Les Dieux de New York
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Effeuillage princier [Lucifer S. Milton]

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Le Léviathan
Thomasine T. OcéaneThomasine T. Océane


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MessageSujet: Effeuillage princier [Lucifer S. Milton] Effeuillage princier [Lucifer S. Milton] EmptyMer 4 Sep - 6:01

Nous sommes au cinquième jour de la lune, j’ai vingt-et-un ans. Le zénith voilé de nuages a fait dépasser les trente degrés mais les averses de soirée lâchées par ces derniers font retomber aux températures matinales. Comme souvent, la nuit sera plus agréable que le jour, l’entièreté du centre-ville de New York City en profitant. Plus au nord, le quartier Gaïa aura tôt fait de se coucher, tandis qu’au sud, les populations de Learning comme d’Helheim migreront ici ; tout comme je l’ai fait moi-même. Mon par-dessus noir est déposé sur le dossier de ma chaise tandis que mon dos y presse celui de ma chemise à carreaux noire et blanche. Mes jambes croisent celles de mon pantalon de toile sous la table ronde, l’une de mes bottes de cuir étrange posée sur le sol alors que l’autre frôle le pilier central du meuble au rythme de ma respiration. Mes doigts aussi sont croisés, les flancs des mains posés sur ce plan de travail encore vide. Ma commande est revenue aux classiques désormais, offrant le détail saugrenu d’un thé dans un bar d’effeuillage branché…

L’ambiance chaleureuse héritée des Années Folles commence dès midi mais l’héritage n’est totalement mis en avant qu’une fois le soir venu. Le cabaret sexy, travaillé pour être tant érotique qu’artistique, présente régulièrement de nouveaux numéros et mensuellement une soirée à thème. Irrégulièrement, je me présente également dans l’objectif que certains de leurs clients deviennent également miens ; un partage plus qu’une concurrence, cela va de soi. Les opposés se ressemblant, miséreux comme riches sont toujours plus prompts à se vendre pour améliorer leur situation que les gens du commun. S’il est évident que les miséreux en sont absents, les classes sociales supérieures abondent dans un tel lieu ; des classes sociales supérieures peu regardantes sur la morale et les convenances héritées des religions abrahamiques. Une base de travail nécessaire me concernant. Plusieurs fois, j’ai pu approcher tel homme ou tel femme dont le physique trahissait l’Envie par rapport à ce qu’il voyait. Passagère ou plus ancrée, l’Envie m’importait plus que son objet, même s’il permet de savoir comment y répondre. Plusieurs fois, un exclus irrespectueux délesté sur le bitume devant le bar a entendu l’approche de mes bottes faites d’un cuir si particulier, afin que l’intérêt à ses problèmes aboutisse à une solution. Cela étant, tout agréable que soit les créations et les créatures des sœurs Lackey, le travail abonde plus dans les quartiers Grey, tout au nord de l’île.

Suis-je ici pour du travail ? D’un point de vue, c’est difficile à dire. D’un autre, c’est à la fois "oui" et à la fois "non". L’arrivée d’un autre membre du Conseil d’Administration d’Hell Incorporated à New York City peut signifier bien des choses, quelque soit ledit membre. Lorsqu’il s’agit du Satan, on en vient à se demander si la ville ne regrettera pas Loki. Je ne dis pas qu’il soit aisé de chasser un dieu comme lui du pouvoir. Cependant, s’il a été également détrôné, Satan a évolué vers une méthode plus difficile encore à combattre : qu’importe d’avoir le pouvoir, il faut commander à celui qui l’a. Tous les bénéfices, aucune des emmerdes. C’est ce qui permet aux chats de dominer le monde, en se faisant servir par les humains. Aux dieux aussi, même si l’on n’a pas un tel niveau. Pour la plupart. Qu’importe, le Lobby n’est pas quelque chose que j’apprécie, moi qui incarne l’Etat. D’où mon appartenance à l’Ordre de la Mouche, mon rôle dans la "déchéance" de celui que j’invite ici ce soir. C’est une autre différence entre Loki et Satan, à mon sens à la faveur de ce dernier : le premier a soi-disant été "assassiné" là où le second c’est contenté d’accepter sa "défaite" et de continuer à jouer avec les autres. Qu’est-ce qui est le plus dangereux, tout ignorer des actions d’un être ou ne voir que ce qu’il choisit de nous montrer ?

Personnellement, je ne me sens pas menacée. Envieuse, incontestablement, de son charisme, de son intellect, de son talent… mais pas menacée. L’Etat est un cadavre dont il est plus intéressant d’utiliser les organes que d’incinérer le tout. L’arrivée d’un "allié" diaboliquement professionnel laisse ainsi entrevoir des opportunités plus que des problèmes. J’aurai beaucoup aimé assister à son cours auprès de la NNRA, considérant qu’il devait faire cela pour l’amusement et la forme plus que pour la récompense et la difficulté. L’effondrement de la société thermo-industrielle de 2007 a rappelé à tous un fait relativement simple : sans le Contrat Social, seul reste l’Etat de Nature. L’état où chacun cherche à assurer sa propre préservation et celle de ses proches, par tous les moyens nécessaires. Sans le droit législatif, seul reste le droit naturel. Le fait que chacun ait la liberté absolue de faire tout ce que son pouvoir lui permet de faire. Evidemment, dans une telle configuration, les armes sont primordiales. D’où que les armées nationales aient été les principaux moyens de contenir la "guerre civile mondiale" résultant de la Brèche. D’où que Loki, dont la New York a fait en un an ce que les autres villes mettront des décennies à accomplir, ait armé sa "ville lumière" à un point délicieux de ridicule. D’où que Satan, dont les compétences peuvent lui permettre d’influencer mieux que quiconque, ait décidé de s’adresser à une cause déjà gagnée. Un premier pion de placé, dans un jeu bien plus vaste. Curieuse de voir ce que cela donnera.

En cette soirée cependant, la question est surtout d’avoir un décor à la hauteur d’une rencontre entre deux des quatre Princes infernaux de Pandæmonium. Quand le Seigneur du Mensonge et le Grand Amiral se croisent, quand le Chef de l’Ordre des Séducteurs et le Gouverneur des Contrées Maritimes s’assoient à une table, le lieu doit être à la hauteur. Quand le Chef du Parti d’Opposition à l’Ordre de la Mouche et l’un des Chevaliers de l’Ordre de la Mouche se font face, cela promet toujours une cordialité félonne.

« J’espère que le lieu vous conviendra, ironise-je en me levant pour l’accueillir d’une paire de bises, avant de me rassoir en poursuivant : Je me permets de vous avertir que le bar n’offre pas de service après danse. Je ne doute pas que vous saurez obtenir tout extra qui vous tente, cependant cela ne devrait pas se faire sur place. Sauf si ledit extra est l’une des sœurs Lackey, je suppose. »

Présent plusieurs secondes, mon sourire de connivence finit par laisser la place à une inexpressivité plus habituelle. Aussi habituelle que l’impression que je dégage, celle de se tenir face à une grosse masse invisible et possiblement de se faire écraser par celle-ci. Bien moins agréable que cette aura de charisme qui transpire de Satan, dont l’Envie a déjà été évoquée et l’intensité de mes yeux bleus-océans ne chercher rien à cacher.
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MessageSujet: Re: Effeuillage princier [Lucifer S. Milton] Effeuillage princier [Lucifer S. Milton] EmptyDim 22 Sep - 14:14

Etat et Lobby. Lobby et Etat. Deux mastodontes voués à s’affronter sans jamais pouvoir se détruire. Tournant indéfiniment l’un autour de l’autre, ils se déchirent pour mieux se reconstruire. Incapables de s’abandonner à leur sort respectif, ils se toisent de tout leur mépris avant de s’embrasser passionnellement loin des projecteurs. Tel des amants maudits, ils ne peuvent vivre loin de l’autre mais toute histoire heureuse leur est pourtant interdite. Trop différents pour cohabiter, trop semblables pour s’ignorer. Lorsque l’un appelle, l’autre s’empresse d’accourir. Pour mieux se retourner à peine arrivé. Je ne me retournerai pourtant pas aujourd’hui. En tous les cas, pas à peine arrivé.

La Colère qui m’habite en permanence se délecterait pourtant de voir le visage éternel de Tiamat se tendre devant mon manque radical de manières. Oh je ne me fais pas d’illusions, elle ne me ferait pas le plaisir de dévoiler l’étendue de sa déconvenue mais je saurais lire entre les lignes. Un sourire crispé, un froncement imperceptible de sourcils et je saurais jouir de ma vengeance sur celle qui choisit le camp adverse lors de la Grande Trahison. Mais le Temps a fait son œuvre et, si la rage ne s’est pas apaisée, j’ai appris à la contenir. En faire une alliée plutôt qu’une ennemie. Me servir d’elle plutôt qu’elle se serve de moi.

C’est donc sans la moindre animosité apparente que je me présente au Velvet. Le lieu ne m’est pas inconnu – rares sont les maisons de Débauche de qualité que je ne connaisse – et pourtant je n’avais encore jamais eu l’occasion de m’y rendre. Nul doute que j’y reviendrai désormais que j’ai choisi de rejoindre les mortels de manière plus pérenne. Mais la soirée n’a pas pour but de déterminer si les lieux ont le standing nécessaire pour devenir mon prochain terrain de Jeu. Je suis ici pour avoir une discussion avec la Déesse Primordiale du Chaos en personne et, pour autant que je désire la voir ramper à mes pieds, implorant mon pardon pour le péché capital d’avoir enfanté mon Rival, je ne peux m’empêcher d’être fasciné par sa présence. Elle qui la première brisa le tabou de l’inceste, influençant sans le moindre doute ma traîtresse de femme, comme seule une grand-mère sait le faire avec sa petite-fille. Elle qui sait comme personne révéler l’Envie là où d’autres ne verraient que simple jalousie ou désir mineur.

Etat de mon Lobby, je rêve de la détruire tout en sachant que c’est son Chaos qui rend ma Malice possible. Elle est l’atout majeur de Belzebuth et la supprimer reviendrait moins à faire pencher la balance de mon côté qu’à faire tout bonnement exploser l’échiquier. Non, la seule manœuvre possible est de l’Attirer à moi. User de tous mes charmes pour la convaincre qu’elle n’a nul intérêt à s’opposer à moi. Que je saurai lui offrir bien plus que son fils. Et pour commencer une compagnie bien plus agréable que celle de son insupportable rejeton. C’est donc avec un sourire radieux que j’accueille son ironie.


- Vous savez mieux que personne que, plus on cherche à m’échapper, plus je mets d’entrain à vous rattraper. Qu’il s’agisse d’une des propriétaires ou de n’importe lequel ou laquelle de leurs employé-e-s, je ne doute pas un instant d’être capable d’obtenir ce que je désire en ces lieux. Créer l’Envie n’est pas votre seul apanage. Même si je sais reconnaître un Maître en la matière lorsque j’en croise une.


Prenant place en face d’elle, je commande un
dry martini auprès d’une serveuse apparue soudainement comme si elle savait l’importance des deux clients ci-présents.

- Il n’en faut en effet pas moins pour avoir su comment m’appâter. Le lieu est bien évidemment un premier geste bienvenu mais il en fallait bien plus pour m’amener à converser avec un Chevalier de l’Ordre de la Mouche. Non, pour être tout à fait honnête, c’est l’idée même d’imaginer ce très cher Belzébuth enrager à l’idée que j’ignore tous ses appels du pied – sérieusement Les Enfants du Nouvel Age ? Il n’aurait pas pu faire encore plus évident, le goût de la discrétion se perd…. – mais n’hésite pas à conférer avec sa mère.

Ne me défaisant pas un instant de mon affabilité, je lance un sourire charmeur envers un couple d’hommes qui nous observe de l’autre côté de la pièce, en se demandant sans nul doute ce que nous faisons en ces lieux, nous qui paraissons plus prompts à commencer une discussion d’affaires qu’à profiter d’une des meilleures séances d’effeuillage de la ville. L’intensité dévastatrice de mon regard les amène immédiatement à détourner le leur avant que je ne recroise celui de ma compagne du soir.

- Que puis-je donc faire pour le Grand Amiral ? 
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MessageSujet: Re: Effeuillage princier [Lucifer S. Milton] Effeuillage princier [Lucifer S. Milton] EmptyMer 25 Sep - 4:28

Je sais mieux que personne que, plus on cherche à lui échapper, plus il met d’entrain à nous rattraper… je ne peux, ni ne cherche à, retenir un sourire à cette introduction. Sa polysémie est délicieuse. Plus on cherche à échapper au Lobby, comme la Science ou l’Etat ont pu le vouloir, plus celui-ci se love avec eux, brandit leur étendard pour ses intérêts. Plus on cherche à échapper au Mal, à l’Illusion et au Mensonge, plus ceux-ci viennent vers nous pour nous rassurer quant à la réussite de notre entreprise et notre bonté. Plus on cherche à échapper au Diable, plus on tente celui-ci. Je ne doute pas non plus que n’importe qui ici, mortel ou non, ne puisse résister longtemps à Satan en personne. Concernant Emilia, c’est un risque calculé. Me concernant… "Créer l’Envie n’est pas mon seul apanage", en effet ; même si je préfère me voir comme une cultivatrice. L’Envie est comme une perle, elle vient protéger d’un douloureux petit grain de sable et, plutôt que d’instiller ledit grain dans la mécanique d’autrui, je préfère aider à enrober toujours plus la merveille qui en nait. Aparté mis à part, la Colère n’est pas non-plus l’apanage de mon interlocuteur et la notion de Maître en la matière prend un tout autre sens.

Le dry martini me laisse bien plus indifférente, consciente de la symbolique de ce cocktail qui a su séduire des mortels parmi les plus importants depuis son invention au XXe siècle ; Franklin D Roosevelt et Winston Churchill pour ne citer que ceux que j’ai personnellement rencontré. Reste à savoir si Satan fait parti des puristes qui cherchent la dose de vermouth la plus réduite possible ; Winston m’avait fait sourire lorsqu’il avait affirmé qu’un regard vers la bouteille était suffisant. Comme à l’époque, un thé me suffira. Nul besoin de feindre avec quelqu’un qui verra au-travers…

Lui ne feint guère non-plus, se plaçant en face de moi là où la position des tables suggèrerait de se mettre à mon côté. Tourner le dos au spectacle à venir, vers lequel je me suis placée, préfigure les mots prononcés juste après. Il n’en faut pas moins que le Velvet Dream pour appâter le Diable, cependant ce n’est qu’un "premier geste bienvenu" et "il en fallait bien plus pour l’amener à converser avec un Chevalier de l’Ordre de la Mouche". Je n’en suis pas convaincue et, une fois encore, le laisse voir.

La véritable raison qui peut le motiver à converser avec un Chevalier de l’Ordre de la Mouche n’est-elle pas celle-là même : converser avec un Chevalier de l’Ordre de la Mouche ? Pour toutes les conséquences, réelles ou illusoires, que cela peut déclencher ?

Je ne me mêle pas des enfantines querelles entre Satan et Belzébuth, que le premier refuse d’apparaitre au second et que le second fasse comme chez lui dans le palais du premier ne me concerne pas. J’admets que Les Enfants du Nouvel Age en tient beaucoup à sa recherche de vénération, dieu déchu qui veut retrouver sa gloire, et l’indifférence pour l’intitulé ne saurait cacher l’Envie de son nouveau clergé. J’envie Belzébuth, tout comme j’envie Satan. Sur des points différents, évidemment. Et que le second cherche à créer l’Envie, ou la Colère, au premier est puéril mais distrayant.

Plus que les deux hommes vers lesquels le regard de Satan conduit le mien. Curieux au départ, effrayés à l’arrivée. Sans doute auraient-ils mieux fait de s’en limiter aux serveuses, ou aux serveurs, dont les tenues sexy sont une mise-en-bouche pour eux, tenant plus des amuse-gueules pour nous, avant le spectacle.

« Que puis-je donc faire pour le Grand Amiral ? »

Attentive tel le serpent recevant les vibrations de son charmeur, je ramène mes yeux à mon interlocuteur et les laisse rejoindre mes lèvres dans l’expression de mon amusement.

« Question ironique dans votre bouche. Et vous la retourner ne le serait pas moins, dans la mienne. Je pense que la question la plus appropriée est : que pouvons-nous faire ensemble ? »

Y répondre de façon générale est impossible. Sauf si "tout", réponse évasive s’il en est, compte. Cependant, à rêver de tout on ne fait généralement rien or il est suffisamment de choses que je puis envier ici pour que mon péché soit, une fois de plus, mon moteur. Mon allié, plutôt que mon ennemi. L’utiliser, plutôt qu’il m’utilise. Sans quoi, je ne serais pas "un Maître en la matière". Reste à savoir quoi envier pour garder le contrôle… et partager l’intérêt.

« A l’heure actuelle, mes principales actions se tournent vers les défavorisés du Quartier Grey. Evidemment, je ne m’y limite pas, mais je suis toujours plus appréciée de ceux qui dépendent des aides sociales pour vivre que de ceux qui y cotisent. »

Difficile de savoir si le Quartier Grey est un enfer ou un purgatoire ; dépendant de ce que l’on a vécu avant au-delà des rives de New York City. Je pencherais pour la seconde option : on doit l’endurer afin d’atteindre le "paradis" que représente le reste de la ville. S’il en est pour se complaire là-bas et s’y condamner, une majorité espère les vies tranquilles du Quartier Gaïa voire l’importance du Quartier Helheim… et envie donc ceux qui les possèdent. Reste donc à signer un contrat pour que les choses s’arrangent, pour être présenté à la bonne personne, pour décrocher le bon emploi, pour gagner une capacité inexpliquée qui permettra de faire la différence… dépendant de qui je suis à ce moment-là, des croyances des autres envers moi. Tant qu’ils croient, cela me convient. Tant qu’ils paient, cela me convient.

« Je suis restée loin des puissances politiques, économiques et sociales de la ville. Pour l’heure, je me préoccupe de ceux dont ils ne se préoccupent vraiment. Je croîs, du verbe croitre. Lorsque suffisamment me devront, lorsque suffisamment croiront en moi, peut-être me tournerais-je vers le pouvoir en leur nom. »

Le Contrat Social. Le Dieu Mortel. L’Etat.

« Maintenant que vous êtes dans la partie, cependant… il serait stupide de ne pas en profiter. Maximiser nos profits, mutualiser nos pertes, l’essence même de votre projet d’Hell Incorporated. Dans son évidence, votre rival n’a pas limité ses accords aux Enfers. Je ne vois pas pourquoi nous le ferions. »

Tu l’envies, n’est-ce pas Satan ? Son Ordre de la Mouche. Sa grande alliance pour faire tourner ses Enfants du Nouvel Age. Tu es en colère contre lui car la Colère est tienne mais l’Envie n’est pas mon seul apanage. Tu la ressens.
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MessageSujet: Re: Effeuillage princier [Lucifer S. Milton] Effeuillage princier [Lucifer S. Milton] EmptyDim 13 Oct - 13:25

Une nouvelle alliance ? Capable de rivaliser avec celle de Belzébuth aux Enfers qui plus est ? L’Envie allume mon regard à l’écoute de ces enivrantes paroles. Je la sens qui brûle au fond de mes prunelles, flamme parfaitement attisée par sa génitrice. Un instant je me perds dans le rêve éveillé des merveilles qu’une alliance avec la Mère du Chaos pourrait créer. Je reviens néanmoins bien vite, trop conscient du danger de me laisser emporter par l’Envie en présence de sa Maîtresse.

Plantant mon regard profondément dans le sien, je me lance à mon tour dans la partie. Elle a usé de ses Talents, à moi d’user des miens. C’est donc en pleine conscience que je déclenche mon Charisme. Pas tant pour influencer Tiamat dont les pouvoirs divins la rendent plus ou moins invulnérable à mes capacités que pour lui faire sentir qu’elle n’est pas seule à pouvoir Attirer l’autre.

Son offre m’intéresse terriblement et je ne m’en cacherai pas. Néanmoins je ne suis pas un de ses clients habituels, trop aveuglé par ce qu’elle lui propose pour réaliser la contrepartie demandée. J’ai beau être plus jeune qu’elle de quelques millénaires, je n’en ai pas moins acquis ma réputation à force de ruse et malice. Je ne suis donc pas démon ni même dieu à m’en laisser compter.

- Vous m’intéressez très chère. Je suis néanmoins surpris. Nos intérêts s’alignent rarement. Là où l’Envie est satisfaite, la Colère disparaît.

Oh. Mais non. C’est brillant. Lui adressant un sourire radieux, je dévie complètement.

- Que je suis bête. Toutes mes excuses. J’ai pris le problème à l’envers. De l’Envie satisfaite naît le Ressentiment du voisin. Ressentiment si facile à transformer en Colère vengeresse. Quant à la Colère, elle naît toujours de l’Envie d’un changement et peut toujours se sublimer pour retourner à son péché de départ.

Les possibilités sont infinies. A nous deux nous pourrions submerger les Enfers. Reste pourtant la question de savoir pourquoi elle désire soudain mon aide alors qu’elle semblait parfaitement satisfaite de son rôle auprès de son fils.

- Mais ne nous emballons pas. Ma curiosité a beau être piquée et mon désir attisé, je ne m’en exige pas moins quelques explications. Est-ce ma seule Remontée qui a lancé votre projet ou désirez-vous autre chose ? Je suis après tout le mieux placé pour savoir que nos Péchés ne nous ont pas été attribués au hasard et si la Colère est la Compagne de mes Jours, l’Envie ne l’est pas moins des vôtres. Que Désire donc la Déesse Primordiale ?
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MessageSujet: Re: Effeuillage princier [Lucifer S. Milton] Effeuillage princier [Lucifer S. Milton] EmptyVen 18 Oct - 10:05

Tu l’envies, n’est-ce pas Satan ? Son Ordre de la Mouche. Sa grande alliance pour faire tourner ses Enfants du Nouvel Age. Tu es en colère contre lui car la Colère est tienne mais l’Envie n’est pas mon seul apanage. Tu la ressens.

Oh oui, tu la ressens.

Je tente le Diable, littéralement. Une tentation visible dans ses yeux, dans cette âme qu’il n’a pas. Une tentation qui lui fait voir bien plus que ce qui nous entoure. Une tentation que, comme sa Colère, il maitrise rapidement.

Le Diable me fixe dans les yeux. Et, pour citer Nietzsche une énième fois, "si tu regardes longtemps l’abîme, l’abîme regarde aussi en toi". Je fixe le Diable dans les yeux. Pourrais-je résister à son influence ? Je n’en suis pas certaine et, comme pour les phéromones de Macsen, je me laisse faire. Cependant, je suis confiante en ma capacité à serpenter dans cette altération de l’esprit, préférant œuvrer par l’intelligence plutôt que par la force brute. Et l’intelligence s’amuse de constater qu’il a besoin de sa magie pour se placer au niveau de mes mots ; flatteur, peut-être trompeur également. Peut-être pas. Il semble surtout joueur. Semble.

Je l’intéresse, cela saute aux yeux ; les siens comme les miens, toujours deux fixant un. Il est surpris, chose dont il n’a pas l’air mais la formule traduit une réflexion plus complexe qu’une émotion simple. Réflexion qu’il résume en quelques mots… avant de sourire à sa propre réalisation. Qu’il est bête ? Qu’il est jeune, plutôt. Et son éducation ne joue pas pour lui ; le manichéisme… culture d’opposition, d’antagonisme. Culture réductrice dont les œillères font peiner à comprendre pleinement ce que je, comme d’autre divinités antérieures et postérieures, représente. Associe. Concilie. L’intelligence de Satan lui permet cependant de remettre en cause de point de vue qui lui semble naturel, qui lui est réflexe, et ses excuses comme leur développement me laissent continuer de le regarder avec la bienveillance d’une mère qui aide sa descendance à apprendre.

« De l’Envie satisfaite naît le Ressentiment du voisin. Ressentiment si facile à transformer en Colère vengeresse. Quant à la Colère, elle naît toujours de l’Envie d’un changement et peut toujours se sublimer pour retourner à son péché de départ. »

- Et de l’Envie insatisfaite ne peut pas non plus naitre le ressentiment ? La Colère face au sentiment d’injustice ? »

Ou encore l’Orgueil, du fait de ce même sentiment et de la croyance que l’on est plus méritant que l’autre à avoir ce que lui possède ?
Ou encore la Gourmande, à changer d’Envie une fois la précédente assouvie sans jamais atteindre la satisfaction ?
Ou encore la Paresse, à se satisfaire de son Envie en préférant rêver à ce que serait notre vie si on se mettait en action ?
Ou encore la Luxure et l’Avarice, à envier la liberté charnelle ou la fortune d’autrui ; même si ce sont là des formes moindres d’Envie, à mon sens, comparées aux précédentes.

Je suis la plus ancienne entité d’Hell Incorporated et n’ai pas volé mon titre de Prince Infernal : je peux être utile à tous. Comme je peux nuire à tous. Il n’y a cependant que Mammon que je veuille secouer jusqu’à désarticuler ses membres au point qu’ils s’arrachent eux-mêmes de son corps. Mammon que l’importance sur la société humaine et le jeu d’alliance dans la société infernale voire divine rendent intouchable. Mammon dont la servitude est le moyen de contrôle et qui croit pouvoir m’enchainer et me commander comme Dieu l’a fait. Mammon qui est le plus aisé moyen de prouver que je suis une colérique.

« Mais ne nous emballons pas. »

Le Diable énonce sa curiosité "piquée" et son désir "attisé". Le Diable exige "quelques explications". Je continue de le fixer. De l’écouter. Est-ce sa seule remontée qui a lancé mon projet ou désire-je autre chose ? Indiscutablement, nos Péchés ne nous ont pas été attribués au hasard et, là où lui a la Colère, j’ai l’Envie. Theli. Le Grand Dragon du Sefer Yetsirah, celui qui entoure l’univers en se mordant la queue et qui, envieux de Dieu, souhaite plus que tout entrer au Paradis.

« Que Désire donc la Déesse Primordiale ? »

Le Diable me fixe dans les yeux. Et, pour citer Nietzsche une énième fois, "si tu regardes longtemps l’abîme, l’abîme regarde aussi en toi". Je fixe le Diable dans les yeux. Pourrais-je résister à son influence ? Je n’en suis pas certaine ; comme pour les phéromones de Macsen, je me laisse faire. Cependant, je suis confiante en ma capacité à serpenter dans cette altération de l’esprit, préférant œuvrer par l’intelligence plutôt que par la force brute.

« Retrouver ce que j’ai perdu. »

Polysémie, quand tu nous tiens. J’ai perdu tant de chose. Ma place de déesse primordiale, tout d’abord, suite à une colère que ceux qui y ont fait face ont décrite comme menaçant l’entièreté de la Création. Ma tête, au passage, placée dans le ciel et dont mes larmes pourraient être les sources du Tigre et de l’Euphrate ; une localisation commune à celle du Jardin d’Eden laissant réinterpréter l’envie de Theli de rentrer au Paradis. Ma ville, au profit de Nanna tout d’abord, dieu-lune cornu bien antérieur à toute figure diabolique, puis du temps ensuite, l’effondrement de la civilisation ne l’ayant pas épargnée. Mes enfants, d’une certaine façon, que j’ai continué d’aimer malgré la trahison et mon assassinat. Mon prestige, également, même si la Déesse des Sorcières et le Wiccanisme s’en chargent. Mes pouvoirs, enfin, mais nul ne sait ce qu’il m’a réellement coûté de traverser la Brèche et de m’incarner en ce monde ; et c’est très bien ainsi.

« Cela étant, reprends-je rapidement, m’animant après l’instant d’absence qui a suivi ma sensibilité à l’influence de Satan, l’Envie se tourne vers les possessions, matérielles comme immatérielles, d’autrui. Ainsi, en chaque être est-il quelque chose que je peux envier et tenter d’en dresser une liste non-exhaustive serait improductif. »

Me voici serpentant d’une manière plus flagrante que précédemment, constatation me conduisant à m’appuyer sur le dossier de la chaise en regardant le spectacle. Je peux envier une beauté, un détail, une attitude, un trait, une réussite, un échec. Je peux envier tout être et toute chose ainsi ai-je appris à faire la paix avec cela, à les laisser surgir et resombrer car, comme tout sentiment, comme tout péché, l’Envie est éphémère si elle n’est pas cultivée.

« La question devrait donc être : qu’est-ce que j’Envie chez vous ? »

Mes yeux reviennent à Satan. Je délaisse son regard pour le reste de sa physionomie. Les yeux sont l’une des rares choses que je ne peux envier, étant pleinement satisfaite des miens. Néanmoins, dans sa physionomie comme dans son attitude, il y est beaucoup de choses que je peux envier.

« Votre charme. Votre intelligence. Votre répartie. Votre imagination. Votre capacité à tourner chaque situation, surtout celles en votre défaveur, en votre faveur le tout avec une pointe d’humour. Votre talent à exprimer vos idées et à reformuler celles des autres. Cette expression de contentement qui dit "je sais… cependant je ne le dirais pas parce que je suis humble". Cette maîtrise que vous avez de votre démon. Cette ruse et ces capacités qui vous ont permis, alors que vous étiez le subordonné de plusieurs divinités, à vous placer comme leur antagoniste et leur égal de plein droit ; une ascension que si peu peuvent faire par eux-mêmes. Dois-je continuer ? »

Flatteur, peut-être trompeur également. Peut-être pas. Je semble surtout joueuse. Semble.

Je m’avance, croisant les doigts et posant les avant-bras sur le rebord de la table. A nouveau, ce sont les yeux du Diable que je fixe.

« Avant que mon désir en soit à ce que vous me teniez la crinière pour que je finisse comme une ligne de ce CV qui vous place candidat au péché de Luxure, je tiens à préciser que, oui, c’est votre remontée qui m’a inspirée l’idée de cette rencontre. Libre à vous de considérer cela comme de l’opportunisme ou du bon sens, toujours est-il que lorsqu’un être de votre qualité arrive dans notre secteur, il faut être stupide pour ne pas le prendre en compte. »

Travailler avec son "ennemi", avec des créatures en lesquelles on n’a pas la moindre confiance, fait parti de l’existence des démons ; et donc des divinités démonisées. Nos intérêts s’alignent toujours : qu’importe le péché, tant que quelqu’un pèche on y gagne. Hell Inc. nous permet de maximiser nos profits individuels et de collectiviser nos pertes, nous associant plutôt que nous concurrençant. Opportunisme ou bon sens, là-encore ; il n’y a que ceux qui ne comprennent rien au capitalisme qui croient que des entreprises, même concurrentes, n’ont aucune entente entre elles. Alors au sein d’une entreprise et de ses secteurs spécialisés…

« Maintenant que j’ai partiellement répondu à votre question, peut-être pourriez-vous m’éclairer sur vos projets à New York City, ou au moins sur leur orientation. Que l’on poursuive notre problématique. »
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MessageSujet: Re: Effeuillage princier [Lucifer S. Milton] Effeuillage princier [Lucifer S. Milton] EmptyDim 27 Oct - 13:07

Retrouver ce qui a été sien. Voilà des paroles qui résonnent en moi sans difficulté. Ma vie pourrait se résumer en ces six mots. Retrouver ma place de démon tentateur majeur, retrouver ma place de dirigeant d’Hell Incorporated retrouver les faveurs de ma femme, … La liste est tout aussi non exhaustive que celle de ma vis-à-vis et ne cesse de s’agrandir jour après jour. Car l’adage le dit très bien : personne ne désire plus que celui qui a déjà tout. L’Envie est une compagne jamais rassasiée, trouvant toujours à redire à tel ou tel détail, tel manque, tel désir inassouvi, etc…

Ce n’est cependant pas de la mienne dont il est désormais question mais bien de celle de Tiamat. Ses paroles suivantes sont ainsi une surprise sans l’être vraiment. Je sais parfaitement lorsque les gens m’envient, c’est grâce à cette connaissance que je peux aisément les contrôler. Pourtant, si j’aurais été faussement modeste en prétendant que le Grand Amiral n’avait rien à m’envier, je n’aurai pas pensé un instant qu’elle puisse m’avoir si bien cerné. La profondeur du portrait qu’elle dresse de moi est à la fois flatteur et preuve d’un intérêt quelque peu inquiétant. J’accorde donc toute mon attention à la suite de ses propos.

Sa façon de balayer le moindre intérêt charnel pour ma personne me tire un sourire amusé mais je n’en perds pas pour autant le fil de son discours. Ainsi, tel que je l’avais originellement imaginé, c’est bien ma soudaine remontée qui a piqué de nouveau sa curiosité, l’amenant à me recontacter après toutes ces décennies d’ignorance mutuelle. Finalement j’en suis presque déçu. Un instant j’avais pensé me voir présenter une proposition brillante, réfléchie de longue date et n’attendant plus que ma signature pour décoller. La réalité est loin d’être si excitante. Elle n’en est cependant pas moins potentiellement productive.

Idiot est en effet celui qui pense que les idées les plus brillantes sont forcément les plus lucratives. Bien souvent, c’est une idée au premier abord bien banale qui se révèle par la suite d’une puissance implacable. Pas besoin d’en rajouter des tonnes : la simplicité est parfois bien plus utile que la complexité mal maîtrisée. Et si vous en voulez un exemple pensez donc au concept de propriété privée. Le phénomène des enclosures dont les historiens aiment tant à discuter n’est à l’origine rien de plus qu’un noble britannique décidant un jour de clôturer ce qu’il pense lui revenir de droit. Quatre barrières et le premier champ privé fut créé, privant – comme son nom l’indique – toute autre personne du fruit de ses entrailles. Et de ces quatre murs originels sont nés tout le système capitaliste dont nous ne repaissons aujourd’hui. Fini le troc et l’échange équitable, bienvenu dans le monde de l’accumulation et la spéculation, bienvenue au royaume de Mammon.

Voilà néanmoins bien là un nom qu’il faut éviter de prononcer en présence de l’incarnation de l’Etat, je le laisse donc sciemment de côté au moment de reprendre la parole.

-Pour être pleinement honnête avec vous très chère, je m’ennuyais ferme aux Enfers. Mettre des bâtons dans les roues de votre fils est certes distrayant les premiers siècles mais il arrive un moment où même la plus divertissante des activités perd de son piquant. De plus, j’ai tant entendu parler de ce monde post-Brèche que je ne pouvais m’empêcher de ressentir le besoin de voir de mes propres yeux le chaos créé par l’un des nôtres.

A vrai dire, je ne serai pas contre l’idée de rencontrer un jour l’auteur d’un tel chantier. J’ai beau savoir qu’il s’agit probablement d’un erreur de sa part plus que d’un plan savamment préparé, je n’en ai pas moins envie de discuter avec le géniteur du Nouveau Monde. Ne serait-ce que pour savoir comment il vit le développement de son œuvre.

- Une fois cela dit, ce serait vous croire plus naïve que vous ne l’êtes que de penser un instant que vous vous satisferiez d’une réponse pareille. Je serai donc direct : je suis venu chez les Mortels pour défier Belzebuth sur son propre terrain. Désormais que Dieux et Démons sont les bienvenus sur ces terres, il serait contreproductif de ne pas aller chercher les âmes à la source. Or, quoi de mieux qu’un monde post-apocalyptique pour créer du Ressentiment et des envies de Vengeance ? Comme on le dit si bien l’erreur de l’un est la chance de l’autre et la Brèche créée par notre concitoyen n’est rien de plus que l’entrée d’un buffet gratuit dont on ne saurait me demander de me priver.
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MessageSujet: Re: Effeuillage princier [Lucifer S. Milton] Effeuillage princier [Lucifer S. Milton] EmptyJeu 7 Nov - 8:41

Je touche des points sensibles. Rien, dans mon discourt, n’est innocent. Chaque réaction de mon interlocuteur est provoquée pour être analysée. Même lorsque ce n’est pas mon fait conscient, même lorsque c’est sous l’influence du Diable, je me faufile et m’immisce. Je provoque des remous. Je capte ces remous. Mon instant d’absence trouve écho chez Satan ; si j’ai la cause de son pouvoir, lui ne l’a pas du mien. Mes mots sont la seule cause, raisonnant chez lui comme chez moi. Et, quelque part dans mon esprit, je suppose pourquoi. La vague qui éclabousse le rocher n’en revient pas moins à l’océan. Lui aussi aimerait retrouver ce qu’il a perdu ; qu’est-ce ? Tant de choses. Tant de choses qu’il peut envier. Il l’a admis : l’Envie n’est pas mon seul apanage. La créer… comme la ressentir. Belzébuth en est la première cause, la plus évidente, mais pas la seule. Le péché de Luxure est une autre, supposée sans savoir ce qu’il en est réellement. Peut-être même la place de Dieu, chose que je ne jugerai pas car j’ai beaucoup à envier chez Lui aussi. Point sensible, là encore. Comme les révélations faites sur mes observations, pour la partie émergée ; la partie qui cherche à échapper aux eaux, quand bien même les vagues l’éclaboussent. L’érodent. Le Diable le sait. Le Diable le sent.

La joie amusée est seule réponse à mon double sous-entendu tant vis-à-vis d’une possibilité de provoquer Belzébuth que de voir la réaction de Satan à l’un des plus grands échecs de sa carrière, soit le péché de Luxure. Le Diable ne se trahit pas si facilement, ce qui n’empêche pas d’essayer. Rien à perdre, tant à gagner. Encore que rien à perdre, le sourire charmant se fane ; il y a donc peut-être quelque chose qui se perd. Suis-je décevante, malgré tous mes jeux et observations ? Malgré le fait qu’il faille l’Influence pour jouer à mon niveau ? Je ne pense pas. Satan doit percevoir la situation plus pleinement, chose pouvant l’amener à une autre déception également. Tout comme à voir que tout reste à faire.

"Pour être pleinement honnête" me répond le Seigneur du Mensonge, me laissant un sourire des plus amusés à mon tour. L’ennui aux Enfers est cependant compréhensible. Les morts sont d’une nature plus tranquille que les vivants. Quant à mettre des bâtons dans les roues de Belzébuth, c’est une affaire complexe. Enlil était le dieu de la royauté et du destin, or piéger un être capable de voir l’avenir est difficile. Heureusement qu’il a la forte tendance à se piéger seul : son Ordalie en est la preuve, tout comme le vol des Tablettes du Destin que je lui avais offertes lorsque j’avais décidé de ses attributs divins. Cependant, le nouveau monde qu’est la société post-Brèche est en effet bien plus intéressant que la relative stabilité des Enfers. Peut-être est-ce cette stabilité qui a motivé le mystérieux auteur de l’infructueuse ouverture de porte à justement essayer d’ouvrir une porte de trop ; je l’ignore. Cela ne changerait pas grand-chose pour moi.

« Une fois cela dit, ce serait vous croire plus naïve que vous ne l’êtes que de penser un instant que vous vous satisferiez d’une réponse pareille. Je serai donc direct : je suis venu chez les Mortels pour défier Belzebuth sur son propre terrain. Désormais que Dieux et Démons sont les bienvenus sur ces terres, il serait contreproductif de ne pas aller chercher les âmes à la source. »

Mon sourire change, muant de l’amusement né précédemment à une connivence carnassière. Visiblement, mettre des bâtons dans les roues de mon fils reste distrayant malgré les siècles, quoi que Satan en ait dit auparavant. Cependant, là où je m’accorde avec lui, c’est qu’il serait, était et est, contreproductif de ne pas aller chercher les âmes où elles sont. Il mise sur le monde post-apocalyptique pour créer la Colère, il est vrai que la violence est d’autant plus présente que beaucoup de civilisations sont en guerre civile. Tout cela est hors des murs de New York City, laquelle se reconstruit à son meilleur.

« Comme on le dit si bien l’erreur de l’un est la chance de l’autre et la Brèche créée par notre concitoyen n’est rien de plus que l’entrée d’un buffet gratuit dont on ne saurait me demander de me priver.

- Vous n’êtes pas le seul à jouer sur les plates-bandes de l’autre, la gourmandise d’Enlil vous atteint, dis-je avec une connivence légèrement moqueuse. Cela étant, nous sommes d’accord sur un point : l’opportunisme est question d’intelligence. Reste à savoir comment exploiter cette opportunité. »

C’est là tout l’enjeu de nos remontées. C’est également là où nos attributs démoniaques peuvent apporter au jeu divin qui se déroule en coulisse. Nous ne prendrons pas le pouvoir par nous-mêmes, enfin pour Satan et moi. Prendre le pouvoir par soi-même c’est prendre le risque de le perdre. Enlil, Satan, Anu, même Lucifer en sont témoins. Ou victimes. Non, comme moi, je suppose que le Lobby veut se tailler une place qui restera inchangée lors des successions de pouvoir.

« En tant qu’Etat, l’institution et le contrat social sont mes moyens : j’unirai derrière moi et représenterai les miens, indifféremment d’envers qui je dois le faire. Vous avez opté pour le lobbying. J’envie les présents à votre intervention auprès de la NNRA, qui ont pu voir votre performance, et comprends que les armes sont l’une des deux denrées nécessaires à évoluer dans un monde comme celui-ci. Placement judicieux. Placement qui vous ouvrira peut-être l’oreille de Lance Larian, que vous avez peut-être pu observer aux Enfers en tant que Mars. »

Cela se passe d’explication et je ne ferais pas l’insulte de présenter plus avant le personnage. Son parti politique le place candidat majeur face à Merwyn Caerwyn, le suppléant de la déchue Elisa Gibson. Comme toujours lorsqu’une divinité affronte un mortel, il semble logique de parier sur la divinité. Comme toujours lorsqu’un démon est impliqué, il semble logique de jouer dans tous les camps. Comme toujours, il est logique de garder ses objectifs en tête.

« Evidemment, loin de moi l’idée de faire plus qu’énoncer des évidences, auxquelles vous avez déjà pensées. Puisque nous y sommes, je vous inviterai également à prendre place à mon côté, afin que nous regardions ensemble le spectacle. »

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