à l’intérieur tout en commençant à suivre les policiers et Elisa. Bingo. C’était bien le sac à Elisa. Il avait dû tomber de son bras quand elle m’avait poussé à l’intérieur. Je décidai finalement de laisser tomber le sac, après avoir mis son contenu dans mes nombreuses poches.

En les voyant ralentir, je me cachai derrière un banc. Ils ouvrirent la porte de ce qui me semblait être un cabanon d’entretien du parc et s’y engouffrèrent avec Elisa. Je me déplaçai doucement vers la fenêtre accessible, la seule fenêtre en fait, pour regarder ce qui se passait à l’intérieur. Elisa était assise, inconsicente, les hommes placés en demi-cercle en face d’elle, dos à la porte. La seule porte également, d’ailleurs. Soudain, j’eus une idée. Je pris mon téléphone et utilisa l’appareil photo pour prendre plusieurs clichés de la scène. Puis, j’allai déposer le cellulaire d’Elisa discrètement devant la porte à l’extérieur, après avoir vérifié que le niveau de la sonnerie était au maximum. Pendant ce temps, Elisa s’était relevée. Heureusement, elle n’était pas morte. Pas que j’aie cru qu’elle puisse l’être, mais c’était rassurant tout de même de la voir enfin debout. Je pris d’autres photos. Je me plaçai ensuite plus loin, derrière un buisson, en cas qu’ils sortent voir. J’envoyai ensuite en message texte deux photos qui montraient Elisa assise et une où elle était debout près deux, au téléphone devant la porte. J’envoyai ensuite un message qui disait :
 
«Je vous vois. Ce serait dommage que ces photos se retrouvent dans les médias… et c’est ce qui se passera s’il arrive quelque chose à Mme. Gibson.»

D’où j’étais, j’entendis la sonnerie. J’espérais vraiment que mon plan était un bon plan.
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MessageSujet: Re: Quand le masque tombe [Terminé] Quand le masque tombe [Terminé] EmptyMer 25 Sep - 18:58

Ma crainte d'un retour de Loki sur l'échiquier, voire même de sa présence invisible toutes ces années, ne me faisait pas oublier la présence des autres joueurs. Tous les dieux puissants risquaient de se découvrir un intérêt pour diriger la ville, à commencer par mon mari. Il trônait tout en haut de son petit milieu policier. Il avait les capacités et la popularité pour s'imposer dans une course à la mairie. Son statut de souverain des dieux grecs, en l'absence de Jupiter chez les dieux romains, lui garantissait un soutien de la part des divinités encore silencieuses de notre panthéon et de celui de nos semblables. Je l'avais vu si souvent sortir de nulle part pour imposer sa volonté, et on le prenait chaque fois au sérieux. Quand j'occupais la mairie, j'avais craint un subit intérêt de sa part pour le sujet. Des siècles à ses côtés m'avaient prouvé qu'on n'hésitait pas entre lui et moi. Il charmait les femmes, mais il impressionnait aussi les hommes, et je me faisais détester des deux.

J'étais puissante. Normalement, j'aurais fait face à mes ennemis plutôt que les fuir. Ils ne pouvaient pas m'éliminer à moins de posséder une arme pouvant désintégrer mon essence divine même avec le clône qui m'attendait aux Enfers. Aucune arme de ce genre n'existait ou, s'il y en avait une, elle était si méconnue qu'il n'y avait pas moyen de trouver d'information à son sujet. Beaucoup d'armes anti-dieux existaient, mais ma capacité d'être à deux endroits en même temps m'immunisait contre toutes celles sur lesquelles j'avais pu découvrir des informations.

Mais Anthony était humain et je n'avais pas envie qu'il meure. J'avais besoin de son accès à une arme magique et il me fournissait des informations utiles, mais ce qui me poussait à le protéger dépassait la logique: sa présence me faisait du bien. Entre la politique, les miettes de mon divorce, les médias et mon retour à la tête de mon cabinet, j'avais peu de loisirs. J'avais soigneusement écarté mes principaux alliés lors de ma chute du pouvoir et ils m'avaient laissée le faire. Je conservais avec la plupart d'entre eux des liens positifs mais froids. Anthony me faisait rire, prenait de mes nouvelles, me parlait de ses passions… Il me distrayait de tout ce qui n'allait pas.

J'étais satisfaite qu'Anthony ne soit pas enfermé avec les policiers et moi. J'espérais qu'il n'avait pas suivi la logique de base pour ce genre de situation: appeler la police. On risquait de le retrouver et le faire taire. Je craignais aussi de le voir apparaître avec grand fracas pour venir m'aider. Vu son impulsivité quand il se laissait emporter par sa passion de journaliste, je doutais de sa capacité à avoir du recul. Je regrettais de lui avoir caché ma nature divine. Me pensant mortelle, il m'imaginait certainement en grave danger. Chaque seconde qui passait était un pas de plus vers une intervention d'Anthony ou une surprise de la part des policiers.


-J'imagine que vous avez des demandes, dis-je sur un ton las.

Ils ne m'avaient pas maltraitée pendant que j'étais inconsciente et maîtrisée, donc ils voulaient quelque chose.


-L'identité de chacun de tes stupides alliés et tous les dieux que tu connais.

Rien que ça? Ils étaient naïfs de s'attendre à la vérité dans ces conditions.

-Et si je ne parle pas? Vous avez prévu me tuer? Mais si je parle, je vais aussi me faire tuer. Faut trouver mieux, mes petits.


-Oh, mais on a trouvé mieux, chérie, dit celui qui semblait le leader en ouvrant une valise de laquelle il sortit un scalpel.

Du matériel de torture. Je n'étais pas étonnée venant de grosses brutes. Je fis mine d'être déstabilisée à la vue de la lame pour encourager l'homme à venir me faire peur de plus près. Je n'aurais qu'à lui dérober le scalpel et à lui trancher la gorge. Je n'avais pas peur d'eux si je n'avais plus de mortel à protéger.

Une sonnerie nous interrompit. Un des policiers ouvrit la porte. Il trouva un téléphone - mon téléphone? - et le tendit à son chef avant de sortir explorer en refermant la porte derrière lui. Le leader et le lycan se prêtèrent le téléphone avec un air confus. Je me rapprochai de la valise de torture.

J'allais mettre la main sur un grand couteau quand le policier revint.


-J'ai trouvé personne, dit-il en refermant la porte.

-C'est pas vrai que je repars d'ici sans avoir vengé Diana,dit le lycan en me jetant un regard de biais.

-Les choses ont changé. Je ne veux pas tout perdre pour cette histoire.

-J'ai déjà tout perdu.


Le lycan se jeta vers moi trop rapidement pour que ses partenaires le retiennent. Ma tête cogna lourdement contre le mur. J'enfonçai dans son flanc le couteau que je venais tout juste de prendre, le ressortit et visai sa gorge, mais il me désarma et me fit tomber comme si j'étais faite de chiffon. Stupide corps humain. Je restai immobile pendant que les deux autres policiers le menottaient et lui plantaient une seringue dans le cou.

Les deux hommes partirent, en traînant le lycan drogué, après m'avoir fait envoyer les photos à leurs numéros, pour que je ne sois pas tentée de me venger. Les photos avaient le même poids d'un côté comme de l'autre, pensaient-ils.


Dernière édition par Elisa H. Gibson le Lun 28 Oct - 20:22, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Quand le masque tombe [Terminé] Quand le masque tombe [Terminé] EmptyVen 4 Oct - 17:24

«Tout esprit profond a besoin d'un masque. -Friedrich Nietzsche»

J’avais été sérieusement soulagé de voir que mon plan fonctionnait. J’avais créé une panique et un émoi important chez les kidnappeurs d’Elisa et ils semblaient confus. Ils n’avaient plus l’air autant en harmonie qu’à leur arrivée et c’était exactement ce qu’il fallait. Ils devaient avoir peur et douter de leur plan. Moins ils croyaient en leur réussite et en leurs moyens, plus il y avait de chances que mon amie survive. Même si je savais que ça allait arriver, je fus terrorisé quand je vis la porte du petit bâtiment s’ouvrir et encore plus quand je vis un homme en sortir pour faire des recherches sommaires aux alentours. Tout ceci n’aurait servi à rien s’il me trouvait tapi dans ce buisson et qu’il me tuait. Je n’aurais pas réussi à sauver Elisa si je me faisais tuer dans les prochaines secondes. Mais l’homme ne passa même pas près de moi. Je doutais qu’il veuille vraiment trouver qui avait mis le cellulaire là, vu le peu d’efforts qu’il mettait à chercher le responsable. J’eus l’impression, à ses soupirs et ses grognements fréquents, qu’il regrettait tous ses choix de vie. Ou alors c’était moi qui projetait. Pas que je regrettais d’être entrain d’essayer de sauver mon amie, ni d’être devenu son ami en premier lieu, seulement, je regrettais un peu mon plan. En même temps, je devais me l’avouer, je n’avais pas tellement d’autres choix. Ce n’était pas la police qui allait venir à notre secours et je n’avais pas vraiment quelqu’un d’autre sur qui me fier.

Dans toutes les émissions ou les films avec une prise d’otage que j’avais visionné, ils arrivaient toujours avec des idées de génies et ne semblaient jamais en douter. Ils exposaient leur plan comme si ce n’était pas grand chose et ils ne se posaient pas de questions. Ils y allaient tout simplement. L’oeuvre ne faisait jamais mention du sentiment brûlant de crainte et d’horreur à l’idée que ce ne soit finalement pas un bon plan. Dans toutes ces séries et ces films, ils laissaient toujours de côté le point le plus important selon moi, le fait qu’il y avait tellement de facteurs humains qu’on ne pouvait contrôler. Dans ce cas-ci, par exemple, et si les kidnappeurs n’avaient pas cru bon d’aller vers le téléphone qui sonnait? Et s’ils étaient moins stupides qu’ils en avaient l’air? Et s’ils me trouvaient? Et s’ils se foutaient des photos en se disant qu’ils n’avaient rien à perdre de toute façon? Je secouai ma tête pour en faire sortir toutes mes questions et mes doutes. C’était peut-être moi qui réfléchissait trop aussi. Mon plan était bon, les vilains policiers étaient tombés dans le panneau, il me fallait juste attendre encore un peu pour les voir libérer Elisa.


« -J'ai trouvé personne. »

C’est tout ce que j’entendis de leur conversation. Je ne voyais pas les autres, je ne savais rien de ce qui se passait à l’intérieur. Je ne savais pas si j’avais mis Elisa encore plus en danger ou si je l’avais réellement sauvée. M’approcher de la fenêtre pour analyser la situation était désormais trop risqué, parce qu’ils avaient l’air idiots, mais pas au point de ne plus se méfier de la fenêtre. Les photos montraient clairement d’où elle avait été prise. J’imaginais donc facilement qu’il y en avait un qui était chargé de surveiller tout mouvement provenant de la fenêtre, au cas où je reviendrais, pour ainsi m’attraper et me tuer. Je ne pouvais pas prendre le risque de m’approcher. Je devais attendre et ne rien faire d’autre de risqué. Ce n’était vraiment pas ma force. Ça me faisait réellement physiquement mal de ne pouvoir rien faire d’autre. Être si près de mon amie et pourtant ne pas pouvoir directement l’aider, ne pas pouvoir mieux l’aider. Je n’étais pas de taille, je ne me faisais pas de faux espoirs. Ça aurait été stupide de croire que je pouvais débarquer là-dedans comme un super-héros et sauver la journée d’Elisa. Je n’étais pas un combattant ni un diplomate. Je n’étais rien dans ce genre de situation. Et ça me tuait. Être si près d’elle et pourtant avoir l’impression d’être à l’autre bout du monde. J’avais mal au ventre, mais verticalement, c’était comme si je me sentais déchiré en deux. J’étais capable d’attendre, mais pas de ne rien faire. J’étais toujours dans l’action, rarement dans l’immobilisme. Je faisais toujours milles choses en même temps. Être dans ce buisson, seul, dans une situation de danger, ce n’était vraiment pas ma zone de confort.

J’allais me lever pour changer d’endroit d’où espionner, quand j’entendis des bruits provenant de l’intérieur, puis je vis la porte du bâtiment s’ouvrir et les hommes en sortirent. Ils traînaient l’un d’entre eux qui avait l’air amoché et endormi à la fois. Je ne savais pas ce qui c’était passé, mais j’espérais juste qu’Elisa soit en meilleur état. Mon cœur battait à tout rompre, j’avais de la difficulté à respirer. J’attendais juste le moment où les hommes seraient assez éloignés pour que je puisse sortir de ma cachette et courir vers le bâtiment pour retrouver Elisa. Quand je ne les entendis plus ni marcher ni parler, je me levai doucement de ma cachette. Je m’avançai précautionneusement dans le sentier, en marchant vers l’endroit où ils avaient emmené Elisa. Ne les voyant toujours pas, parce qu’ils auraient pu se cacher plus loin et attendre de voir ce qui se passait, je couru vers la porte laissée à moitié ouverte. Je vis Elisa au sol et je me précipitai vers elle. Elle ne semblait pas gravement blessée, mais avait tout de même l’air un peu sonnée. Je ne savais pas dans quel état j’étais, mais j’étais sincèrement soulagé de la voir encore en vie.


« -Ça va? T’es blessée? »

J’examinai les chaînes qu’elle avait. J’avais déjà vu cette technologie. Mon amie sorcière m’en avait parlé. C’était de la magie puissante, mais seulement contre les dieux. Il n’y aurait aucun effet sur moi. En fait, le mécanisme réagirait mieux avec moi, puisque j’étais humain et que cela avait été créé par un humain pour la protection des humains. Je posai donc mon doigt là où la fermeture arrivait, comme la sorcière me l’avait montré, et j’entendis un clic. Je fus soulagé, j’eus presque envie de pleurer. Je pus ensuite enlever une à une les chaînes qui retenaient Elisa.

« -Merci pour ce que tu as fait… me cacher et les attirer tous sur toi, ça m’a sauvé la vie. »

Je me raclai la gorge pour calmer le trémolo au fond de ma voix. C’était définitivement beaucoup d’émotions tout ça.

« -On fait quoi maintenant? T'as une idée de ce qu'ils te voulaient? T’as besoin d’aller voir un guérisseur peut-être? »
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MessageSujet: Re: Quand le masque tombe [Terminé] Quand le masque tombe [Terminé] EmptyLun 28 Oct - 21:20

Mes assaillants avaient neutralisé mes pouvoirs et s'étaient en plus protégé d'eux. Je n'avais pas perçu la présence d'une arme magique du registre de celles qui éliminaient les dieux, mais il était possible qu'ils en possèdent une discrète. S'ils n'avaient que des armes normales et comptaient les utiliser pour m'éliminer, ils n'avaient rien compris aux divinités. Les petits obstacles qui stoppaient ma magie ne me rendaient pas mortelle pour autant. Ils m'empêchaient seulement de répliquer. Et même si les policiers avaient une arme anti-dieux, ils n'arriveraient pas à me tuer définitivement: mon clone m'attendait.

Je ne savais pas où mon clone se trouvait exactement. Je sentais seulement que je serais capable de le trouver si je me retrouvais sans enveloppe charnelle. Matt Fowl l'avait caché aux Enfers et je n'avais pas fouillé son esprit pour trouver à quel endroit il l'avait mis. De cette manière, j'assurais ma sécurité même si on trouvait accès à ma conscience. J'avais aussi commencé à travailler sur la création d'un second clone permanent à cacher quelque part sur terre, sans le dire à Matt Fowl. Il avait ma confiance, mais les trahisons ne venaient jamais de gens de qui on se méfiait.

Le lycan m'en voulait pour ce qui était arrivé à sa meute. Il n'était pas le seul. Je soupçonnais Justin d'être dans la même situation. Même si je n'avais pas allumé le bûcher, je n'avais pas rempli mon devoir de protectrice envers les lycans. Beaucoup d'entre eux me considéraient comme responsable. Mais ils n'avaient pas été touchés par une intervention divine ni une attaque magique: quelqu'un avait piraté leur système de sécurité et mis le feu à la maison. Comment voulaient-ils que je prévienne une action de ce genre? Surtout, pourquoi pensaient-ils que ma protection s'étendait à ce qu'eux-mêmes auraient pu contrer s'ils avaient fait preuve d'un minimum de prudence?

Je m'étais tout de même excusée auprès de ceux qui avaient survécu. J'avais pleuré avec eux, j'avais financé des funérailles ainsi que leur nouvelle maison et j'avais promis de trouver le coupable. Je n'avais ensuite mis presque aucune énergie à honorer cette promesse. La distance qui s'était imposée entre Justin et moi ainsi que l'hypocrisie de toute la meute - qui s'était d'ailleurs séparée en deux, comme si son nombre n'était pas déjà ridicule après la tragédie - m'avaient démotivée à les aider. Les lycans étaient un peuple détesté. Ils devaient se protéger davantage que les autres pour survivre. L'incendie pouvait être attribuable à l'intervention d'un de mes ennemis, mais le manque de préparation à ce type de danger relevait de la responsabilité des lycans eux-mêmes. De Justin.

Anthony entra pendant que j'inspectais mes entraves sans trouver comment les retirer. J'aurais voulu lui sourire et le rassurer, mais je ne pensais qu'à me débarrasser de mes chaînes.


-Ça va? T’es blessée?

-Ça ira quand je serai libre.


Je soupirai, regrettant de m'être montrée si cassante.

-C'était ingénieux, le coup du téléphone.

Je n'ajoutai pas que c'était inutile parce que le danger auquel j'avais été confrontée n'avait jamais été très grave, mais je restai silencieuse pendant qu'il examinait mes chaînes. Il fallait que je lui dise que j'étais une déesse. Sa vie avait été mise en danger aujourd'hui à cause de son lien avec moi. Il venait d'ailleurs de me prouver sa loyauté. J'avais toutes les raisons de lui avouer mon identité réelle. Mais je ne disais rien.

Anthony mit un doigt sur le mécanisme d'une des entraves qui s'ouvrit facilement. Une fois libérée de chacune d'entre elles, je me sentis redevenir moi-même: puissante. Comment Anthony avait-il réussi à désactiver les entraves? Je les avais malmenées avant son arrivée et aucune ne s'était ouverte… jusqu'à ce qu'il les touche doucement. Elles avaient réagi au contact avec un humain.


-Merci pour ce que tu as fait… me cacher et les attirer tous sur toi, ça m’a sauvé la vie.

Je le dévisageais sans parler. Il avait reconnu un dispositif conçu pour contenir une divinité et l'avait désactivé sans faire d'histoire, sans poser de questions… sans froncer les sourcils avec le petit air pensif qu'il prenait quand il tirait des conclusions. Il n'avait donc rien vu qu'il ne connaissait pas déjà.

-On fait quoi maintenant? T'as une idée de ce qu'ils te voulaient? T’as besoin d’aller voir un guérisseur peut-être?

Je faillis le confronter, mais son rappel des intentions de mes agresseurs me ramena à plus urgent.

-Ils voulaient me tuer. Et ils ne recommenceront pas.

Je matérialisai cinq clones à toute vitesse. Informes et chauves, les créatures me dépassaient d'une tête et leur carrure se rapprochait davantage de celle d'un bodybuilder que de la mienne.  Habituellement, je fabriquais rapidement des copies parfaites, jusqu'aux vêtements, mais je ne voulais ni confondre ni impressionner. Je voulais frapper. Je ne leur créai pas de visage défini, que des yeux pour qu'elles puissent voir où elles se déplaçaient. Elles se ruèrent dehors à la poursuite des trois policiers.

Je restai silencieuse, concentré à ma tâche, pendant près de cinq minutes. Mes clones se déplaçaient rapidement. Nous partagions une conscience commune où je régnais. Je les fis se dématérialiser dès la mort des trois hommes. À cinq monstres contre trois, dont un évanoui, le combat ne dura pas.

Je posai de nouveau les yeux sur Anthony, avec une expression glaciale.


-Depuis quand sais-tu que je suis une déesse?
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MessageSujet: Re: Quand le masque tombe [Terminé] Quand le masque tombe [Terminé] EmptyDim 24 Nov - 17:56

« Au bal on doit danser même si on n’est pas masqué. » -Jamel Debbouze

« -Ça ira quand je serai libre. »

Bien que j’aurais apprécié un accueil plus chaleureux, je ne pris pas personnel le ton glacial qu’elle avait employé. Elle venait de vivre un grand stress et je comprenais l’urgence se de libérer de ses chaînes. Son agressivité n’était pas directement tournée sur moi, j’étais juste celui qui la subissait. Je comprenais qu’il y avait bien peu de choses de plus frustrantes que de se faire enlever sa liberté. L’impuissance devenait vite de la rage chez plusieurs personnes.

« -C'était ingénieux, le coup du téléphone.
-Merci. »


J’étais satisfait de voir que mon plan lui avait plu. J’avais eu envie de rajouter une plaisanterie sous-entendant que je pouvais réfléchir tout seul à des choses intelligentes parfois, mais le contexte ne me paraissait pas approprié, alors je laissai tomber. Elisa était intelligente et posée et de savoir qu’elle approuvait mon idée me faisait me sentir mieux. Je lui fis un doux sourire. À part lui enlever ses entraves, je ne savais pas très bien comment l’aider, ni ce que je devais faire ou dire. J’étais mal-à-l’aise. J’avais l’habitude de l’improvisation, mais j’avais généralement quand même du temps pour penser aux improvisations que j’aurais à faire. Quand je préparais un dossier ou une entrevue, je laissais toujours une grande place aux imprévus, puisque je ne pouvais pas contrôler ce que les gens allaient me dire ou me répondre, mais j’avais le temps de penser à des directions que l’entrevue pouvait prendre, afin de réfléchir un minimum à quoi dire ou faire dans tel ou tel cas. En ce moment, je n’avais rien prévu. Et je n’avais pas eu le temps de réfléchir aux différentes directions que pouvait prendre la situation. J’avais donc essayé d’improviser quelque chose sur le tas et ça avait marché alors j’étais content de la tournure de tout ça finalement. Je restais tout de même sur mes gardes, prêt à l’éventualité que les agresseurs pourraient revenir à tout moment.

J’étais vraiment content et soulagé qu’Elisa aille bien. Je m’étais fais mille et un scénarios de l’état dans lequel je la retrouverais, tous plus sanglant les uns que les autres. En tant que journaliste, j’avais souvent pu voir des scènes de crimes. Depuis la brèche, les gens étaient de plus en plus créatifs et violents. Mon registre de possibilités était donc plus grand que la moyenne. Je me doutais que les armes des policiers de la ville anti-divinités n’étaient pas assez puissantes pour réussir à la tuer, mais d’un côté je n’en étais pas certain, puis de l’autre côté, je savais qu’ils essaieraient quand même. Et sûrement plus qu’une fois. Heureusement, j’avais pu intervenir rapidement. Elle s’était fait amocher quand même, mais il y avait bien moins de sang que ce que je m’étais imaginé.  


« -Ils voulaient me tuer. Et ils ne recommenceront pas.
-Et pourquoi? »


Mon amie sorcière m’avait vraiment bien formé sur le monde magique. Elle m’avait expliqué tout ce qu’il y avait à savoir sur les différentes races de créatures et les différents types de magie. J’étais bien renseigné pour faire face à différents ennemis magiques. On avait parlé de beaucoup de créatures et de nombreux pouvoirs de divinités, mais je n’avais pas été préparé à ce qu’Elisa matérialisa. Je restai bouche-bée, les yeux ouverts le plus que je le pouvais, mais incapable de parler ou de bouger. Ce n’était pas de la surprise, ni de la peur, c’était plus grand que ça. Je n’avais jamais ressenti ça auparavant, j’avais du mal à me l’expliquer. Je ne savais pas si ça venait d’elles ou simplement de moi, mais je me sentais vraiment mal. Les créatures monstrueuses qui se dressaient devant moi me faisait l’impression d’avaler mon âme toute entière. Même si je devinais que c’était mon amie qui les avaient faites, puisqu’elle était la seule capable de magie ici et qu’il m’avait semblé qu’elles venaient de derrière elle au départ, je ne connaissais pas l’intelligence de ces monstres. La possibilité qu’elles m’attaquent était quand même grande et je ne pourrais rien faire. Quand elle passèrent près de moi pour se ruer dehors, je sentis comme une vague glacée me traverser. Je ne savais pas si je me l’imaginais simplement, mais ce n’était pas vraiment grave. Quand elle quittèrent notre abri, je recommençai enfin à respirer. Je ne m’en étais pas rendu compte, mais j’avais retenu mon souffle tout le temps que je les avais vues.

« -What the f… »

J’interrompis ma phrase quand je me concentrai à nouveau sur le visage de mon amie et je remarquai qu’elle avait une expression étrange. Je ne lui avais jamais vu ce type de noirceur, mais c’était effrayant. Et elle semblait concentrée sur quelque chose. Je regardai derrière moi et ne vis rien. Je compris alors que les créatures étranges avaient bel et bien été crées par Elisa, qui devait les contrôler avec son esprit pour aller accomplir une tâche. Et vu ce qu’elle avait dit plus tôt, je compris que ce devait aller tuer ses agresseurs. Je la trouvais extrême, mais je comprenais son point en même temps. On ne pouvait pas s’en prendre à une divinité et espérer s’en tirer sans conséquences. Elisa resta plusieurs minutes dans cet état de transe meurtrière et je ne savais pas quoi faire. Quand elle posa finalement ses yeux sur moi, son regard était dur. J’eus l’impression qu’un blizzard venait de se lever tellement le froid de son expression me brûlait.

« -Depuis quand sais-tu que je suis une déesse? »

Je baissai les yeux. Je ne comprenais pas la raison de sa rage dirigée sur moi. J’étais confus plus que fâché, je crois, mais c’était difficile pour moi de bien identifier mon émotion du moment. J’hésitais sur l’approche à prendre. Je pourrais faire comme si je ne comprenais pas de quoi elle parlait et jouer les innocents, mais en même temps, je ne pouvais pas lui mentir. Pas après ce qu’on venait de vivre. Je relevai donc mon regard vers elle et prit une grande respiration.

« -Ça fait quelques mois déjà, mais j’attendais de voir combien de temps ça te prendrait avant de m’en parler. Combien de temps ça te prendrait pour me confier ça. C’était pas un test ni rien, je ne vois juste pas pourquoi c’était à moi de t’en parler en premier. »

Je n’avais pas l’impression que mes explications lui ferait plaisir.

« -Bref, j’ai d’abord pu trouver qu’Alan était en fait Zeus et ensuite il ne fallait pas grand-chose pour comprendre qui tu étais. »
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MessageSujet: Re: Quand le masque tombe [Terminé] Quand le masque tombe [Terminé] EmptyLun 24 Fév - 15:23

Anthony était protégé contre ma télépathie mais, même sans magie et en devant me concentrer sur le contrôle à distance de mes clones, je percevais son trouble. Impressionner un mortel n'éveillait rien en moi. Mes fidèles m'avaient toujours adorée à moitié par crainte et à moitié par envie d'obtenir quelque chose de moi. Je ne donnais pas dans le spectacle. Si j'effrayais Anthony, tant pis. Ou tant mieux. Il savait que j'étais une déesse. Il l'avait appris quelque part entre notre première rencontre et maintenant. C'était peut-être ce qui le poussait à garder secret l'emplacement de son arme anti-dieux malgré notre amitié. Il se retenait probablement de me tuer par affection pour moi ou pour honorer notre alliance, deux aspects que j'entretenais justement pour me protéger de lui. Avec ma petite démonstration de puissance, je lui rappelais qu'essayer de m'éliminer venait avec de grands risques et de faibles chances de réussite.

Les policiers avaient emprunté des chemins discrets et, ralentis, il n'avaient pas pu aller très loin. Mes clones n'avaient pas mis beaucoup de temps à les rejoindre et avaient pu les éliminer à l'abri des regards. Mais je n'aurais pas laissé tomber même s'il avait fallu traumatiser des civils en exécutant mes agresseurs en pleine rue. Ils méritaient de mourir. Ils devaient mourir maintenant. Je ne pouvais supporter leur existence dans le même monde que moi. De toute manière, s'il y avait eu des témoins, ils auraient été magiquement contrôlés, comme c'était souvent le cas quand un événement surnaturel créait des débordements. Mon statut de déesse la plus puissante d'un des panthéons les plus craints me garantissait une certaine immunité aux conséquences de mes gestes tant que j'arrivais à les expliquer ou les excuser auprès des autres dieux. Et j'y arrivais toujours. J'avais tué les maîtresses et les bâtards de Zeus pendant des siècles, avant et après la brèche, et il n'y avait eu personne pour les défendre. Pas même mon mari ne m'avait tenu tête.

Une fois mes créatures abandonnées et disparues, je pus me concentrer à discuter avec Anthony. Je pouvais facilement contrôler mes clones à l'instinct en me livrant à d'autres activités, mais un combat à mort contre des professionnels demandait toute mon attention. Anthony baissa les yeux à ma question. Ne s'était-il pas préparé à ce que je finisse par comprendre? Et à ce que je le confronte durement. Peut-être ne savait-il que ma nature et non mon identité. Peut-être ne connaissait-il pas ma réputation bâtie sur ma colère.


-Ça fait quelques mois déjà, mais j’attendais de voir combien de temps ça te prendrait avant de m’en parler. Combien de temps ça te prendrait pour me confier ça. C’était pas un test ni rien, je ne vois juste pas pourquoi c’était à moi de t’en parler en premier.

Tester n'était pas un test! Essayait-il de mesurer ma patience ou était-il réellement si stupide? Il avait voulu mesurer mon honnêteté, quel dommage! S'il voulait que j'arrête de faire semblant, il allait être servi.

-Tu es arrivé dans mon bureau en me pensant mortelle et en me parlant avec enthousiasme d'arme tuant les dieux. Ça ne donne pas trop envie de se confier.

J'avais vaguement abordé le sujet des armes magiques avec Vénus qui ne semblait pas trop s'en faire. Depuis sa rupture avec Loki, elle n'était pas assez impliquée en politique pour avoir de réels ennemis, autant chez les dieux que chez les mortels. Le projet de tuer un dieu était toujours compliqué et menaçait d'entraîner plus de mauvaises conséquences que de bonnes. Depuis l'ouverture de la brèche, malgré les alliances et les menaces, aucun dieu puissant n'avait été éliminé. Mais combien de tentatives secrètes, comme celle à laquelle j'avais moi-même participé contre Loki, avaient échoué en silence? Je faisais partie des divinités les plus à risque de subir un attentat aujourd'hui, ne serait-ce que par haine.

Qu'Anthony possède une arme efficace contre les dieux ne signifiait pas automatiquement un risque contre ma personne. J'essayais de me le répéter, mais mes doutes ne se taisaient jamais. Les humains pouvaient être tués facilement. Tous les mortels étaient fragiles, mais ils ne se faisaient pas tuer juste parce que l'opportunité était là. L'existence et la proximité de cette arme ne représentaient pas un danger plus immédiat pour moi qu'un pistolet normal pour un humain. En théorie.


-Bref, j’ai d’abord pu trouver qu’Alan était en fait Zeus et ensuite il ne fallait pas grand-chose pour comprendre qui tu étais. 

Zeus me nuisait toujours. J'aurais dû tomber amoureuse d'un autre dieu souverain. Je m'efforçai à chasser la mauvaise humeur de sur mon visage. Je ne voulais pas me mettre Anthony à dos, pas après sa démonstration de fidélité.

-J'attendais aussi. Je voulais voir combien de temps tu mettrais à découvrir le scoop, Anthony. Je commençais presque à m'impatienter, dis-je avec un air volontairement un peu moqueur.

J'aurais pu argumenter, revenir sur son test-qui-n'en-était-pas-un, essayer de lui faire voir mes raisons de me méfier de lui ou même souligner que je ne lui devais pas des informations sur ma nature, mais je préférais le coincer à son propre jeu. Ce n'était pas à lui d'en parler, d'accord. Ce n'était pas non plus à moi. On pouvait valser longtemps, s'il y tenait.


-Maintenant tout est clair. Enfin… sauf une chose. Ne risque plus ta vie pour moi. Je t'ai mis à l'abri en priorité aujourd'hui en partie parce que j'ai une longueur d'avance sur quiconque essaie de me tuer. Mais j'apprécie ton courage.

J'espérais lancer notre conversation sur une tournure plus positive. Il ne servait à rien de discuter longuement ma nature, mes raisons et les siennes, sinon pour trouver davantage de désaccords et de questions. Et je n'avais ni envie de répondre ni la gentillesse aujourd'hui d'accepter ses silences.
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